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SWTOR – Répercussions politiques de Makeb

Tout d’abord, un avertissement : je ne vais pas ici donner mes impressions sur l’extension L’Avènement du Cartel des Hutts. Il y a déjà un article pour ça, ici. Je vais analyser l’évolution des différentes forces de la galaxie au cours de la bataille de Makeb. Ce qui signifie

*SPOILERS*

Donc vous voilà prévenus. D’ailleurs, pour ceux qui souhaitent conserver un certain suspense dans la faction qu’ils n’ont pas encore exploré, voici un plan pour vous rediriger directement :

Maintenant, détaillons ce qui arrive à tous ces intervenants :

Le Cartel des Hutts

A la fin de TOR Vanilla, les Hutts étaient menacés par quelques Sith marginaux. Ce qui poussait le Mogul Suprême Karraga à prendre des mesures. Une opération plus tard, et le Cartel était décapité. L’extension ACH nous présente son successeur, Toborro. Celui-ci n’a rien d’un modéré prêt à calmer le jeu, comme le démontre son invasion de Makeb.

La bataille de Makeb est un désastre pour le Cartel. Difficile de trouver quelque chose à dire en leur faveur. Toborro est mort, et cela est arrivé après que de nombreux Hutts l’aient désavoué et se soient rendus à la République. Son numéro deux, l’archonte Szajin a disparu. D’autres pertes sont aussi à déplorer, dans des circonstances inexpliquées. Les droïds à l’iso-5 qui devaient former l’armée qui restaurerait l’ancien empire Hutt ont été activés trop tôt, et ont été abandonnés sur place au moment de l’évacuation. Trop peu ont été déplacé ailleurs à temps. Même les mercenaires régulateurs les ont abandonnés, à moins que ce ne soit l’inverse.

Le Cartel des Hutts est donc divisé en deux. D’un côté ceux qui ont dû s’incliner devant la République et y allier leurs forces militaires. Et de l’autre ceux qui n’ont jamais orienté leur navette vers Makeb et sont restés neutres. Ils peuvent toujours se permettre de l’être. Mais comme ils ne sont qu’une minorité, ils restent plus vulnérables. Difficile d’imaginer que le Cartel puisse encore être une grande menace dans la guerre que se livrent la République et l’Empire.

La République

Au début de la bataille de Corellia, le chancelier suprême Janarus a disparu. La situation était suffisamment risquée pour qu’un successeur soit élu : Leontyne Saresh, anciennement gouverneur de Taris. Trop fraichement arrivée au pouvoir pour profiter politiquement de la victoire, elle a besoin d’un acte significatif pour assoir sa position. Makeb sera-t-il celui-là ? Au passage, notons qu’elle a nommé Jace Malcom au commandement suprême des forces armées de la République. Belle promotion pour quelqu’un que nous avons pu croiser comme colonel dans la série de missions bonus d’Alderande (et bien évidemment dans les bandes-annonces Espoir et Retour).

Alors, Makeb a-t-elle été la grande victoire qu’espérait Leontyne Saresh ? Et bien oui et non. D’un côté, les objectifs fixés ont bel et bien été atteints. Et même mieux, rallier une partie du Cartel Hutt et inféoder leurs forces à celles sous le commandement de Jace Malcom est un bonus que l’on pouvait difficilement espérer. Une action rapide, la menace du Cartel écartée aussitôt. Exemplaire d’efficacité. De ça, elle peut s’en vanter.

