Silence – Le nouveau jeu d’aventure de Daedalic
Silence est un jeu que j'ai vu grandir, ayant assisté depuis 3 ans à des présentations lors des Gamescom : présentation 2014, présentation 2015 et présentation 2016. Et j'avoue que j'étais particulièrement impatiente de mettre les mains sur le jeu terminé ! Si vous avez envie de vous rafraîchir la mémoire sur le premier opus de Silence, The Whispered World, vous pouvez retrouver ma présentation réalisée à l'occasion de la sortie sur iPad.
Rassurez-vous, il n'est absolument pas nécessaire d'avoir joué au premier pour profiter de Silence. Le peu qu'il y a à savoir est de toute façon présenté durant la brève séquence d'introduction qui sert également de tutoriel. Nous retrouvons nos deux héros, Noah, un jeune homme âgé de 16 ans, et sa petite sœur Renie. Leur ville est la cible de bombardement et les deux enfants courent se réfugier dans un bunker.
Là, le frère tente de rassurer la petite en lui racontant l'histoire de Sadwick. C'était un clown triste, qui n'aimait pas faire rire. Il a donc décidé de quitter sa famille, son cirque en compagnie de Spot, une étrange bestiole verte pouvant changer de forme. Il apprend alors le tragique destin du royaume : le roi est en train de mourir et va emporter dans sa chute le royaume de Silence. Pour le sauver, Sadwick doit lui apporter un élixir de vie mais Shana, une devineresse, lui prédit un futur bien sombre, Sadwick serait le responsable de la destruction de Silence. Il n'en croit rien et se rend jusqu'à la capitale. Mais la salle du trône est vide, il n'y a qu'un miroir. A travers, il voit un garçon malade, Noah lui-même, le roi de Silence. Lorsqu'il brise ce miroir, le monde de Silence disparaît, mais Noah se réveille, guérit. Silence n'était a priori qu'un rêve. Mais l'est-il vraiment ?
Car lorsqu'une bombe tombe sur le bunker, Noah se réveille dans une étrange cave, décharge d'objets provenant de Silence qui lui rappellent son aventure sous l'identité de Sadwick. Et lorsqu'il sort de la grotte, qui se révèle être en fait l'estomac d'une étrange bestiole, il réalise compte que oui, il a de nouveau été téléporté dans Silence, ce monde entre la vie et la mort. A son grand étonnement, et agacement aussi. Car, comme Noah le fait remarquer, il peut rêver de n'importe quoi et il faut qu'il invente un monde avec des papillons !
A peine le temps de se remettre de ses émotions qu'il tombe sur un Traqueur, un monstre dont il s'empresse de se cacher sur les conseils de Kyra. La jeune femme fait partie des rebelles et elle embarque Noah dans sa mission : détruire un pont pour sauver la ville de Kalimar de la fausse reine. Kyra est avare en détail mais Noah comprend que cette usurpatrice est sans pitié, contrôlant notamment les Traqueurs. Noah se retrouve forcé à suivre et à aider la rebelle lorsqu'elle lui apprend que sa petite sœur est en sécurité, mais avec des gens de son peuple dans un endroit secret. S'il veut savoir où se trouve ce lieu, il doit donc rester avec la seule personne qui peut l'y emmener... Pour le reste de l'histoire, vous devrez jouer ! J'ai terminé le jeu, en tout cas l'une des trames, en six heures environ. Une magnifique histoire où il y a des choix impossibles à faire, et des amis laissés sur le bord de la route vers le monde réel. Est-ce qu'ils vont de nouveau détruire le miroir pour se réveiller, et sacrifier Silence, ou au contraire cette fois faire le choix de donner sa chance à ce monde onirique ?
Cet opus tende de changer les règles du traditionnel point-and-click. La seule chose "classique", c'est la possibilité d'interagir avec le décor, les points intéressants apparaissant en surbrillance grâce à la touche d'espace. Il y a également par ce même mode des astuces pour aider à avancer. Pour les purs et durs, toutes ces aides sont désactivables depuis les options.
Mais même déjà à ce niveau, il y a des innovations car les objets n'ont jamais qu'une seule interaction possible à un moment donnés, les possibilités changeant suivant la situation. Ainsi, pour s'y retrouver et savoir ce qu'il va se passer, une icône s'affiche avec les détails : interaction avec un objet précédemment ramassé, observation, discussion... Il n'y a pas d'inventaire non plus, évitant l'éternel souci des point-and-click où on ramasse tout et n'importe quoi qu'on essaie de combiner avec tout et n'importe quoi en espérant obtenir un truc utile.
Lorsqu'on agit avec certains autres objets, il est nécessaire d'indiquer le sens dans lequel le bouger. Il faut donc glisser la souris dans cette direction pour que l'action réussisse. Enfin, à d'autres moments, il faut maintenir appuyer ou encore cliquer pour réussir (là, par exemple, j'active une bombe).
Ces éléments restent généralement simples, le but n'est pas de faire de Silence un jeu d'action. Il est par contre possible de mourir, attention. Fort heureusement, la mort n'est pas punitive, la partie se recharge au point de contrôle le plus proche, rarement bien avant la mort. Mais cela offre une certaine tension dans des moments critiques où il ne vaut mieux pas s'endormir devant son écran (style à un moment, j'ai 10 secondes pour casser un cadenas ou sinon je suis finie !).
Trois personnages sont jouables durant la progression, Renie, Noah mais également Spot, leur ami chenille qui a la capacité d'avoir trois formes : aplati, normal et gonflé. Il va ainsi pouvoir boucher un trou, faire un pont, avaler du liquide...
Parmi les personnages que vous croiserez, les anciens joueurs les reconnaîtront certainement :
Je n'en ai pas encore parlé, mais vous aurez sans doute remarqué la qualité des graphismes sur les captures d'écran ci-dessus. En effet, Silence est magnifique. Ce monde est magique et Daedalic a fait un travail énorme sur les lumières, les ombres, les textures. Avec un côté irréaliste à la hauteur de ce que doit être Silence, un monde onirique plein de mystères et de dangers. Souvent gros point faible de ce genre de jeu, l'animation des personnages est juste parfaite, nos héros ne sont pas empattés mais au contraire grimpent et courent avec naturel. La musique n'est également pas en reste, un gros travail a été fait sur l'ambiance, les petits bruits de la nature, l'environnement... Des cinématiques s'insèrent entre les phases jouables et la transition est pratiquement invisible.
Si j'avais un reproche à faire, ce serait les temps de chargement. Pourtant le jeu est installé sur un SSD et j'ai un bon ordinateur. Mais les écrans prennent au moins en moyenne une quinzaine de secondes à charger, c'est un peu agaçant du coup. Surtout lorsqu'on est bloqué, et qu'on va un peu à droite, à gauche. Mais bon, c'est vraiment parce qu'il fallait trouver un point négatif.
En guise de conclusion, Silence est une nouvelle valeur sûre du jeu d'aventure en point-and-click, Daedalic ne faillit pas à sa réputation. L'univers est magnifique, l'aventure emplit de nostalgie, les personnages attachants. J'ai pris environ six heures à finir ma première partie en prenant du temps. Il y a une certaine rejouabilité en raison des choix à faire au fur et à mesure de l'histoire. Qui allez-vous sacrifier ? A qui allez-vous faire confiance ? Allez-vous briser ce miroir si vous arrivez jusqu'à la salle du trône comme l'avait fait Sadwick ? En attendant la sortie de demain, vous pouvez vous lancer dès maintenant dans l'aventure avec la démo gratuite sur Steam !