Chez Kylotonn #1 – 7 années de WRC
Mardi, clamoune et moi avons eu l’occasion de passer la journée au studio Kylotonn (KT) de Paris, suite à une invitation lancée à l’occasion du démarrage prochain de WRC Generations. Pas de doute avec la décoration, nous sommes au bon endroit :
La visite a débuté par une présentation. Enfin, pour nous, cela a été la conclusion de la journée car nous sommes arrivés en retard. En effet, la capitale se trouve à trois cent kilomètres de chez nous, et nous ne pouvions pas abandonner notre fils devant l’école à 6h00 du matin pour arriver à 10h00.
KT travaille sur la licence WRC depuis 2015 et Generations sera le dernier, la licence ayant été récupérée par Codemasters/EA pour les prochaines années. La fin d’une belle histoire qui s’inscrit dans la passion de ses têtes dirigeantes. Le studio a été fondé en 2006 par Roman Vincent, qui avait fait ses armes avec 4X Studio, spécialisé dans les FPS. En 2014, l’arrivée d’Alain Jarniou, un vétéran des jeux de course au poste de directeur créatif, ancre cette volonté de KT de se spécialiser dans leur passion commune : le sport automobile.
Le studio grossit peu à peu, passant de soixante personnes en 2015, à 180 aujourd’hui, avec des bureaux à Paris et Lyon. Cinquante personnes environ sont dédiées à WRC, les autres étant mutualisées entre les différents projets du studio. Ce sont aussi de belles histoires, comme celle de Lohan Blanc, jeune homme qui se découvre une passion pour l’eSport au lancement de WRC 5 et remporte ainsi quatre titres de champion du monde… sur les sept qui ont été organisés. Un palmarès remarquable pour cette compétition virtuelle qui a été la première à être organisée en marge d’une compétition officielle de la FIA.
Travailler sur WRC a offert au studio une expertise hors du commun qui se cristallise autour du développement d’un moteur de jeu interne. Le KT Engine assure le rendu graphique, mais aussi la simulation physique des véhicules et des environnements. Constamment améliorés grâce aux retours des joueurs, des médias et des experts. Sur les sept opus WRC, deux jeux de moto, et même deux jeux réalisés par des studios externes.
Un tournant a été opéré avec WRC 8, qui apportait de nombreuses nouvelles fonctionnalités, qui ont été ensuite enrichies et améliorées sur les opus 9 et 10. Generation est le pinacle. Le graal ! Le jeu de course est devenu si réaliste qu’il est utilisé en recherche & développement. Une version issue de WRC 9 a également été utilisée par la FIA pour détecter les talents de demain des championnats WRC réels. Les sept meilleurs joueurs sélectionnés vont se voir offrir un an de perfectionnement pris en charge par la FIA, avec à la clé quatre baquets en WRC Junior pour les meilleurs.
Sebastien Loeb, champion de rallye qu’on ne présente plus, a testé WRC 10. Il ne peut que constater les améliorations considérables qui ont été faites par le studio pour se rapprocher du ressenti réel. Le pilote avait testé une ancienne version du jeu, et il se plaignait de faire des sorties de route. Alors qu’il s’en sort plutôt bien dans la réalité ! Désormais, le ressenti est si proche de ce qu’il connait qu’il a réussi, sans entraînement, à se rapprocher des temps du champion d’eSport, Lohan Blanc.
Parmi les fonctionnalités citées durant la présentation, la météo, qui se retranscrit au niveau visuel, mais aussi physique. Le choix des pneus a une véritable importance. Surtout que depuis WRC 8, la météo peut évoluer durant une course. Choisir une gomme adaptée peut faire la différence entre une victoire et une défaite. Réussir à convaincre les constructeurs et les promoteurs de permettre de personnaliser les livrées n’a pas été une tâche aisée. Le concept se concrétise enfin sur WRC 10, avec plus de 125 000 livrées créées par les joueurs. Generation va au-delà en offrant la possibilité de partager ses créations.
Vous l’aurez compris. Generations est l’aboutissement de sept années d’améliorations constantes, pour un opus qui s’annonce comme le meilleur de la série : plus de véhicules, plus de spéciales, plus de pays, plus de fonctionnalités, un moteur amélioré (physique, graphismes…), du cross-play, les nouvelles voitures hybrides... Le rendu des carrosseries est plus fin (avec une meilleure réflexion de la lumière), la physique est mieux simulée (même pour des éléments qui ne seront pas toujours repérés par les joueurs). KT a même réfléchi à implémenter un système de ligue qui devrait permettre au jeu de s’inscrire dans la durée même si le studio sera limité en termes de DLC et de contenu qu’il pourra proposer à partir de 2023.
Le jeu sortira le 3 novembre, sur Xbox, PlayStation et PC, avec le crossplay assuré pour tous les modes de jeu asynchrone, avec une équivalence des chances assurée, peu importe la plateforme choisie. Une version Switch sortira courant décembre, avec également les ligues (mais un classement indépendant).
À noter que cette ère WRC qui se termine ne signifie pas la fin de KT. Bien au contraire. Test Drive Unlimited Solar Crown est en développement. Un jeu de course en monde ouvert qui reprend les concepts de la licence, une émission et l’affrontement de deux clans engagés dans la collection de voitures de luxe. Les Sharp au luxe raffiné à l’anglaise, face aux Streets, bling bling et ostentatoires. Un second projet est aussi en développement, sur lequel travaille déjà une bonne partie des équipes de WRC. Nous n’en savons rien, si ce n’est que ce sera un jeu de course. J’ai cependant de bonnes présomptions que cela pourrait rester du rallye… Affaire à suivre !
Prochainement, vous retrouverez d'autres articles de cette journée, avec le compte rendu d'entretiens...