Nioh 2 – Deux fois plus difficile ?
Était-ce une bonne idée de jouer à Nioh 2 en souffrant du COVID-19 ? Assurément, non, et je me dois de vous le confesser, mon aventure a été parsemée d'échecs, jusqu'au point de rupture qui a été "Tu as gagné Nioh 2, je ne te terminerai pas avant un très long moment". Non pas qu'il s'agisse d'un mauvais jeu, bien au contraire. Mais, même en excluant la maladie, force est de reconnaître que je ne suis pas à la hauteur du défi. L'excès de zèle après avoir terminé Dark Souls aura eu raison de moi. "J'en ai terminé un, je peux tous les terminer".
Belle erreur. Le premier Nioh proposait déjà une expérience bien distincte. Toutefois, je l'ai vu comme une exception. Mais non, l'ADN de la licence de Team Ninja est bien différent, et m'en a fait baver. Phénomène amplifié par l'épreuve vécue en parallèle qui consistait à ne pas m'étouffer avec ma toux. Petite victoire tout de même : j'ai vaincu le COVID-19, et c'est une victoire bien plus savoureuse que de triompher face à un jeu qui aura fait découvrir le masochisme à ma manette, qui n'en demandait assurément pas tant.
Avant même de débuter l'aventure, on sera amené à créer son avatar via un éditeur de personnage très complet, qui permet pas mal de fantaisie. Tout juste pourra-t-on pester contre un nombre de coiffures un peu faible, mais comparé au premier, qui nous faisait incarner William Adams, sans possibilité d'agir sur le physique du dit protagoniste, on est déjà sur un progrès assez conséquent ! Une fois la création de son avatar achevé, on se réveille dans un petit baraquement avec un étrange message laissé sur le pas de sa porte. Après avoir fait la misère à quelques monstres dodus, nous rencontrerons un personnage qui nous guidera durant notre aventure à de nombreux endroits, pour récupérer des Amritas - autrement appelés Pierres d'Esprit, qui s'arrachent à prix d'or un peu partout sur le territoire.
On passera rapidement sur le scénario, qui sert avant tout de prétexte à cette suite, et se révèle assez confus. Assez dommage, quand on voit le soin apporté aux différentes cinématiques, bien plus jolies que par le passé.
Plus joli, c'est d'ailleurs le constat qui peut être fait au global. Souffrant de son long développement, le premier opus paraissait graphiquement daté et, surtout, très sombre. Défaut en grand partie gommé dans cette suite qui s'affiche sous un bien meilleur jour. On dispose toujours, sur PS4 Pro du moins, de plusieurs configurations possibles, proposant au choix : la fluidité, via le mode Action (un rendu en 60 images par seconde, bien moins fin, mais toujours fluide), ou les graphismes de haute qualité, via deux modes vidéos. Un entre-deux, via le mode Vidéo (30 ips constant, via résolution dynamique) et un mode Vidéo, qui fait en sorte de garder une résolution d'image élevée, mais provoque parfois des chutes d'IPS pouvant nuire à l'expérience de jeu. Le choix vous revient donc, pour ma part j'ai opté pour le mode en Action. La différence est certes visible entre les 2 modes, mais pas suffisamment pour se couper des 60 FPS. Les environnements visités sont toujours sombres, mais tout de même plus variés que dans le premier volet, et les nouvelles créatures peuplant cette suite sont aussi torturées que réussies. Certaines textures demeurent toutefois datées, la faute à un moteur graphique vieillissant.
Le cœur du jeu, lui, n'a pas changé, même s'il se pare de nouveautés ô combien bienvenues. On dispose toujours de plusieurs catégories d'armes proposant chacune un gameplay spécifique (et du loot, vous en aurez sur Nioh 2, qui ressemble parfois à s'y méprendre à un hack'n'slash, tant ça tombe partout et tout le temps...), qui fera le bonheur de tous, ainsi que des fameuses postures de combats, qu'on mettra par défaut en moyenne pour éviter d'être trop lent (posture haute : puissante mais lente) pour esquiver ou frapper comme une mouche (posture basse : faible attaque mais rapidité décuplée). En progressant, on approfondira la manière d'aborder les combats, en débloquant des compétences dans les nombreux arbres de compétences proposés par le jeu. Cela vous permettra d'effectuer de superbes combos (pour peu que vous gériez correctement votre Ki) et de disposer de quelques techniques permettant d'infliger de lourds dégâts à vos adversaires.
Il est toujours aussi vital de gérer son Ki dans Nioh 2, ainsi que le Ki de ses cibles. Il faut donc être particulièrement observateur et agile, en observant ses animations, les animations de ses ennemis, ainsi que sa barre de Ki ainsi que celle de ce salopard qui n'attend que de placer un coup destiné à nous faire passer de vie à trépas. Cela nous amène donc vers la nouvelle barre de source destinée à notre Yokai, un démon qu'on peut "invoquer" pour disposer de nouvelles capacités ô combien diverses et intéressantes. Pour la charger, c'est simple : il faut réussir à toucher l'ennemi avec ses coups en tant qu'humain. On pourra ainsi effectuer des contres démoniaques (à placer savamment), qui videront la barre de Ki ennemie et permettront de retourner l'issue parfois fatale d'un combat (voire souvent...) et en abattant certains boss, on débloquera des âmes qui permettront d'acquérir de nouvelles attaques destructrices. On pourra aussi prendre la forme du Yokai pendant un court instant, ce qui nous rend invulnérables et augmente considérablement nos dégâts d'attaques.
Vous suerez sur Nioh 2, et pour être tout à fait transparent, le jeu exclura par essence une frange de joueurs n'étant pas prêts à manger le sable aussi fortement et fréquemment. L'aide ponctuelle proposée par le jeu via un système d'IA qui reprend les performances d'un joueur face à un ennemi pourra certes aider et est franchement plaisante, mais il est probable que cela ne soit pas suffisant. Il paraît difficile d'attaquer Nioh 2 sans avoir fait le premier. Non pas que ça soit impossible toutefois. Mais avant de lâcher vos précieux euros, il paraît plus sensé de vous procurer le premier opus à moindre coût, pour voir si le genre vous plaît.
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