Nintendo Switch 2 – Avis à chaud après 24h
De l'adulation au boycott, la Nintendo Switch 2 a longuement fait parler d'elle depuis son officialisation. Que ce soit en bien ou en mal, elle a animé les débats au fur et à mesure que la communication du géant japonais s'intensifiait. Peu d'évolution technique, un prix bien gonflé par rapport à son ancêtre, des "Game-Key cards" ne contenant qu'une portion du jeu, bref, tout était prétexte à taper sur la nouvelle console de Nintendo. A raison ou à tort ? Je n'aurai pas la réponse à toutes ces questions, mais je peux vous donner un retour à chaud après une grosse journée d'utilisation !
A titre personnel, j'ai suivi de loin les discussions animées sur les différents réseaux sociaux concernant cette nouvelle console. Les nombreuses polémiques sont pour la plupart entendables et méritent sans doute des analyses calmes et factuelles, mais l'ambiance actuelle des réseaux ne permet pas cela.
Du côté de la rédaction, c'est le désintérêt pour la console qui prédomine, avec seulement "deux achats" jour 1 pour une quinzaine de rédacteurs réguliers, pour une pluralité de raisons qui font sens. Le prix, la méfiance suite à une Switch 1 à la peine depuis plusieurs années (malgré son succès commercial retentissant), un catalogue de lancement assez chiche en nouveautés, un mode de jeu qui ne convient pas à leur besoin…
Bien que je comprenne tout cela, et que je partage nombre de ces avis, j'ai répondu au jeune enfant en moi qui s'était promis d'acheter toutes les consoles dès qu'il en aurait les moyens. La promesse est tenue, et me voici donc avec une Nintendo Switch 2 à la maison, heureux comme un prince !
Les caractéristiques techniques
Je ne vais pas m'appesantir sur ce point, mais il me semble important de faire un petit récapitulatif des dimensions de la machine et de ce qu'elle a dans le ventre :
Dimensions | Environ 11,6 cm x 27,2 cm x 1,39 cm (avec les Joy-Con 2) |
Poids | 534g avec les Joy-Con 2 |
Taille d'écran et technologie | 7,9" LCD (HDR10) |
Résolution | 1080P en portable / 4K en docké |
Rafraîchissement | Jusqu'à 120FPS en 1080P/2K / 60FPS en 4K |
Stockage | 256Go UFS (extensible via carte microSD Express jusqu'à 2To) |
Réseau | Ethernet / Wi-Fi 6 / Bluetooth |
Autonomie | De 2 à 6,5 heures de jeu |
CPU/GPU | Puce custom NVIDIA (DLSS / VRR / ALLM) |
Dès le déballage de la console, ce qui saute aux yeux, c'est la différence de taille entre les deux consoles. Côte à côte, c'est assez surprenant. Etant possesseur d'une Switch OLED jusqu'à présent, je ne vous cache pas que j'étais inquiet vis-à-vis des dimensions et du poids de la Switch 2.
Imposante, elle l'est assurément (même si elle reste bien moins encombrante qu'un Steamdeck) comparée à sa grande sœur. Pourtant, en main, on ne ressent pas forcément son embonpoint, grâce à la forme des Joy-Con 2 qui permet une bien meilleure prise en main et une répartition du poids plus efficace. A titre d'exemple, je ressentais des fourmillements en utilisant la Switch 1 après 20-30 minutes d'utilisation (en mode portable). Ici, j'ai pu jouer plus d'une heure avant de ressentir une légère gêne, ce qui ne m'a pas empêché pour autant de poursuivre jusqu'à épuisement de la batterie.
La Switch 2 a tourné à plein régime hier. Après avoir effectué le transfert des données depuis ma vieille console (en 20 minutes environ, sans pépin), elle s'est mise à effectuer toute une série de téléchargements, qui se sont lancés automatiquement pour "cloner" mon ancienne Switch. Sans être aussi rapide qu'une PS5 Pro pour récupérer des données, cette Nintendo Switch 2 s'en tire bien mieux que le précédent modèle, atteignant les 800Mo/s en débit descendant via ma Livebox 7. En une heure à peine, j'avais récupéré l'essentiel de ma ludothèque.
Notons tout de même que même si la dalle LCD est de très bonne facture, elle n'égale aucunement le contraste et l'éclairage de la dalle OLED. Sur ce point, c'est un sacré pas en arrière de la firme.
Interface et navigation
Côté interface et navigation, ne vous attendez pas à une révolution… c'est à peine une évolution, et pourtant, la magie opère pour une raison toute simple : c'est fluide ! Toutes vos habitudes de navigation sur Switch ne seront pas chamboulées, mais vous savourerez le fait que tout se fasse à présent sans accroc. C'est réactif, agréable à l'usage et utiliser le Nintendo eShop pour parcourir le catalogue de titre se fera avec le sourire aux lèvres tant tout répond vite. Difficile à croire qu'un aigri comme moi puisse se satisfaire d'une si petite chose, et pourtant !
