Horizon II : Forbidden West – Une suite exaltante
Bien qu'ayant précommandé le jeu, je n'attendais pas la suite d'Horizon plus que cela, et pour cause... je n'ai toujours pas terminé le premier épisode. Pas qu'il soit mauvais, loin de là, mais j'ai trouvé que Guerilla mettait beaucoup de trop de temps à installer son histoire (et plus globalement son univers). Afin d'être prêt, j'ai donc été lire pas mal d'ouvrages sur l'univers, et j'ai également regardé de nombreuses vidéos pour comprendre les tenants et aboutissants de l'histoire. J'ai peut-être raté quelques détails ça et là, mais je ne me suis pas senti perdu en parcourant cette suite, qui fait globalement beaucoup mieux que son aîné, pour mon plus grand plaisir !
Pour celles et ceux qui, comme moi, n'ont pas terminé le premier opus, le studio propose, dès qu'on lance une nouvelle partie, un récapitulatif de quelques minutes qui permet de poser rapidement l'univers et les actions qu'Aloy a réalisées à Méridian. C'est franchement bienvenu, même s'il s'agit surtout d'un tour d'horizon, et que beaucoup de détails sont - logiquement - omis. L'aventure débute avec un tutoriel d'assez longue haleine, puisqu'on retrouve Aloy loin de Méridian, tentant désespérément de mettre la main sur une copie de Gaia, le programme permettant de rendre la planète habitable. Car malgré les actions de notre héroïne, la planète se meurt, et le programme Gaia est incomplet, il faudra donc voyager dans l'Ouest Prohibé pour récupérer les différents éléments permettant de reconstituer Gaia afin de "réparer" la planète.
Contrairement au premier jeu, cette suite nous met directement dans le bain et instaure un sentiment d'urgence. Ce dernier, on peut le regretter, est toutefois illusoire, puisqu'on est libre d'explorer le monde comme on l'entend. Autant vous dire qu'on s'éloignera assez régulièrement de la quête principale, puisqu'il y a beaucoup à faire pour Aloy ! Ruines à explorer, zones de chasses et camps de tribus à nettoyer, grand cou à pirater ou encore des quêtes annexes à n'en plus finir, il est difficile de s'ennuyer ou juste flâner dans Horizon. Et j'ai été étonné bon nombre de fois par la qualité d'écriture du titre, et par sa mise en scène !
En effet, Horizon : Zero Dawn avait un gros défaut selon moi, l'écriture était parfois un peu en deçà, et surtout, on avait droit beaucoup trop souvent à de simples champs/contre-champs lors des cutscenes. Guerilla a réalisé un travail merveilleux cette fois-ci, la mise en scène est souvent dynamique, les personnages sont beaucoup plus expressifs quand ils parlent (tout en évitant le côté théâtral d'un Assassin's Creed : Odyssey) et on apprécie écouter chacune des histoires, qui sont souvent passionnantes. On retrouve des histoires de tribus qui ne peuvent pas s'encadrer, c'est vrai, mais on comprend au fur et à mesure de notre progression comment chaque clan en est arrivé là. En bref, que ça soit sa trame principale ou ses à-côtés, j'ai pris un sacré plaisir à me "perdre" dans ce monde ouvert, et ce malgré une carte toujours surchargée en points d'intérêt. J'aurais aussi apprécié un peu de silence de la part d'Aloy. On comprend, de par son enfance, pourquoi elle parle tout seule... en revanche, ça a été poussé ici à l'excès, Aloy y va de son petit commentaire en indiquant ce qu'il faut faire, sans parfois nous laisser le temps d'analyser l'environnement et trouver la solution par nous-même. Frustrant, très clairement.
