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Hell is Us – Une très bonne surprise

Version testée : PS5 Pro
Plates-formes disponibles : PC, Xbox Series et PS5
Genre : Action/Aventure
Prix conseillé : 59,99€
Date de sortie : 4 septembre 2025 (1er septembre si vous avez la version Deluxe à 79,99€)
Studio / Editeur : Rogue Factor / Nacon
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !

Séduit par la démo proposée il y a quelques semaines et par le retour fait par Onidra il y a quelques jours, j'ai voulu en voir plus sur Hell is Us, qui se révèle être un projet que je suis avec curiosité, surtout avec Jonathan Jacques-Belletête en tête de proue du projet (le directeur créatif derrière Deus Ex Human Revolution et Mankind Divided). Après avoir erré dans les terres plus ou moins désolées d'Hadéa durant un petit paquet d'heures, il est l'heure de vous livrer un premier verdict sur cette œuvre intéressante à plus d'un titre !


Ce qui frappe immédiatement dans Hell is Us, c’est son identité visuelle. Hadéa est un monde qui oscille constamment entre monde désolé et panoramas saisissants. Les paysages témoignent d’un territoire meurtri par un conflit civil qui dure depuis trop longtemps. Pour autant, cette désolation donne une forme de poésie graphique qui a fait mouche sur ma personne. Du village à moitié détruit aux forêts denses, en passant par les tranchées, les marécages et autres souterrains, les lieux sont variés et malgré l'absence de repère voulu par le jeu (vous n'aurez qu'une boussole en guise d'aide, et vos yeux pour repérer certains points névralgiques), on parvient à trouver son chemin, aidé par les différents protagonistes évoquant des points d'intérêts et des directions dès qu'on leur pose des questions. Le studio Rogue Factor s'en sort ici avec les honneurs et réussi sans peine à captiver par son monde.

Bien décidé à nous laisser maître de l'exploration, Hell is Us ne prend pas l’utilisateur par la main. On incarne ici Rémi, un protagoniste revenu dans son pays d’origine en proie à une guerre civile, avec pour fil directeur la quête de ses propres origines. Armé d'un simple souvenir, on entre donc en dans ce territoire après une cinématique qui nous fait plonger dans nos souvenirs. Pas bien original la technique du flashback, mais diablement efficace. Cependant, n'espérez pas suivre une histoire linéaire et limpide. Ici, l’écriture se distingue par sa volonté de rester cryptique : de nombreux pans de l’histoire sont suggérés plutôt que livrés frontalement, obligeant le joueur à interpréter ce qu’il voit. Une approche qu'on voit assez souvent dans le jeu vidéo de nos jours, mais qui se révèle pertinente ici. Les cinématiques sont rares et n'entrecouperont que rarement le rythme de l'aventure. Il faudra plutôt explorer et converser ça et là pour glaner quelques indices, récupérer des documents et autres audio logs. On se retrouve dans un juste milieu ici, entre le côté cryptique qu'on peut voir dans de nombreux "souls-like" et les pans de narration souvent trop présents dans les gros AAA.

Le terme "souls-like" est lâché, mais soyez rassurée (ou pas, cela dépend de votre attente et de vos goûts après tout), Hell is Us n'embarque pas tout le package des jeux de From Software. Déjà, vous aurez la possibilité de gérer la difficulté dès le début du jeu. J'ai opté pour le mode standard, offrant soit disant un challenge équilibré sans que ce soit trop punitif. Pour autant, vous pouvez opté pour un mode indulgent ou au contraire rendre l'expérience plus intense. A cela s'ajoute un volet d'accessibilité permettant d'affiner davantage votre expérience en influent par exemple sur la santé des ennemis ou sur leur puissance via des réglettes à ajuster.

