Robocop Rogue City – Va te faire huiler !
Version testée : PC
Plates-formes disponibles : PC, PS5, Xbox Series
Genre : FPS
Date de sortie : 2 novembre 2023
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
1987, Paul Verhoeven n'était pas encore le réalisateur star, à qui l'on devra notamment Total Recall, Starship Troopers ou encore le mythique Basinc Instinct. Il signe cette année son premier film aux Etats-Unis, l'histoire d'un policier tué en service qui va renaître sous la forme d'un cyborg, alliant humain et machine, une sorte de super-flic qui va nettoyer les rues sordides de Detroit : Robocop.
Le petit garçon de 4 ans que j'étais à l'époque n'avait pas eu l'occasion de voir ce film (ni les deux qui suivront en 1990 et 1993). Mais je me souviens encore de ma figurine Robocop que je trimballais partout (avec le casque qui s'enlevait et le pistolet tellement emblématique). C'est un petit peu plus tard que je fis réellement la rencontre avec le fameux policier robot, avec la série diffusée sur M6, mais heureusement très très édulcorée par rapport aux films.
Je dis heureusement, car en effet, les enfants ne sont clairement pas le coeur de cible : des gros mots à tout va, du sang à foison, des thèmes plutôt durs. Verhoeven dépeint une vision de la société plutôt pessimiste, avec une grande corporation (l'OCP) qui règne sur la ville.
Vous noterez que je ne fais pas mention du film Robocop de 2014. Les 3 personnes en France qui l'auront vu comprendront pourquoi... 🙂 Quoi qu'il en soit, Robocop aura marqué de son empreinte taille 58 la pop culture, devenant un personnage iconique, dont le souvenir reste très présent dans la mémoire collective.
Alors quand j'ai vu qu'une adaptation en jeu vidéo était prévue, autant vous dire que mon coeur s'est arrêté de battre. Mais pas d'excitation, plutôt par peur de voir l'un des héros de mon enfance sacrifié sur l'autel de l'adaptation facile comme on peut voir très souvent dans le jeu vidéo. Il faut dire aussi que le studio en charge, Teyon, avait déjà oeuvré sur deux adaptations tirés de licences fortes des années 80 : Rambo et Terminator. Autant le dire, deux catastrophes.
La seule chose qui me rassurait un tant soit peu, c'est la présence de Nacon pour l'édition du jeu. C'est un éditeur qu'on connaît en effet plutôt bien pour des jeux de qualité : Ravenswatch, Chef Life, Ad Infinitum ou encore Overpass 2, pour ne citer que les plus récents.
Le jeu suit donc une histoire totalement originale, pas du tout inspirée des films ou de la série. Même si l'on retrouve bien sûr des clins d'oeil, des personnages bien connus (notamment Lewis ou le Sergent Reed). Le grand méchant fait d'ailleurs écho à l'un des personnages déjà rencontrés dans le premier opus. Je ne vous divulgue rien pour ne pas gâcher l'intrigue, mais on voit qu'un joli travail a été fait sur le scénario, pour proposer une intrigue cohérente et raccord avec les histoires racontées dans les autres médias.
Le jeu prend en plus le parti d'explorer un peu plus le côté humain de Robocop, ou du coup plutôt son alter-ego Murphy. L'aventure sera notamment ponctuée de séquences avec une psychologue, dans une discussion avec des choix multiples. Même si ces choix n'auront pas forcément d'impact direct sur le déroulement de l'histoire, on peut ainsi explorer un peu plus la santé psychologique de Murphy et son état psychique. Un angle que je trouve plutôt intéressant, qui avait été abordé dans le troisième épisode, mais de façon plutôt anecdotique. On a souvent tendance à oublier que Robocop, c'est aussi un humain au-delà de la machine.
Nous voilà donc dans la peau de Robocop/Murphy, dans une sorte de FPS narratif, où l'on va voguer de missions principales en missions principales dans des zones assez dirigistes, entrecoupées de séquence dans un semi monde-ouvert où l'on est un peu plus libre de ses mouvements. Globalement, la structure est toujours un peu la même : on commence dans une zone semi-ouverte où l'on peut effectuer des missions secondaires, enquêter, dresser des contraventions (ah bah machine peut-être, mais Murphy reste un flic !), puis à tout moment, choisir de lancer la mission principale en se rendant à l'endroit indiqué.
