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Hokko Life – La vie à la cool

D'aussi longtemps que je me souvienne, le milieu vidéoludique a souvent tenté d'imiter les gros succès en modifiant 2-3 éléments à une recette éprouvée pour tailler une petite part du gâteau. L'exemple le plus récent (et le plus flagrant) est le Battle Royale. Cela ne se limite toutefois pas à ce style de jeu, les MMORPG ont eu, en leur temps, pléthore de clones, sans mentionner tous les autres genres copiés, égalés et plus rarement surpassés. Toutefois, du côté d'Animal Crossing, les inspirations ont été plus discrètes. En dehors de MySims qui avait su se faire une petite place, je n'ai pas souvenir d'autres titres similaires... Jusqu'à l'an dernier, avec plusieurs titres qui se sont annoncé à quelques mois d'intervalle. Hokko Life est l'un d'eux, et même s'il n'égale pas le "maître", il vaut le coup de s'y intéresser.

Après un très rapide passage par l'éditeur de personnage, un peu trop sommaire à mon goût, on est balancé dans un train où notre avatar s'endort... et se réveille plus tard - après avoir loupé son arrêt - au terminus. La journée étant déjà bien avancée, et la pluie battant son plein, on part se réfugier dans l'auberge du coin, tenue par une certaine Oma. Cette dernière propose à notre protagoniste d'occuper le grenier une nuit, le temps que la tempête passe, et pour voir ce qu'on fera ensuite. Le tenancier de la boutique du coin, Moss, accoudé au bar, approuve, et indique que si on a besoin d'aide ou de conseil, on peut aller le voir. Tous fatigués, on part donc au lit, et on voit poindre "Jour 2" sur notre écran.

Plutôt que de repartir en train le lendemain - ce que TOUTE personne rationnelle ferait - notre personnage se dit que c'est peut-être le bon moment pour démarrer une nouvelle vie, et les comparses rencontrés la veille ne sont pas contre un peu de sang neuf au village. On va donc accomplir ses premières tâches : parler aux quelques locaux, couper du bois, nettoyer les mauvaises herbes, et consorts... Bien contents d'avoir trouvé un larbin, Oma et Moss nous proposent de rénover une petite maison et de m'y installer. Même si j'ai directement flairé l'embrouille, après une centaine d'heures passée sur Animal Crossing, je n'ai pas eu d'autre choix qu'accepter.

Contrairement au jeu de Nintendo, Hokko Life prend une liberté sur la gestion du temps, et ce n'est franchement pas un mal. Les tâches confiées seront nombreuses, et même si vous agissez immédiatement, chaque fois que vous devrez demander quelque chose à un autre intervenant, il vous dira toujours qu'il pourra s'y atteler dans quelques jours. On pourra donc retourner dans sa maison et faire s'écouler le temps plus rapidement : 2h/6h/jusqu'au lendemain. Le but du jeu est en soi relativement simple : rendre le village vivant, et l'étendre au fur et à mesure que vous progressez. Cela passe par plusieurs choses : accomplir les (nombreuses) requêtes de villageois, qui sont relativement simples : planter des fleurs, fabriquer des bancs, poser des barrières, etc... et ceux des personnages "importants", présents dans la partie centrale du village, Oma, Moss et Rosa (l'agente immobilière). Si les premiers nous proposeront de faire grandir le village via la construction de ponts et autres escaliers, Rosa proposera elle un panel de maisons à construire, moyennant finances et ressources... que l'on devra bien entendu récupérer, car oui, dans le monde merveilleux d'Hokko Life, on doit payer pour les autres, absolument tout le temps. En contrepartie, on pourra toutefois choisir qui vivra ou non dans son village, avec la possibilité d'expulser les résidents que l'on n'aime pas. Choix ardu, chaque citoyen étant d'une gentillesse remarquable.

En sus de ces actions, on disposera d'une encyclopédie permettant de collectionner les poissons et autres insectes, grâce aux outils adéquats. Un livre d'exploit, permettant de débloquer features (comme le sprint) ou argent, est également disponible. De quoi rallonger exponentiellement la durée de vie et de garantir plusieurs dizaines d'heures de jeu. A noter par ailleurs qu'outre le village et le centre-ville, on aura également la possibilité d'aller au-delà via des petits sentiers donnant accès à une mine, qu'on pourra explorer, armé de la pioche adéquate. Vous l'aurez compris, le jeu se veut être extrêmement généreux avec ses joueurs, ce qui est clairement un bon point pour ce style particulier qu'est la simulation de vie "casuale". Malheureusement, le studio à l’œuvre ne dispose ni du budget de Nintendo, ni de son savoir-faire, la version Switch en fait les frais. En dépit d'une direction artistique relativement colorée, le jeu ne parvient pas à tirer son épingle du jeu et propose un rendu plutôt générique. Il n'est pas aidé par les capacités de la console, et même si on peut souligner sa fluidité, on devra en contrepartie composer avec des chargements très lents. Côté ergonomie, le jeu est assez brouillon, la pose d'objets demandera un peu de doigté, et on ne saura jamais comment se positionner aisément pour planter ou couper un arbre, son personnage visant parfois sans qu'on comprenne une case annexe à celle souhaitée.

Hokko Life est une alternative convenable à ceux qui sont en manque d'un jeu pour chill de longues heures et qui n'en peuvent plus d'arpenter leur île sur Animal Crossing. Proposé à un prix raisonnable, le jeu innove sur de menus points mais aurait gagné à les exploiter davantage pour véritablement se démarquer. En l'état, malgré sa disponibilité en 1.0, on a toujours le sentiment d'un jeu un peu brouillon, qui tâtonne sans vraiment savoir comment égaler ses aînés.



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