PGW 2023 – EVA, une nouvelle vision de l’esport
Cela fait un moment que je vois les grandes arènes d'EVA dans les salons. Rien d'étonnant à ça. Le concept a été développé en 2018 et annoncé à la PGW en 2019. Depuis, ils sont présents presque chaque année, à la Paris Games Week et à la gamescom. Pourtant, je n'avais jamais pris le temps de faire une partie avec ceux qui sont désormais les leaders de l'eSport en réalité virtuelle.
Avant de tester, j'ai discuté avec Jean Mariotte, CEO et fondateur d'EVA. Le concept est simple et reprend la formule bien rodée du Laser Game en l'appliquant à la VR. Les joueurs sont rassemblés dans une arène de 500 m², casqués d'un HTC Vive Focus 3 sans fil. Pour le moment, un seul jeu est disponible, After-H, un FPS opposant deux équipes de maximum cinq joueurs. Un second jeu est en développement dans leur studio, qui sera d'un autre genre. Cela ne m'étonne pas, il existe tellement de possibilités ! Même si, bien sûr, EVA conservera son ADN compétitif, avec des jeux qui seront toujours pensés dans une optique esport.
À l'heure actuelle, vingt-cinq salles sont ouvertes en France. D'ailleurs, coïncidence du calendrier, l'une vient de s'ouvrir à côté de chez moi, à Fameck. L'objectif est d'en avoir trente d'ici à la fin 2023. Du côté de l'international, deux salles en Belgique. Une autre à Dallas, un franchisé qui a signé pour une "Master Franchise", dans le but d'ouvrir cinquante salles aux États-Unis. Autant dire qu'EVA est en pleine expansion.
Deux modes de jeux sont disponibles dans After-H Battle Arena : domination et match par équipe. J'ai joué au second, sur une partie de six minutes, sans limite au nombre de réapparitions, qui n'étaient temporisées que par un timer d'une dizaine de secondes. Il y aussi un After-H Zombies, mais il n'était pas présent sur la PGW.
Une fois en jeu, on se retrouve dans un monde futuriste dont il faut respecter les murs, qu'ils soient réels (ceux de l'arène) ou non. Peu de risque de collisions dans la mesure où l'on voit les autres joueurs, représentés sous la forme de robots, en tout cas ceux qui ne sont pas cachés derrière des murs. Vu qu'il faut respecter les limites de la zone de jeu pour ne pas mourir (voire être disqualifié), c'est plutôt sûr. Enfin, vous allez mourir virtuellement. Beaucoup. Mais pas vous faire mal en vrai. Quand ça arrive, pas de souci. On devient un fantôme, gagnant alors une visibilité globale de l'arène, et de la position de tous, coéquipiers et adversaires. Pour revenir, il suffit de se rendre sur le point de réapparition qui apparait d'un des côtés de l'arène. C'est aussi l'occasion de changer d'armes pour ceux qui voudraient optimiser leur armement. J'avais oublié de l'évoquer : on est équipé d'un fusil plutôt précis et d'un lance-grenade.
Pour compléter sur le côté équipement, dans le réel cette fois, les casques sont munis de micros, aidant à la communication entre équipiers. Pratique pour indiquer quand un ennemi est par exemple planqué en mode sniper dans la tour accessible via un téléporteur. Cela sert aussi à contacter les opérateurs d'EVA en cas de souci, pour obtenir de l'aide et revenir à la réalité.
Le jeu est très orienté famille. Dans Battle Arena, les robots ne saignent pas, étant donc un PEGI 12 (la version zombie est en PEGI 16). Même les plus âgés pourront en profiter car il est interdit de courir, et un mode d'accessibilité permet aux personnes à mobilité réduite de jouer en fauteuil roulant (il faut juste être en mesure de pouvoir tenir le pistolet). Bien sûr, les compétitions sont bien plus actives, une belle façon d'allier activité sportive et jeu vidéo pour ceux qui voudraient se remettre au sport. Normalement, vous n'aurez pas de mal des transports, car cela vient d'une réaction de défense du cerveau qui réagit à une incohérence entre la réalité et le virtuel. Ici, on se déplace dans l'arène autant que l'on se déplace dans le jeu. Pas d'incohérence. Donc pas de malaise.
Une petite note par rapport au championnat qui se déroule ce week-end à la PGW. Les quatre meilleures équipes viennent s'affronter lors du week-end. Et trois sont mixtes. 75% de probabilité de voir une femme et ses coéquipiers devenir champions de France 2023. Un beau chiffre, qui change des statistiques habituelles de l'esport...
Pour conclure, Jean Mariotte me cite trois mots clés qui définissent le futur d'EVA : mainstream, jeux olympiques et international. Du coup, je me demande si le nouveau jeu en cours de développement n'est pas du sport virtuel, dans le style de ce que propose Nintendo avec Nintendo Switch Sports. Si vous avez envie de tester, n'hésitez pas à vous rendre dans la salle la plus proche de chez vous. En moyenne, comptez 20€ pour quarante minutes de jeu. C'est ce que j'ai fait samedi soir, en me rendant dans la salle de Fameck, où j'ai découvert un super lieu, tout beau, tout neuf, où il reste même encore un ou deux écrans à installer. Je n'ai pas rejoué, on est passé à l'arrache sans avoir réservé, mais cela fait plaisir de voir les groupes s'amuser autant, et repartir avec un grand sourire en commentant leurs exploits. D'ailleurs, toutes les photos de cet article ont été prises là-bas (en tout cas pour celles qui ne sont pas en jeu) !
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