Gamescom 2022 – Planet of Lana
Difficile d'être passé à côté de Planet of Lana depuis son annonce lors du Summer Game Fest 2021. Il faut dire que sa bande-annonce léchée et son univers enchanteur au possible pouvaient difficilement laisser les joueurs de marbre, pour peu que l'on soit réceptif à ce type de jeu lorgnant du côté de l'aventure/plate-forme narrative. Bien qu'attendu pour le printemps prochain, le jeu s'est laissé approcher une petite demi-heure, en hands-on, avec les commentaires de deux personnes œuvrant sur le titre.
Afin de ne pas trop ruiner la découverte du jeu, le studio a préféré ouvrir la démo sur le chapitre 2 du jeu. Nous découvrons donc notre héroïne Lana qui se réveille en pleine forêt après que son village ait été attaqué par des robots. Une petite boule noire toute mignonne est à ses côtés et va l'accompagner dans son périple après une rapide présentation. On notera de suite l'usage d'une langue curieuse, qui a été inventé par l'équipe spécialement pour le jeu. J'ai demandé où était venue l'inspiration de cette langue au créatif présent lors de la démo, et il s'agit de sons pris çà et là de par le monde, qui ont été mixés pour créer une langue ex nihilo. Anecdote rigolote : l'un des mots utilisés par Lana pour diriger la créature est en fait un mot utilisé en langue zoulou... un mot relevé par un locuteur sud-africain sur une vidéo Youtube et s'interrogeant sur l'usage ou non du zoulou dans le jeu... et non, ce n'était vraiment pas voulu par l'équipe de développement !
Après quelques mots échangés, on s'avance dans cette forêt magnifique où un travail artistique considérable semble avoir été abattu, avec un tutoriel discret mais nécessaire qui vient expliquer les différentes commandes de jeu au joueur pour diriger Lana et commander notre acolyte. L'aspect "puzzle plateformer" s'invite rapidement, en profitant des capacités respectives de nos deux protagonistes. Lana est, de par sa nature humaine, plus forte que notre frêle créature, qui peut toutefois ronger les cordes et faire des sauts affreusement longs ou se terrer dans des trous pour ressortir 20 mètres plus loin, tout fonctionne de manière efficace, on est face à un jeu relativement classique et efficace, même si certains habitués du genre pourront s'ennuyer face à la facilité du jeu. Nos deux protagonistes ne peuvent toutefois rien faire contre les robots que l'on rencontrera dans des petits moments d'infiltration où l'on devra se cacher dans les hautes herbes, analyser son environnement pour écraser un robot ou détourner son attention suffisamment longtemps pour se frayer un passage de l'autre côté de la carte. Dans ces moments, l'atmosphère musicale envoûtante (l'OST est d'ailleurs composée par Takeshi Furukawa, à l’œuvre sur The Last Guardian) laisse place à une ambiance bien plus métallique et angoissante et on est aussi soulagé que Lana quand la quiétude relative de la forêt revient, où le silence est brisé par le vent fouettant un arbre et la vie de la faune, avec quelques notes qui s'insèrent intelligemment dans les moments importants.
Interrogés par mes soins, les développeurs ont tenu à rassurer, photos à l'appui, que l'on aura d'autres zones que la forêt à parcourir : village, désert ou encore un marais. Concernant la narration, cette dernière se veut environnementale. L'observation du paysage et des émotions de nos personnages suffiront à transmettre ce qui est nécessaire. Sur le temps de la démo, ça fonctionnait très bien, à voir si sur les 5-6 heures de jeu annoncées, on parvient à rester sur cette dynamique.
Cette première prise en main de Planet of Lana m'a enchanté, et je travaille dès à présent à la construction d'une machine à faire avancer le temps pour arriver à ce printemps 2023 au plus vite. Certes, le jeu se repose sur les acquis de certains ténors du genre et ne cherche en rien à inventer de nouvelles mécaniques , mais tout est fait avec amour. L'univers est travaillé, et cela se ressent par une symbiose folle entre ce qu'on voit à l'écran et ce qu'on entend en fond. Rendez-vous l'an prochain, sur PC et Xbox, pour découvrir ce bijou en devenir (je l'espère en tout cas !).