Gamescom 2022 – Goblinz Publishing – Ozymandias
En complément des trois titres de Goblinz Publishing vus par Kyotenshi, j'ai eu l'opportunité de tester Ozymandias en compagnie de son développeur.
Généralement, les 4X sont des jeux ultra exigeants qui demandent un investissement de plusieurs dizaines d'heures de jeu avant de réussir à développer suffisamment son empire pour remporter la victoire. Ozymandias tente de chambouler les habitudes en proposant des sessions très courtes, de maximum une à deux heures.
L'histoire est inspirée par des récits de voyages de l'exploratrice Gertrude Bell, ainsi que des ressources protégées par l'Unesco. Huit cartes seront proposées au lancement, toutes se situant à l'époque de l'âge du Bronze. Six autres sont prévues, au rythme d'une par mois, sous la forme de DLC. Chaque carte étant réalisée à la main, avec un scénario sous la forme d'un fil conducteur, cela prend du temps à être réalisé. Et si vous vous demandez d'où vient le titre, le jeu porte le même nom qu'un poème de Shelley qui évoque notamment la renommée des empires qui s'efface avec le temps (Wikipedia).
Un tutoriel couvre les bases du jeu et les quatre ressources primordiales sur lesquelles repose la simulation. La nourriture, assez classique, représente la population. La connaissance permet de faire évoluer la civilisation. La puissance est relative à sa force militaire. Enfin l'argent reflète son économie.
À chaque tour, le joueur dépose des drapeaux, qui coûtent de la nourriture, pour revendiquer des terrains à proximité de ceux déjà conquis. Les coûts varient en fonction de divers facteurs, comme la distance d'une ville, le type de terrain, et les bonus débloqués. Tout est question d'échange et d'équilibre entre les quatre ressources. Par exemple, le sacrifice de points de nourriture sert à gagner de la connaissance, pour débloquer au tour suivant une technologie, qui baissera tous les coûts d'un type de terrain spécifique, ce qui à terme amène à moins dépenser de nourriture. Tout se règle sous la forme de points, avec un côté un peu abstrait, même s'il n'est pas difficile d'imaginer que cette nourriture a en fait servi à embaucher des scientifiques, qui ont travaillé sur ces grands projets.
Le gâchis est à proscrire, ou en tout cas à réduire au maximum. La nourriture et la puissance sont les deux monnaies qui sont le plus impactées. D'où l'importance de faire des échanges, au bon moment. Inutile de conserver des stocks de nourriture qui vont pourrir ou de mobiliser une armée inutile.
Entre les tours, après avoir découvert quelles sont les actions des autres empires, des opportunités apparaissent. Il n'est possible d'en choisir qu'une... ou aucune d'ailleurs. Certaines améliorations s'activent immédiatement. D'autres demandent d'accomplir de petites tâches pour obtenir la récompense. Aucun option n'est inutile, la sélection étant semi aléatoire parmi une centaine d'opportunités différentes.
Après dix à quinze tours à solidifier l'économie, la partie devient militaire. Les combats se règlent avec un système d'opposition de puissance. Chaque armée se tient sur son terrain revendiqué et s'oppose à celle de l'ennemi. Après quelques tours, le terrain adjacent est gagné par l'Empire qui possède la plus grosse puissance militaire. Rien n'empêche bien sûr de battre en retraite si le combat est perdu d'avance.
La difficulté est élevée. Comme le développeur nous l'explique, l'ensemble du jeu repose sur des équations mathématiques relativement simples à gérer pour une machine. Ainsi, sept niveaux sont proposés, afin d'offrir un défi adapté à tous les joueurs, peu importe leur niveau de compétence. Le jeu devrait sortir en octobre et vous pouvez dès maintenant demander l'accès au playtest si vous voulez vous impliquer dans le développement.
Je viens de le faire pour ma part car, même si je n'ai pas été totalement convaincue, le concept est intéressant. Je crains notamment une certaine répétition dans les actions et beaucoup trop de calculs à réaliser. Mais la passion avec laquelle le développeur nous a présenté son projet promet de grandes choses s'il met autant de ferveur dans le développement. À voir donc ce que le concept donne à tête reposée, loin du tohu-bohu de la gamescom qui n'aide pas forcément à apprécier le défi qu'Ozymandias représente.