ARK : Survival Evolved – Les dinosaures s’incrustent sur Switch
À l'occasion de la Paris Games Week, nous rencontrions un développeur du studio Wildcard venu présenter entre autres la version Switch du si célèbre jeu de survie ARK : Survival Evolved (retrouvez la retranscription de notre entretien ici). Alors, quand le jeu est enfin sorti sur la console de Nintendo le 30 novembre, je me suis laissée tentée pour partir à l'aventure. Pour information, j'ai déjà eu l'opportunité de jouer à Ark au préalable dans sa version PC uniquement.
L'expérience jurassique débute par un choix crucial : jouer seul ou avec les autres ? Pour rejoindre des parties en ligne pouvant accueillir jusqu'à 64 joueurs d'après le communiqué de presse, je découvre qu'il est obligatoire de posséder un abonnement "Nintendo Switch Online" qui coûte 3,99€ par mois, ou 19,99€ à l'année. Il existe sinon une solution familiale qui donne l'accès à huit comptes pour 34,99€ à l'année.
Ne jouant pour ainsi dire jamais en ligne sur la Switch, et donc ne possédant pas cet abonnement, j'opte, par la force des choses, pour une partie en solo. La console héberge dans ce cas la partie et donne donc les pleins pouvoirs sur les options de configuration de son monde : vie du personnage, dégâts infligés, dégâts subis, perte de durabilité, impact de la mort... Je configure ainsi la partie qui me convient, avec un niveau de difficulté bas pour pouvoir tester sans risque.
La création du personnage est toujours aussi complète même si le rendu du personnage laisse un peu à désirer, ainsi que l'ergonomie de l'interface. Cela manque d'un contrôle au doigt pour naviguer entre les options et de raccourcis plus intuitifs. Je réussis malgré tout à créer une survivante qui me paraît acceptable et débute ma partie.
Lorsque je débarque dans le monde après un temps de chargement terriblement long, le choc est brutal : les graphismes ont été durement impactés par le portage. Ce monde si riche sur ordinateur a perdu toute sa brillance en débarquant sur la Nintendo Switch avec des textures très pauvres, plates, sans... texture ! Les ombres sont grossières et la nature perd tout réalisme malgré un cycle jour/nuit et une météo changeante. Le champ de vision est ridiculement bas, ce qui devient très gênant durant la nuit, durant laquelle on ne voit goutte, ce n'est pas beaucoup mieux à l'aube ou au crépuscule lorsque le soleil est rasant. À l'inverse, l'astre de midi est éblouissant, avec ici bien trop de lumière qui aplatit encore un peu plus le paysage. L'eau a une apparence bizarre et la transparence ne semble plus tout à fait correcte.
Les dinosaures enfin, et toutes ces créatures disparues si bien modélisées sur PC, sont malheureusement tout aussi massacrés. Il faut quasi être sous le ventre du dinosaure pour voir son niveau, ce qui m'a posé quelques problèmes techniques lorsque je me suis retrouvée face à 101 du haut de mon niveau 11 ! Car oui, l'interface a également quelques problèmes avec des icônes de l'inventaire qui ne s'affichent parfois pas, ou avec un gros retard. Il ne faut pas vraiment être pressé...
Au-delà des graphismes, le jeu conserve sa richesse, proposant l'intégralité du contenu de la version PC : des constantes de vie à surveiller, des ressources à collecter, des niveaux à monter, des engrammes à apprendre, des objets à créer, des maisons à construire, des armes à manier, de l'équipement à coudre, du métal à fondre, des jardins à cultiver, des tableaux à peindre... Le système d'artisanat est toujours aussi robuste, avec une progression qui passe par les fibres végétales, puis le bois, la pierre, le métal... vers la technologie du futur, chaque nouveau tiers demandant son type de ressources, donc des outils adaptés et des machines spéciales. L'irrigation et le courant électrique sont sans doute les deux innovations majeures que tout survivant espère un jour installer sur son campement... même si j'en suis pour le moment bien loin !
Sans oublier l’irremplaçable dressage, avec des créatures préhistoriques ou mythiques qui peuvent être capturées, puis dressées pour servir de compagnon et de monture, ou même élevées depuis l’œuf. Qui n'a jamais rêvé de parcourir une forêt du Jurassique sur son Tricératops ? Si vous préférez faire preuve d'originalité, vous trouverez également le Tyranosaure, le Gigantosaure, le loup-garou ou même encore le yéti. Un bel enclos, de la nourriture pour qu'il soit heureux (attention, chaque créature a un régime alimentaire spécifique), une selle adaptée, et en avant pour une ballade à travers les hauts arbres primordiaux !
Découvrir le mystère de l'ARK reste passionnant mais, très honnêtement, si vous avez l'opportunité de jouer sur une autre plateforme, passez votre chemin, oubliez la version Switch et prenez le jeu ailleurs, vous profiterez du gameplay et, en plus, vos yeux ne saigneront pas. La version Switch n'a, en tout cas pour le moment, comme seul avantage de pouvoir être emmenée partout. Si cela vous suffit à oublier les graphismes, alors pourquoi pas...
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