Mais dans le même temps, Makeb s’est révélé une source de problèmes. L’instabilité de la planète a nécessité une évacuation forcée. Une partie des réfugiés peut être reversée dans l’armée, mais il en reste toujours une autre qui ne peut pas, par choix ou par incompatibilité physique (âge, blessure, famille à charge…) et dont il va falloir s’occuper. Des ressources de nourriture, de médicaments… Trouver un nouveau lieu pour les installer et les aider pour le faire… Le prix à payer pour Makeb n’est pas évident de prime abord, mais il va être élevé. Et pour gagner quoi ? La bataille contre le Cartel n’était pas forcément nécessaire et aurait pu être livrée ailleurs. Le ralliement d’une partie des Hutts n’était pas évident pour renforcer une armée qui a déjà la main haute dans la guerre en cours. Une bataille pour une planète mourante valait-elle vraiment le coup ? La cinématique finale de la planète nous montre bien que la chancelière Saresh est consciente qu’on peut lui présenter la facture. Et puis, il y a ces données inconnues : la présence de commandos impériaux sur Makeb n’a pas été expliquée, et la destruction de la planète semble avoir été ralentie…

La République a donc remporté une victoire mitigée. A long terme, la bataille de Makeb peut avoir coûté des ressources qui auraient pu être employées ailleurs. Mais seuls quelques rares observateurs peuvent se permettre ce genre de pensées. A plus court terme, la victoire de Makeb offre de très bonnes perspectives de propagande : à la fois pour la carrière politique du chancelier Saresh et pour le moral de l’armée de la République. Le Haut Commandement se sent même suffisamment en confiance pour faire une annonce officialisant qu’un commando Jedi a éliminé l’Empereur des Sith. Cela démontre combien ils sont prêts pour le prochain affrontement.

L’Empire

La bataille de Corellia a été une terrible défaite pour l’Empire. Outre certains seigneurs Sith qui se sont déchirés entre eux, plusieurs membres du Conseil Noir et officiers de haut rang ont été tué par la République. Il y a même eu un raid Jedi sur Dromund Kaas. Dark Malgus s’est lancé dans une rébellion qui a failli briser l’Empire, et affirmait que ce raid avait tué l’Empereur.

Quelle est la position de l’Empire par rapport à Makeb ? Et bien il est le troisième joueur, celui qui regarde faire et qui attend pour remporter la mise. Et il la remporte bel et bien ! Si quelqu’un peut être considéré comme le grand vainqueur de cette bataille, c’est bien l’Empire. La population et les Hutts partis, la planète stabilisée, ils sont les maîtres du terrain et de l’iso-5. Personne ne sait ce qu’ils sont en train de faire, et ils peuvent se renforcer pour la prochaine bataille.

De plus, alors qu’aucune autorité centrale ne donnait de directive au Conseil Noir, voilà que Dark Marr se place en autorité principale. Il va même jusqu’à imposer d’ancien suivant du traitre Dark Malgus. On pouvait en voir quelques éléments dans l’opération Conflit explosif sur Denova (et dans le roman Annihilation de Drew Karpyshyn, mais comme j’attends la sortie française pour le lire je peux difficilement en parler), mais ici il est clairement nommé comme la source de cette réconciliation. Et quand le chancelier suprême Saresh annonce la mort de l’Empereur, lui réagit en disant que cela n’a aucune importance. Dark Marr est donc maintenant le vrai pouvoir à la tête de l’Empire, peu importe que ce soit assis sur un trône ou au sein d’un conseil sans chef officiel. Il prend la pose de celui que l’on appelle dans l’Univers Etendu le Dark Lord of the Sith. Et il attend, prêt à affronter de nouveau la République.

 

Conclusion

Décapité par l’Empire, submergé par la République, le Cartel des Hutts semble en trop mauvaise position pour perturber durablement la guerre en cours. Peut-être un nouveau set de deux zones litigieuses et une ou deux nouvelles opérations avant que la prochaine extension ne nous entraine dans une autre direction. Du côté des deux factions jouables, l’absence d’affrontement direct permet de placer plusieurs parallèles. Tous les deux ont profité de l’occasion pour se renforcer en attendant la prochaine bataille. Et surtout l’émergence de deux chefs de factions, qui devraient être bien moins absents de ceux de la 1.0 que l’on ne croise avant leur disparition qu’en fonction des classes de levelling. Si leurs rôles se confirment, TOR devrait se retrouver bien plus vivant.



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