Tout n'est pas rose pour autant, la boutique en ligne de la console garde quelques facéties curieuses. Je pense notamment à la mise à niveau vers l'édition Nintendo Switch 2 de Breath of the Wild et Tears of the Kingdom. Même si vous êtes "l'heureux" détenteur d'un abonnement au Nintendo Switch Online + Pack additionnel, le petit artisan vous proposera par défaut d'acheter l'upgrade… qui est pourtant inclus gratuitement avec le pack. Il faudra bien faire attention à récupérer votre sésame au bon endroit pour disposer de l'upgrade sans frais.
Cela initiera un petit téléchargement qui modifiera par la même occasion le titre et l'illustration des jeux concernés, qui se verront affublés d'un "Nintendo Switch 2 Edition". Pratique pour les repérer, mais rendant la lisibilité du titre de chaque jeu un brin plus complexe.
Et en jeu, ça donne quoi ?
J'imagine que comme moi, quand vous achetez une console, c'est avant tout, et surtout, pour jouer. Et bien ma foi, c'est aussi possible, ouf !
Principale critique faite en dehors du prix, c'est le catalogue de jeux, assez rachitique au lancement. Il est vrai qu'en dehors de Mario Kart World et du Welcome Tour (un jeu de lancement présentant les fonctionnalités de la console… moyennant 10€), Nintendo n'a pas vraiment "blindé" son lancement en sortant plusieurs titres. Il faudra donc se tourner vers les éditeurs tiers pour porter la console les premières semaines !
De Cyberpunk 2077 Ultimate Edition à Yakuza 0 Director's Cut (enfin en français !) en passant par No Man's Sky ou encore Bravely Default : Flying Fairy HD Remaster, il y aura de quoi s'amuser, même s'il s'agit essentiellement de redites de jeux déjà sorties, ce que peut confirmer la capture d'écran plus haut.
De mon côté, j'ai sciemment fait le choix d'attendre l'arrivée des versions NS2 de plusieurs jeux pour les faire dans les meilleures conditions possibles, et j'ai eu raison. Rune Factory gagne sur tous les plans. En résolution, en détails, en fluidité… tout est amélioré, pour mon plus grand bonheur. De même pour Fantasy Life I (dont je parlerai plus en détails d'ici quelques jours) qui est une véritable bouffée d'air frais, agréable à parcourir, d'une fluidité à toute épreuve. Alors certes, je vous voir venir, on est loin de l'étalon technique ici, mais passer de 30 à 60 FPS, c'est plaisant, et voir la résolution augmentée sans que la console ne souffre (en docké comme en portable), c'est un confort que j'attendais particulièrement avec cette nouvelle version de la Switch.
Toutefois, tout n'est pas parfait, et la console m'a inquiété sur deux points précisément. Sa batterie, tout d'abord. On a déjà eu le coup avec la première Switch, mais voir ma console KO après 2h15 de Fantasy Life I, ça m'a fait bizarre. Certes, elle n'était pas à 100%, vu que j'ai délibérément activé l'option pour ne la charger à 100% que quand c'est nécessaire (pour optimiser la durée de vie de la batterie), mais j'ai trouvé ça très faible pour un jeu avec une plastique relativement simpliste. L'autre point, c'est sur le son.
J'ai tenté de jouer avec les haut-parleurs sur la console. A volume bas/moyen, tout va bien, la qualité sonore est bonne, mais dès qu'on grimpe un peu, une espèce de vibration semble parcourir le plastique de la console et vient jusqu'aux Joy-Con 2, donnant une étrange sensation dans les mains, vite désagréable. C'est peut-être un ressenti très personnel, mais j'ai basculé sur mon casque en Bluetooth après une petite demi-heure de jeu, ne supportant pas du tout ces vibrations, très distinctes de celles des manettes, qui sont pour le coup de qualité.
La vitrine de la Nintendo Switch 2 demeure à ce jour Mario Kart World qui propose un monde en open-world agréable à l'œil et sympathique à parcourir grâce à diverses activités réparties sur la carte. C'est là aussi d'une fluidité exemplaire, exploitant les capacités de la Switch 2 parfaitement, et proposant une expérience renouvelée par rapport à MK8. J'ai enchaîné beaucoup de courses en mode survie hier. Un simili battle-royale où les joueurs sont éliminés progressivement s'ils sont dans les dernières places des courses (de 24 joueurs désormais). Le frisson d'excitation est omniprésent, les courses sont endiablées, les tracés superbes et la musique… que dire si ce n'est qu'il s'agit d'un véritable orgasme auditif ! Reste le prix de vente un peu salé… bien qu'on puisse trouver le jeu à 70€ chez beaucoup de revendeurs.
Après une grosse journée d'utilisation, la Nintendo Switch 2 fait davantage office de Nintendo Switch Pro plutôt que d'une véritable nouvelle console. Est-ce un mal ? Je ne le pense pas. La philosophie de la première Switch est unique et répond a un besoin qu'elle a elle-même crée. Dire adieu à cela aurait été une erreur je pense. La première console était vieillissante et avait besoin d'une grosse mise à jour. C'est chose faite et c'est appréciable. Pour autant, son placement tarifaire peut être prohibitif et le retour sur un écran LCD est un peu douloureux. Quand à la ludothèque, hormis être un fan inconditionnel de Mario Kart ou l'envie (comme moi) de jouer aux jeux dans de meilleures conditions, on peut sans peine faire l'impasse sur un achat "day one".