Doom Eternal – Le Slayer is back !
Rares sont les jeux qui ont eu un impact tel qu'ils ont donné leur nom à un style de jeu. Doom fait partie de ceux-là, inaugurant au début des années 90 une longue série de jeux de tir à la première personne, les Doom-like, que l'on catégorisera ensuite sous l'appellation FPS.
ID Software avait déjà un peu cassé les codes du FPS avec un premier "remake" (pas tout à fait, mais il est dur de parler d'une "suite") en 2016, en proposant un jeu très dynamique et beaucoup plus porté sur l'action que ses confrères (je vous avais d'ailleurs fait à l'époque un petit aperçu), revenant un peu plus aux bases du Doom-like qu'on avait connu dans les années 90, avec les consorts Quake et Unreal.
Ce "renouveau" de la franchise ayant été plutôt apprécié par les joueurs, il était logique qu'une suite soit mise en chantier et elle est d'ores et déjà disponible depuis le 24 mars : Doom Eternal.
Une formule qui gagne...
Doom Eternal reprend clairement les codes de son aîné et cela se ressent de prime abord par l'action frénétique qui est là aussi bien présente... presque omniprésente pourrait-on dire. Les phases de gunfight sont toujours aussi rythmées, voire même un peu plus difficiles, le nombre d'ennemis étant bien souvent assez élevé, on se retrouve vite submergé, devant reculer un peu pour reprendre des forces et retourner au combat.
On retrouve d'ailleurs le même système de Glory Kills permettant de récupérer de la santé (en plus des quelques bonus de santé et d'armure disséminés sur la carte). Lorsqu'un ennemi clignote en doré/bleu, il est étourdi. On peut alors s'en approcher et effectuer une exécution, bien souvent plutôt sanglante, tuant l'ennemi et permettant de ramasser des bonus de santé.
La tronçonneuse elle aussi fait son grand retour. Pour peu d'avoir suffisamment d'essence, on peut alors découper littéralement un ennemi en deux (là encore, le bon goût est omniprésent), son cadavre laissant alors tomber des munitions. Un bon moyen de reprendre quelques forces lorsque l'on est submergé.
... Mais avec quelques nouveautés
Toujours dans l'optique de récupérer des bonus lorsqu'on en a besoin, on obtient après quelques heures de jeu le Cracheur ardent, un petit module qui se glisse sur l'épaule du Slayer, et qui permet de cracher une gerbe de flammes, cramant les ennemis devant soi, des bonus d'armure tombant alors au sol. Ca nous fait donc au total trois moyens de récupérer des bonus sur les ennemis, à utiliser selon les besoins.
Autre nouveauté, la Frappe Sanglante, dont la jauge se charge dès que l'on utilise des Glory Kills. Une fois pleine, on peut l'utiliser pour balancer un coup de poing ravageur qui tuera net tous les ennemis.
Mais clairement, l'amélioration visible majeure est le level design. Beaucoup plus axés sur la verticalité, les niveaux permettent des déplacements beaucoup plus dynamiques et variés, d'une part par la présence d'un dash vers l'avant, et d'autre part par des niveaux plus travaillés et ouverts, avec des plateformes en hauteur et des tremplins. Cela donne beaucoup moins l'impression de couloir qui pouvait se faire sentir dans certains niveaux de Doom.
Cela permet également des phases de plateforme à certains moments du jeu, demandant un petit peu de dextérité pour passer certains obstacles, notamment des précipices assez énormes, où il faudra jongler entre les sauts, les dash, l'escalade et les supports où se suspendre et se balancer, pour avancer. Cela permet d'opérer une vraie coupure du rythme assez intense des gunfights, et de souffler un peu.
Du RPG, mais un peu confus
On retrouve là aussi un système à la RPG, avec la possibilité de débloquer des bonus divers. Malheureusement, l'ensemble est un petit peu confus à cause du nombre important de sources différentes pour cela. Voyons un peu plus en détail, vous comprendrez vite.
Les améliorations des armes font leur grand retour. En explorant les niveaux, on pourra trouver ici et là des modificateurs d'armes, permettant de leur ajouter un tir secondaire (deux au total). Pour le fusil à pompe par exemple, on pourra au choix utiliser des grenades collantes ou bien tirer un nombre de balles élevé à la chaîne. Du côté du fusil d'assaut, il pourra être doté d'une lunette, se transformant en fusil de sniper (avec des munitions encore plus ravageuses) ou alors lancer des micro-missiles.
Des points d'arme seront aussi à trouver en réalisant des Défis, permettant de les personnaliser encore plus. On pourra par exemple améliorer les dégâts de la bombe collante du Shotgun ou encore augmenter la vitesse de rechargement.
Les Cristaux Sentinelle sont des éléments à trouver dans les niveaux. Une fois un nombre suffisant collecté, des bonus peuvent être obtenus selon plusieurs catégories. Ces bonus sont très divers et vont du rechargement plus rapide à la réduction/augmentation de dégâts, en passant par l'exploration facilitée et des munitions/santé/armure plus faciles à obtenir.
Les Runes sont également des objets à collecter, mais procurent un effet unique. Par exemple, les ennemis peuvent être étourdis plus longtemps, permettant de leur faire un Glory Kill plus facilement. Elles peuvent aussi permettre de faire un Glory Kill plus rapidement ou alors de plus loin. Un autre effet sympa permet de ralentir le temps lorsqu'on est en l'air et que l'on vise des ennemis. A noter toutefois qu'il est possible d'équiper trois runes au maximum.
Exploration et lore
A la façon de son prédécesseur, l'exploration prendra une place importante, d'une part pour collecter les bonus cités plus haut, mais d'autre part aussi pour les amateurs, en apprendre plus sur le monde et le lore de Doom. De nombreux secrets sont à trouver dans les niveaux, certains vraiment très bien cachés et il faudra s'accrocher pour tous les trouver. A vous d'ouvrir grand les yeux !
L'exploration est d'autant plus agréable que les niveaux sont variés. De la Terre à Mars, en passant par Phobos, les dimensions démoniaques, etc, on est loin de la monotonie de son prédécesseur. Heureusement que les phases de combat sont entrecoupées de phases plus calmes pour pouvoir en profiter.
Mon avis
Etant déjà un grand fan de son prédécesseur, autant dire que je n'ai clairement pas été déçu de Doom Eternal. Reprenant la même formule, mais en l'améliorant par petites touches audacieuses et judicieuses, le jeu propose un mélange d'action survitaminée, d'exploration et de plateformes plutôt bien équilibré, le tout allié à une technique quasi irréprochable.