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Sephonie – la 3ème de Ludwig pour être plus précis

Les années 2000. Période d'expérimentation de genres avec l'arrivée de la 3D, des joysticks analogiques, des gâchettes... Des choses aujourd'hui complètement banales que nous utilisons tous sans réfléchir au chemin parcouru pour en arriver là. De nos jours, c'est tout juste si les développeurs prennent des risques ne serait-ce que dans le choix de colorimétrie de leurs jeux.
Mais Stéphan, allez-vous m'interpeller, quel rapport avec Sephonie titré dans ce test ?
Aucun, aimerais-je vous répondre, mais c'est sans compter une des modes des années 2000 pour le déplacement qui a commencé sur la seconde moitié des années 90 avec essentiellement les jeux de skateboard et snowboard : la pression sur un bouton en plus de la direction.

 

Sephonie est le nom d'une île fictive mystérieuse sur laquelle une petite expédition scientifique est envoyée pour y étudier l'étrange faune et flore, mais également explorer les labyrinthiques cavernes que renferme l'imposant massif rocheux de l'île. Le jeu se déroulant dans un futur relativement proche, les trois scientifiques que le joueur va contrôler vont utiliser une technologie également futuriste du nom d'Onyx.
Cette dernière va non seulement permettre de décupler les aptitudes physique des utilisateurs, leur offrant ainsi agilité et capacités spéciales de déplacements, mais aussi de se lier aux diverses créatures pour comprendre leur fonctionnement.
Parlons brièvement du système de lien qui est un simple jeu de réflexion dans lequel il faut placer des pièces de Tetris colorées afin de faire disparaître tout groupe de 3 cubes ou plus de la même couleur à la fin de chaque tour. Une fois la jauge de lien remplie, le lien sera validé et les informations sur la créature liée seront disponibles.
Ces phases de lien ne vont rien réinventer le genre, vous aurez des obstacles qui vous gêneront et qu'il faudra détruire, contourner ou remplir certaines conditions pour passer outre.

Mais avant de se lier à la vie de cette île, il va falloir explorer les environnements. Et pour cela, la fastidieuse tâche de se déplacer avec ces contrôles complètement inappropriés s'impose d'elle même.
Car même si vous n'êtes pas obligé de presser sur la gâchette droite pour avancer, il le faut pour courir. Et courir est essentiel pour effectuer la majorité des acrobaties disponibles.
Mais soit. Des jeux l'ont bien réussi il y a plus de 10 ans, alors pourquoi Sephonie n'y arriverait pas ?
La réponse tient en trois syllabes : ca...mé..ra.

Car elle aussi nous vient des balbutiements de la 3D et se positionnera rarement de manière optimale. Très souvent, vous aurez une jolie vue depuis l'intérieur des décors, faisant qu'il est impossible de voir où on est ni ce qu'on fait. Et le repositionnement manuel, bien que possible et trop souvent mis à contribution pour un jeu de 2023, n'est d'une part pas top au repos, mais devoir le faire durant des acrobaties déjà bien imprécises vous replongera dans une nostalgie malvenue, un agacement sans faille et un désintérêt important de poursuivre l'exploration dans un monde qui fait techniquement également très ancien avec des polygones bien anguleux, des textures archaïques.
Il y avait pourtant de bonnes idées, comme la possibilité de switcher à la volée de protagoniste parmi les trois, mais même là, on est sur du décevant car ce n'est au final qu'un changement de skin. Il aurait pu être bien plus intéressant, comme les jeux de skateboard/snowboard qui ont inspiré la prise en main catastrophique et peu adaptée à un jeu de plateforme comme Sephonie, de proposer des personnages avec des différences de stats, compétences, plutôt que ce canevas vide, plat, sans profondeur de gameplay.
Et lorsque la narration et l'histoire ne sont pas passionnants, bien lourds parfois même, on en fini de clouer malheureusement le cercueil de Sephonie qui ne laissera qu'un goût de déception profonde alors qu'il avait tant à offrir dans une période où la plateforme 3D n'est pas des plus vivaces.
Si seulement la prise en main et les contrôles à la manette avaient été bien plus soignés et mieux pensés pour un jeu de plateformes, le résultat final aurait été de bien meilleur facture. Peut-être qu'avec une souris et un clavier sur PC le jeu propose quelque chose de plus maîtrisé, permettant ainsi de pleinement s'amuser sans cette frustration permanente de la prise en main et de la caméra. Mais comme le jeu a été testé sur console, il est impossible de le vérifier.

  • Sephonie sur Xbox (testé sur Xbox Series X avec un code fourni par l'éditeur)
  • Sephonie sur Playstation
  • Sephonie sur Steam
  • Sephonie sur Switch


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