La mission devient alors un peu plus dynamique, avec bon nombre d'ennemis à éliminer. Une fois la mission remplie, retour dans une zone semi-ouverte, et ainsi de suite. A dire comme ça, ça paraît assez monotone. Mais les missions sont à chaque fois relativement courtes et la narration assez dynamique. On n'a du coup pas trop le sentiment de répétition. Le sentiment de liberté dans les zones semi-ouvertes est en plus assez appréciables. Les activités ne sont pas ultra nombreuses, mais sont plutôt agréables et bien intégrées. J'ai par exemple en tête une des premières zones, dans un quartier de Detroit, où au détour d'une ruelle, j'ai aperçu des gyrophares au loin. En m'approchant, j'ai découvert une scène de crime, lançant une quête secondaire menant au final à sa résolution.
Le seul problème dans ces zones... bah Robocop, c'est un robot. Et il ne marche pas très vite. Et même s'il possède un sprint, il reste extrêmement lent. Là où ce n'est pas trop gênant dans des zones assez fermées, comme le commissariat, ça le devient assez vite dans les zones plus ouvertes.
Malgré ce petit défaut, contrôler Robocop est un vrai plaisir, le sentiment de puissance est bien présent. L'arsenal du robot n'est pourtant pas extrêmement fourni. On pourra compter notamment sur le pistolet m93R emblématique et un fusil à pompe made in OCP. On pourra aussi récupérer les fusils d'assaut et mitraillettes des ennemis. Robocop peut aussi asséner un coup de poing fulgurant à ceux qui oseraient l'approcher d'un peu trop près et même sauter vers eux d'un bond.
Donc oui, l'arsenal est assez pauvre. Mais les sensations de gunfight sont pourtant bien là et les effets de gore y sont aussi pour beaucoup. Complètement raccord avec les films, le jeu use et abuse du sang qui gicle, notamment lors des tirs à la tête. Robocop peut également attraper certains objets du décor (baril d'essence, ordinateurs, motos, etc), pour les balancer à la figure des ennemis.
Lors de certaines séquences, Robocop va aussi exploser des portes d'un coup, le temps ralentissant alors pour nous permettre d'éliminer les ennemis à l'intérieur rapidement. Cela va notamment être utile pendant des prises d'otages, où il faudra essayer d'analyser au mieux la situation et éliminer la menace avant que les otages ne soient touchés. S'ils le sont, cela ne sera pas forcément punitif pour la suite de la mission. Mais la note attribuée à la fin sera forcément meilleure s'il arrive à sauver les otages.
Car oui, Robocop/Murphy, tout machine qu'il est, devra quand même rendre des comptes. Sans spoiler, c'est d'ailleurs l'une des intrigues du jeu. Un système de performances sera donc mis en place pour analyser la mission effectuée et lui attribuer une note, en fonction des actions policières menées, des secrets trouvés, etc. Il pourra alors gagner plus ou moins d'XP grâce à ça.
L'XP sera alors utile pour gagner des points, qui pourront être dépensés dans des arbres de talents. Ces talents sont plutôt nombreux et assez variés : augmentation de la santé, des dégâts, efficacité du scanner, options de dialogue et d'interaction, etc.
Au fil de la progression, Robocop récupérera aussi des puces, lui permettant de personnaliser l'efficacité de son pistolet. On pourra alors connecter des puces entre elles dans une carte électronique, sous la forme d'un puzzle, tout en évitant les malus.
Dur de vraiment se faire un avis définitif sur Robocop: Rogue City. Il faut dire qu'au premier abord, le jeu souffre de nombreux défauts, et plus particulièrement sa réalisation assez datée. Il faut bien l'avouer, on a des fois plus l'impression d'avoir devant soi un jeu d'il y a une dizaine d'années, que ça soit dans les textures, les environnements, les animations.
Malgré tout, j'ai parcouru le jeu avec un plaisir non dissimulé. Est-ce que c'est uniquement la nostalgie de retrouver l'un des héros de mon enfance ? Je suis certain que ça joue un peu, mais pas complètement. Car en dépit de ses défauts évidents, Robocop: Rogue City a beaucoup à offrir, notamment une histoire plutôt bien ficelée, avec des rebondissements, des moments palpitants, et une écriture qui oscille entre le premier et le second degré, ce qui faisait aussi la marque des grands films d'action des années 80.
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