En termes de gameplay, Hell is Us se veut à mi-chemin entre un jeu d’action et d’exploration. Le système de combat repose majoritairement sur des affrontements rapprochés contre des créatures surnaturelles qui apparaissent en parallèle du conflit humain. Ces confrontations privilégient le corps-à-corps, les armes à feu ne leur infligeant pas de dégâts, ce qui justifie les combats à l’épée (mais pas que) et au drone, les outils principaux du héros, qui augmenteront en puissance durant l'aventure et auront de nouvelles capacités.

Les combats sont dans l'ensemble satisfaisant, même si je ne peux m'empêcher de les trouver assez rigides. L’inspiration des souls-like est perceptible dans la gestion de l’endurance, des esquives et de la lecture des patterns ennemis, mais pas dans son côté punitif. Cela suffit pour amener un peu de tension lors de certains affrontements, mais aussi une certaine frustration dans les premières heures, les animations des anomalies étant assez curieuses à lire au départ. Heureusement, à mesure que l’on progresse, une maîtrise s’installe, offrant un sentiment de satisfaction notable après chaque victoire, et relevant un point qui pénalise un peu le jeu sur le "long terme" : la pauvreté de son bestiaire.

En quelques heures à peine, on aura fait le tour de toutes les créatures à affronter, et ce n'est malheureusement pas les combats de boss qui viendront relever le niveau, puisqu'ils sont dans l'ensemble assez classiques.

Le véritable point fort du jeu, c'est sans conteste l’exploration. Le monde semi-ouvert offre plusieurs zones de tailles variables, mais qui sont tous bien faites et permettent à notre esprit de dessiner une carte mentale. L'approche est ici organique, on s’oriente grâce à des éléments visuels, au relief du terrain et aux détails environnementaux comme dit plus haut. Cette conception encourage l’attention et l’observation, conférant au joueur un véritable rôle d’explorateur. C'est drôle de dire ça, mais dans un paysage vidéoludique saturé de cartes bardées d’icônes et d’objectifs à collecter, ce choix est une véritable bouffée d'air frais et apporte une véritable singularité à l'œuvre.

L’immersion est renforcée par une ambiance sonore maîtrisée : les musiques sont discrètes mais enveloppantes, les bruitages sont parfois oppressants, les silences sont pesants, accentuant l’isolement du héros dès qu'on sort part explorer. Le doublage quant à lui divisera sans doute. La VF renoue avec quelques éléments un peu nanardesques des films d'action des années 80/90, mais ça ne m'a pas dérangé. En anglais, c'est réussi… mais plus sérieux ! Ces éléments contribuent à établir une cohérence entre narration et gameplay, et la finition du titre est à noter. En dehors de quelques collisions de caméra dans les endroits exiguës, Hell is Us tourne comme un charme. Le mode Performance couplé au PSSR de la PS5 Pro faisant des merveilles et offrant un rendu qualitatifs. Dommage que le mode Qualité soit lui limité à 30 images, le gap entre les deux modes est franchement perceptible en terme de finesse, mais la fluidité en pâtit un peu trop.

Points forts Points faibles
L'exploration, une véritable réussite ! La VF… on aime ou on déteste.
Une direction artistique qui fait mouche Le bestiaire dont on fait très vite le tour
Un jeu qui exige des choses à son joueur… tout en sachant s'adapter ! Le HUD dynamique, qui ne fonctionne pas très bien
Un scénario qui fait écho à des événements actuels et qui questionne les joueurs

Hell is Us est une œuvre singulière, offrant un mélange parfait entre exploration et action. Portée par une direction artistique marquante, une narration elliptique et un système d’exploration immersif, il s’impose comme une proposition forte et originale à côté des gros titres tous assez formatés. Il n’est pourtant pas exempt de défauts, son bestiaire est limité, son scénario parfois trop cryptique et ses animations un brin rigide, mais tout est gommé facilement tant la proposition est forte et réussi.

Hell is Us est une aventure qui va diviser mais qui mérite de réussir, sans l'ombre d'un doute.



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