Silicon City – Les Citoyens d’abord
Version testée : PC (Steam). Date de sortie : 22 juin 2023. Développeur : Polycorne. Prix conseillé : 16,79€. Temps de jeu : ~5 heures
Bien qu'étant un grand aficionado de city-builder, j'ai tendance à rester assez loin du genre, qui aspire mon temps et mon âme comme peu de jeux savent le faire. J'ai donc longuement hésité (environ 5 minutes) en voyant la proposition de test dans ma boîte mail... puis je me suis dit que ça me permettrait de patienter tranquillement en attendant Cities Skylines 2. En plus, c'est français, et ça sort d'une longue phase d'accès anticipé qui aura - logiquement - permis de peaufiner et étoffer le jeu suffisamment pour qu'on évite de se lasser trop vite.
Qu'on se le dise tout de suite. Mon premier contact avec Silicon City n'a pas été très bon. Interface toute cassée à cause d'un changement de résolution en pleine partie, gros ralentissements pendant le tuto (chute jusqu'à 3-4 FPS) et 5 bugs de script durant le tutoriel de 4 missions, m'ayant forcé à reprendre de zéro chaque mission. Malgré le fait que j'accomplissais les objectifs correctement, plusieurs fois, je me suis retrouvé avec des étapes non validées, ce qui forçait à reprendre le morceau de tutoriel du début. Au lieu de tout boucler en 20-30 minutes, j'ai passé pas loin d'une heure à obtenir chaque signature du tutoriel (c'est optionnel, au cas où).
Je partais donc avec un à-priori assez négatif, malgré pas mal d'idées intéressantes et une jolie dose d'humour qui prête à sourire. J'ai lancé ensuite le mode "classique", et la magie a rapidement opéré.
Avant de se retrouver sur un terrain vierge de toute construction humaine, on a le droit de jouer avec le créateur de cartes. On peut choisir entre plusieurs paramètres : plaine, île, montagne... et s'amuser avec les différents curseurs pour rendre les terres plus ou moins arides, les côtes et pentes douces ou raides et définir la taille de la carte. Si vous ne voulez pas avoir à gérer cela, vous pouvez utiliser le bouton qui choisira une seed au hasard et vous lancer, après avoir choisi la difficulté.
La suite ? Vous la connaissez certainement, si vous avez déjà joué à un city-builder dans votre vie. On va devoir créer son petit hameau, avec une première zone résidentielle, une petite éolienne pour l'énergie, et hop, on est parti. Des objectifs simples vous seront confiés au début, comme celui de faire croître la population à 25 Silizens (le nom des habitants), de construire une zone agricole, un espace de restauration, de veiller au bonheur des habitants... la routine quoi !
On pourrait même dire que Silicon City est assez simple. Aucun citoyen ne s'est pas exemple plaint du fait qu'une éolienne était au pied de sa maison, alors que ça serait difficilement envisageable sur Cities Skylines, par exemple. Et pourtant, se plaindre, ils peuvent le faire ! D'ailleurs, ils ne s'en priveront pas. En effet, chaque Silitoyen a la possibilité de s'exprimer dans le jeu, car ils sont tous connectés à un réseau social. Régulièrement, on verra apparaître en haut de l'écran des messages, parfois drôles, des concitoyens faisant une remarque sur la ville. En cliquant sur un des habitants, on aura droit à différentes infos : son niveau de bonheur global, ses besoins, ses manques, et ses différents avis exprimés sur les réseaux.
Bien que San Cathy ait rapidement atteint le plein emploi, je me suis rendu compte après plusieurs minutes de jeu, en allant voir les avis citoyens, que beaucoup quittait la ville faute de trouver du travail. Le 0% de sans-emploi n'est donc pas si fiable que ça. C'est juste qu'à défaut de trouver du travail, les gens partent.
Les indicateurs classiques du genre sont présents, bien entendu, pour gérer au mieux la ville et pouvoir répondre aux besoins de tous. On peut voir ici que même si la ville au global est "heureuse", il y a des zones avec des gens tristes, et on pourra cliquer sur le bâtiment les accueillant, et faire en sorte de répondre à leur besoin. L'aspect "humain" est au cœur du jeu, et ça change pas mal l'approche qu'on peut avoir du genre.
Certes, il n'y a rien de révolutionnaire là-dedans, et le jeu préfère rester sur des acquis bien ancrés et typiques du genre, mais ça reste appréciable de voir que tout le monde en ville peut s'exprimer. Il faudra juste s'armer de patience. Même en étant en balance positive, c'est parfois long d'attendre que l'argent arrive dans les caisses, et on patientera parfois quelques minutes en avance rapide pour obtenir suffisamment de fonds pour bâtir une nouvelle zone ou un nouveau lieu de plaisir.
Surtout qu'on n'est pas à l'abri des catastrophes naturelles. Sur ma partie classique de 3 heures environ, j'ai eu 4 tornades, et une météorite. Par chance, les tornades se sont toujours stoppées à la lisière de la ville... mais je ne peux pas en dire autant de la météorite, qui est tombée en plein centre-ville, et qui a montré que si on rognait sur le budget pompier, on pouvait tout perdre... Tout a cramé très vite, et je n'avais pas suffisamment de personnes en caserne pour éteindre les feux liés à la catastrophe. Par chance, j'avais sauvegardé juste avant que ce caillou ne tombe sur la ville, et j'ai pu revoir le budget à la hausse de la caserne, pour éviter que les dégâts ne soient trop importants !
J'en parlais au début de l'article, mais il convient de reparler rapidement de la technique du jeu. Malgré une configuration solide... et un jeu visuellement assez sommaire (mais que je ne trouve pas moche à titre personnel, néo-rétro bienvenu !), j'ai eu droit à de fréquents ralentissements. J'ai pu voir sur Steam que je n'étais pas tout seul, et que le studio œuvrait sur le problème, mais le fait de voir le framerate chuter inexorablement à mesure que la ville grandit, ça impacte assez fortement le plaisir de jeu. Au moment de la capture ci-dessus, j'étais à 25 images/seconde... et sur celle du dessous, avec les bâtiments en feu, aux alentours de 15... gageons que les prochains patchs puissent corriger cela en bonne et due forme !
Les + | Les - |
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Un city-builder accessible et complet | Le tutoriel, qui a bugué plusieurs fois... |
La mise en avant des citoyens | Un rythme trop lent pour certains |
Des "tweets" rigolos | Une technique chancelante |
Le classement en ligne |
Je relancerai Silicon City avec plaisir, pour tester sur des cartes de plus grande taille ce que ça vaut ! En l'état, le jeu est suffisamment complet pour vous occuper sans trop de mal plusieurs dizaines d'heures. Demeure à peaufiner un peu le titre pour corriger les soucis techniques qui impactent le plaisir de jeu. Reste qu'on a tout de même affaire à un bon représentant du genre city-builder, et qu'il me tarde de tester l'intégration Twitch !