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City of Gangsters – Commencez votre carrière de mafieux

Il y a quelques mois; j'avais déjà eu l'occasion de découvrir City of Gangsters à l'occasion d'un session presse (vous pouvez retrouver l'article ici). Courant mars, Talish le testait à son tour, sur une version limitée aux premières heures de jeu, et faisait un premier aperçu. Aujourd'hui, c'est à la version complète que j'ai eu l'occasion de jouer, alors que le jeu sort en ce 9 août.

Mettant à la tête d'une organisation criminelle dans la ville de Chicago en pleine prohibition (le jeu débute en 1920), City of Gangsters est décrit comme un simulateur de mafia par le développeur, SomaSim (connu pour Project Highrise) et son éditeur, Kasedo Games.

Se gérant au tour par tour, le terrain de jeu est la carte de la ville avec ses rues, son fleuve, ses commerces et ses quartiers, déjà contrôlés par de nombreuses bandes rivales. Tout juste débarqué, notre personnage ne domine au départ qu'un pâté de maison grâce à un membre de sa famille (tante ou oncle suivant le scénario). C'est également lui qui lui fournit un petit pécule et ses premières bouteilles de bières, qui étaient cachées dans la cave. Grâce à ses conseils, l'alcool trouve rapidement preneurs, de quoi faire entrer les premiers dollars et lier quelques amitiés. À partir de là, il faut se débrouiller, c'est à dire explorer la ville pour acheter les ingrédients de cette bonne petite bière brassée dans l'arrière-cour d'un magasin tout à fait légal qui sert de couverture. Les prix d'achat et de vente dépendent de l'influence, certains vendeurs pourront même nier posséder une quelconque marchandise si la confiance n'est pas accordée.

C'est là qu'intervient le principe des faveurs. En faisant des affaires avec les gens du quartier, la confiance personnelle de chaque PNJ envers l'organisation du personnage grimpe, amenant à gagner ces fameuses faveurs. Ces dernières peuvent ensuite être dépensées pour demander à être présenté à d'autres personnes, acheter un local où installer un distillateur illégal en arrière-boutique, ou encore s'implanter à un coin de rue. Plus l'organisation possède de ces coins de rue, plus la zone de contrôle augmente, de quoi toucher toujours plus de commerces, avec toujours plus de matières premières, d'endroits où écouler son alcool, et de gens qui connaissent d'autres gens.

Il devient rapidement impossible de tout gérer avec un seul personnage car, comme je l'évoquais déjà plus haut, la partie se gère au tour par tour. Cela implique donc des points de mouvement et d'action, qui sont tous les deux limités. En plus, chaque tour fait avancer le temps d'une semaine, avec toutes les conséquences qui en découlent sur les possibles actions de la police ou des bandes rivales. Ces mois passés ne sont pas uniquement visibles en terme de jeu, car les saisons ont aussi un effet visuel sur la carte, avec la neige qui s'installe en hiver. Au fur et à mesure que l'empire grandit, en termes de taille et de quantité de choses à gérer, les employés deviennent nécessaires. Ils peuvent être affectés à un bâtiment ou à un véhicule. Dans le premier cas, ils permettront au bâtiment de gagner en efficacité, ce qui peut apporter de gros bonus suivant ses compétences. Sinon, ils pourront effectuer toutes les actions du premier personnage et ainsi, à leur tour, écumer la ville, pour faire des livraisons, acheter des matières premières, ou encore lier des amitiés au nom de l'organisation.

Pour ramener de l'argent régulier, il est enfin conseiller d'imposer sa "protection" à quelques commerces, du racket pur et simple, qui n'est pas sans conséquence. Cela peut entraîner une perte de confiance de la part des commerçants (donc de faveurs), voire augmenter l'intérêt que la police pourrait porter au quartier car les commerçants ne vont pas se laisser faire sans rien tenter. Tout est ensuite question de balance : engranger le maximum possible de bénéfices, sans trop attirer l'attention, ni des forces de l'ordre, ni des autres bandes de la ville.

Voilà donc pour les rudiments du gameplay, découvertes durant ma première partie, en partie grâce au tutoriel qui, bien qu'un peu long, couvre bien les bases. L'interface de City of Gangsters aide également à s'en sortir, avec des aspects très positifs, comme par exemple tous les calques qui donnent des renseignements sur les endroits où les ressources sont achetables/vendables. En outre, de nombreux tableaux résument les activités en cours. Malgré tout, j'ai eu beaucoup de mal à m'y retrouver dans cette jungle urbaine et à prendre du plaisir dans un jeu qui m'a paru lent, bavard et brouillon. La sélection des personnages de la bande, bien que pouvant être effectuée de plusieurs façons différentes, n'est pas très intuitive. Leurs portraits se confondent très vite au milieu des autres icônes. Le réseau de connaissances est une toile d'araignée bien complexe. Enfin, la courbe de progression est irrégulière. Après un début explosif, qui m'a fait accumuler beaucoup de dollars grâce à la vente successive de plusieurs stocks de bière, je me suis retrouvée sollicitée par de nombreuses personnes, qui toutes en voulaient à mon argent, qui pour ouvrir un nouveau commerce, qui pour augmenter ma réputation. Tentée, je me suis retrouvée à court de liquidités, trop dispersées entre ces multitudes de projets parallèles, jusqu'à me révéler incapable de payer mes employés et les frais courants. En plus, il me fallait absolument du bois pour ouvrir une nouvelle arrière-boutique, bois qui ne s'achète qu'à l'autre bout de la ville, dans un quartier contrôlé par une autre bande. Du coup, je ne vois pas bien comment progresser, si ce n'est en enchaînant bêtement le brassage de bière, activité un brin rébarbative.

Au final, sans être un mauvais jeu, City of Gangsters aurait encore besoin d'un petit coup de polish pour être agréable à jouer, en tout cas pour des joueurs occasionnels qui n'ont pas forcément envie de disséquer le jeu pour le comprendre. Mais si vous êtes friand de simulation et que vous avez vraiment envie de vous pencher sur la question pour comprendre toutes les ficelles qui se cachent dans les tréfonds criminels de la simulation de mafia, alors nul doute que vous y trouverez votre plaisir. Et, ce qui est rassurant, c'est qu'il y a derrière le projet un studio qui a déjà fait ses preuves avec l'excellent Project Highrise. Nul doute donc que City of Gangsters est promis à un brillant avenir auquel vous êtes dès maintenant invités si vous désirez vous lancer aujourd'hui :



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