Urban Myth Dissolution Center – Un Ace Attorney surnaturel !
Version testée : PC
Plates-formes disponibles : PC, PS5 et Nintendo Switch
Genre : Enquête / Aventure
Prix conseillé : 17,49€
Date de sortie : 12 février 2025
Studio / Editeur : Hakababunko / Shueisha Games
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Urban Myth Dissolution Center est une pépite inattendue. Voilà, c'est dit ! Sorti le 12 février sur PC, PS5 et Nintendo Switch, j'ai découvert ce titre très récemment, par le biais d'un mail où on m'a annoncé un jeu d'enquête paranormal. C'est peu, mais ça a suffi à attiser ma curiosité et je confesse ne pas avoir été déçu du voyage ! Porté par son esthétique pixel art saisissante et sa narration qui fait frissonner autant qu'elle questionne sur des sujets sociaux. À mi-chemin entre Ace Attorney et une creepypasta moderne, UMDC parvient à captiver, malgré quelques écueils, grâce à une ambiance unique et une conclusion mémorable.
Le jeu nous met dans la peau d’Azami Fukurai, une étudiante introvertie dotée d’un don de clairvoyance qui lui permet de voir des ombres du passé. Après une rencontre fortuite avec une affiche du Centre de Dissolution des Légendes Urbaines, elle se retrouve enrôlée malgré elle par Ayumu Meguriya, un directeur quelque peu excentrique et en fauteuil roulant, pour enquêter sur des phénomènes étranges liés à des mythes urbains. Accompagnée de Jasmine, une partenaire apathique mais étonnamment compétente, Azami va enchaîner plusieurs enquêtes, chacune centrée sur une légende comme « l’Homme sous le lit » ou « Bloody Mary ». L’objectif ? Identifier l’origine de ces phénomènes afin de les rationnaliser en révélant leur vérité.
Visuellement, Urban Myth Dissolution Center est une réussite. Pourtant, autant vous dire que je suis plutôt hermétique au genre de base. Le pixel art, avec sa palette contrastée de bleus froids et de rouges inquiétants, évoque une ambiance rétro teintée de tension, rappelant les œuvres de Junji Ito et certains thrillers psychologiques japonais. Les animations minimalistes des personnages renforcent leur expressivité, tandis que les visions spectrales d’Azami – des silhouettes rouges figées dans le temps – instillent un malaise subtil mais efficace. La bande-son se fait discrète mais se fait entendre aux moments opportuns, accompagnant ces moments d’angoisse sans jamais tomber dans l’excès.
Le gameplay, quant à lui, repose sur une structure hybride. Les phases d’enquête mêlent exploration en point’n’click, recherches sur des réseaux sociaux fictifs et dialogues avec des personnages hauts en couleur. Chaque cas suit un schéma clair : on collecte des indices, puis on analyse avec les lunettes de clairvoyance d’Azami, enfin, une séquence de déduction démarre, où le joueur remplit des blancs pour conclure l’affaire. Si cette approche guidée évite la frustration des énigmes opaques, elle peut aussi sembler répétitive. Les questions posées lors des déductions, parfois trop évidentes, rappellent les blablas incessants d'une Aloy d'Horizon et cassent un brin le rythme, donnant l’impression d’un jeu qui ne fait pas entièrement confiance à ses joueurs.
Ce qui distingue vraiment Urban Myth Dissolution Center, c’est son écriture. Les cas ne se contentent pas d’explorer des phénomènes paranormaux ; ils abordent des thématiques modernes comme le harcèlement, la désinformation ou les dérives des réseaux sociaux. Le jeu se transforme alors en une satire douce-amère de notre époque, où les rumeurs en ligne prennent vie sous forme de malédictions. Cette profondeur culmine dans une intrigue sous-jacente qui relie les cas, menant à un final époustouflant. Sans dévoiler de spoilers, disons simplement que ce twist, aussi inattendu que bien exécuté, récompense la patience du joueur et donne un sens nouveau à tout ce qui précède.
Pourtant, le titre n’est pas exempt de défauts. Certains cas traînent en longueur, et l’absence de véritables antagonistes ou de conséquences tangibles peut laisser une sensation d’inachevé. Le rythme, parfois inégal, risque de décourager ceux qui cherchent plus d’action ou de défi.
Points forts
Points faibles
Urban Myth Dissolution Center brille par son identité. Il ne révolutionne pas le genre, mais offre une expérience narrative cohérente et mémorable, portée par une direction artistique impeccable et une fin qui restera dans les esprits. Pour les amateurs de mystères occultes et de récits bien ficelés, c’est une découverte à ne pas manquer.
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