Au niveau des systèmes de jeu, on prend les mêmes et on recommence, en améliorant/remodelant différent aspects. Pour ma part, j'ai opté pour une approche furtive, et j'ai souvent usé et abusé de la compétence pour me rendre "invisible" aux yeux des machines et autres humanoïdes afin de réaliser des attaques furtives dévastatrices. En revanche, n'espérez pas faire du one-shot sur tout ce qui bouge, ça serait beaucoup trop simple ! Je concède ne pas avoir choisi l'approche la plus fun qui soit, vu que je passais mon temps à me planquer pour mieux frapper ensuite... ce qui est une erreur, avec le recul. J'ai en effet choisi de maximiser la branche furtive au niveau des compétences (il y a 6 arbres distincts à présent, contre 3 pour le premier épisode) pensant m'en sortir sans difficulté, mais j'ai été mis à défaut à de nombreuses reprises, vu que je ne disposais pas de puissance avec mes attaques au corps-à-corps ou à l'arc. Rien d'insurmontable, après quelques tentatives et en consommant beaucoup de plantes médicinales, ça passe, pour peu que l'on vise correctement les points faibles de la machine, et qu'on prenne bien le temps d'analyser chacune d'entre elle, pour voir ses forces et faiblesses. Il faudra parfois privilégier les flèches d'acide, à d'autres moment les pièges électriques, les lances de feu et autres joyeusetés. Horizon est un jeu qui varie les plaisirs et tolère différentes approches, tout en proposant un challenge plutôt relevé dès qu'on opte pour les modes de difficultés adéquats.
Vous aurez en effet la possibilité de choisir entre 5 modes de difficultés. Du mode "Histoire", qui permet de se concentrer sur les quêtes sans trop se prendre la tête avec les combats (soin automatique, visée simplifiée...), au mode "Très difficile", qui mettra vos nerfs à l'épreuve, avec des machines sacrément balèzes, ne laissant quasiment aucune marge d'erreur. J'ai, pour ma part, opté pour l'entre deux, à savoir, le mode Normal, qui offre une balance assez satisfaisante. A noter que vous pouvez régler à votre convenance certaines jauges d'accessibilité, pour vous forger une expérience "sur mesure". Toujours bon à prendre !
Techniquement, les images disséminées ça et là dans l'article et les nombreuses vidéos publiées par l'éditeur parlent d'elles-mêmes. Horizon : Forbidden West est magnifique. Artistiquement, c'est toujours un sans-faute, ce monde post-apocalyptique impressionne et on est subjugué à chaque fois que l'on découvre une nouvelle zone. Le niveau de détails et de végétation laisse pantois, et entraîne parfois un petit souci de scintillement. Souci remonté par pas mal de joueurs et sur lequel Guerilla travaille. Le tour de force est d'autant plus impressionnant que le jeu est cross-gen (je n'ai pas eu le temps d'essayer la version PS4, mais elle semble s'en sortir avec les honneurs d'après les quelques retours glanés). Vraiment hâte de voir le studio à l’œuvre sur un jeu exclusif à la PS5 ! Comme souvent sur les consoles next-gen, on peut choisir entre 2 modes graphiques. Ici, un mode résolution, qui assure une résolution 4K en abaissant le framerate à 30, et un mode Performance, qui vise les 60 images/secondes en rognant sur la résolution. A chacun sa préférence. Pour ma part, même si on distingue effectivement plus de détails en mode "Résolution", j'ai préféré le confort du mode Performance, assurant davantage de fluidité, et rendant les combats bien plus agréables.
Comme bon nombre de jeux en monde ouvert, Horizon n'est pas exclu de bugs plus ou moins gênants. En dehors d'une fermeture brutale du jeu pendant un combat, j'ai été relativement épargné de mon côté. La plupart des soucis que j'ai rencontrés ont plutôt prêté à sourire. Un personnage en arrière-plan qui s'envole, des cheveux qui s'animent soudainement, un éclairage un brin tardif, des PNJs qui courent dans le vide... il y a de quoi remplir un paragraphe complet à dire vrai, mais comme souvent, après quelques patchs (une première salve de correctifs a déjà eu lieu à l'heure où j'écris ces lignes), tout devrait tourner correctement. Côté bande-son, j'ai parcouru le titre en VF, et je l'ai trouvé convaincante dans l'ensemble. Certains personnages manquent parfois un peu d'énergie quand ils parlent, mais on reste face à une localisation de haute volée. La BO quant à elle est toujours divine, et je l'écoute d'ailleurs en rédigeant ces lignes. Le main theme est toujours aussi marquant et, globalement, aucune musique ne déçoit !
Vous l'aurez compris, j'adore Horizon 2 : Forbidden West, et je vais bientôt y retourner pour aller récolter le précieux trophée platine. Les détracteurs argueront qu'on est face à un Horizon 1.5, et je ne peux pas totalement leur donner tort. Guerilla a toutefois réussi à gommer les défauts du premier jeu et à faire en sorte que l'expérience globale soit extrêmement plaisante. Probablement pas mon GOTY, mais assurément un des titres à faire cette année !