Dredge – Pêche en horreur profonde
Plus tôt dans l'année, Onidra avait pu parler du titre DREDGE, sorti sur PC en début d'année, en testant une version presque finale du jeu. Depuis, le jeu est sorti, et il a même bénéficié d'une édition physique, en plus de plusieurs patchs, et on m'a proposé il y a quelques jours de m'essayer à la version PS5, ce que j'ai accepté de bon cœur.
Me voilà donc embarqué dans une aventure qui m'aura occupé une dizaine d'heures environ, où j'incarne un pêcheur rescapé d'un accident en pleine tempête, avec son bateau ayant volé en éclat. A peine remis, le maire du village de cette petite île nous accueille en indiquant que notre bateau est fichu, mais qu'il peut nous prêter un vieux coucou pour dépanner, moyennant finance... A peine arrivé, nous voilà donc endetté ! Plus de peur que de mal cependant, puisqu'on remboursera notre dette en une demi-heure environ, après avoir pêché quelques poissons alentours. Avant de lever l'ancre, le maire nous invite à respecter une règle : ne pas naviguer la nuit.
Sans doute un vieux truc de marin, me dis-je donc, prenant l'ancre pour aller remplir mon rafiot de poissons afin d'amasser un peu d'argent. La navigation de fait aisément avec le joystick gauche, et le droit permet de gérer la caméra. J'ai trouvé cette dernière un peu trop sensible, mais après quelques minutes, elle était domptée. J'avance donc jusqu'à une première zone de pêche, qui se voit d'assez loin, avec des bancs de poissons ou autres mollusques visibles. Je pêche à l'aide d'un mini-jeu qui se révèle plutôt plaisant les premières fois, mais qu'on trouvera vite redondant après avoir fait ça de nombreuses fois, et je stocke dans ma cale.
Assez rapidement, je comprends en effet que je n'irai pas bien loin avec ce bateau-là. La cale est petite, l'équipement pas bien performant, et je dois faire de nombreux allers et retours pour vendre tout ce que j'ai réussi à pêcher. Heureusement pour nous, on pourra aller à la rencontre d'autres personnage, dont une vendeuse/mécanicienne qui propose de nous vendre du meilleur matériel en échange de pas mal d'oseille. Je rechigne un peu, mais je constate vite que le gain est notable. Je peux pêcher en eaux profondes, j'ai plus de stockage, mon bateau va plus vite... finalement, c'est chouette d'être un pêcheur.
Sauf que non, c'est pas si cool que ça de pêcher, en tout cas, pas dans DREDGE. J'ai ricané quand le maire m'a dit de ne pas sortir la nuit, j'ai levé un sourcil quand une autre personne de l'île m'a dit la même chose, et j'ai commencé à flipper quand un étrange personnage sur une autre île me l'a répété, la mort dans l'âme. Car oui, on prend confiance, on va pêcher plus loin, on ramasse des artefacts un peu curieux, des poissons qui ont l'air de mutants, et on trouve des messages dans des bouteilles ça et là durant notre exploration, qui nous content des histoires pas franchement rassurantes. Puis vient la nuit, et là, c'est pas notre pauvre petite lampe d'éclairage qui nous sauvera. La pénombre guette et gagne du terrain, l'eau s'agite quelque peu, et on voit des choses qui provoquent des petites montées d'adrénaline, comme des yeux luisants et une silhouette sous l'eau immense, qui pourrait couler notre bateau en moins de deux.
L'ambiance du jeu développé par Black Salt Games nous prend vite aux tripes, et on se prend au jeu, curieux d'en apprendre plus sur cet archipel d'île qui semble coupé du monde... La tension monte, puis sans crier garde, tout fait plouf, avec un final loupé qui réduit à néant toute l'ambiance lovecraftienne créée durant ces nombreuses heures de jeu. Et c'est frustrant pour plusieurs raisons, car le jeu est certes sympa en terme d'ambiance et de but recherché, mais il est redondant dans ses mécaniques et, sans dire que l'on subit cela en progressant, il reste nécessaire de préciser que la répétitivité s'installe durablement et que certains abandonneront sans doute en cours de route.
Je ressors de DREDGE assez mitigé. J'ai passé un bon moment devant le titre, grâce à son ambiance qui m'a happé, l'axe assez chill de la pêche (en journée), ses personnages aussi étranges qu'intéressants, et sa direction artistique qui est vraiment très agréable à l’œil. Pour autant, cette fin me frustre, et ça mitige pas mal un avis qui se voulait de base très positif. Peut-être n'aurais pas dû aller jusqu'au bout... mais ça aurait été dommage.
Dredge, disponible à 24,99€ chez notre partenaire Gamesplanet.