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Devil May Cry HD Collection – La castagne old-school

Dans l'univers vidéoludique, il y a des franchises que les joueurs n'oublient pas.Sans trop m'avancer, Devil May Cry est bien l'une d'entre elles ! Savant mélange d'Action et de RPG, bien avant les Dark Souls et consorts, la série marqua toute une génération de joueurs par la nervosité de son gameplay, presque du jamais-vu à l'époque !

A l'occasion de la sortie de Devil May Cry HD Collection (sur PC, Xbox One et PS4), laissez-moi vous conter l'histoire de cette épopée fantastique et démoniaque, qui commença en 1998 dans les locaux du studio Capcom !

Note : il faut savoir qu'une Devil May Cry HD Collection est déjà sortie en 2012 sur PS3 et Xbox 360. Une version quasi identique à celle que nous pouvons découvrir aujourd'hui.

 

DMC 1

Ce que l'on ne sait pas forcément à propos de Devil May Cry, c'est qu'il était à deux doigts de s'appeler Resident Evil 4. Eh oui, après un épisode très apprécié des fans sur Dreamcast, Code Veronica, la décision est prise par le studio de plancher sur un quatrième volet de la saga et ce projet est confié à Hideki Kamiya, déjà directeur sur Resident Evil 2.

Kamiya ambitionne alors de se démarquer de la franchise et propose une version bien trop éloignée de ce que Capcom attendait pour la série. Le projet est donc placé entre les mains de différents producteurs et, après maintes versions, c'est finalement celle que l'on a connue qui sera retenue.

Mais ce qui sembla être un échec pour Kamiya fut finalement un mal pour un bien. Le travail accompli sur RE4 servit de base à ce qui allait devenir Devil May Cry, un jeu beaucoup plus orienté action que survival.

Devil May Cry, c'est en fait l'agence de détective privé de Dante, s'occupant d'affaires un peu spéciales... disons surnaturelles. Il faut dire que Dante est le fils de Sparda (non, rien à voir avec la cité grecque !), un démon qui prit fait et cause pour les Humains 2000 ans auparavant, lors d'une guerre contre l'abominable Mundus. Dante est donc mi-homme, mi-démon, lui procurant à l'occasion des capacités bien utiles.

Alors qu'il s'occupe d'une affaire dans son bureau (bon, pour être plus honnête, alors qu'il glandouille dans son bureau), une jeune femme fait irruption et lui fait part à sa manière (en lui lançant une moto à la tronche, rien que ça) du danger qui guette : Mundus est sur le point de sortir du monde des démons et il a toujours bien envie de conquérir le monde des Humains.

Voilà donc Dante parti sur l'île de Mallet, où pointe un château gigantesque, pour trouver le fin mot de l'histoire.

Soyons honnête, le scénario tient largement sur un timbre. Ca reste assez classique, mais après tout, ce n'est pas forcément ce que l'on recherche dans ce type de jeu. Cependant, en y regardant d'un peu plus près, on commence à apercevoir une mythologie qui se met tout doucement en place, largement inspirée de la Divine Comédie, le chef d'oeuvre littéraire de Dante Alighieri.

On ne va pas se mentir. Révolutionnaire à l'époque, le gameplay en a pris un coup, étant désormais assez rigide (même s'il reste quand même assez bien fichu et agréable). La mise en scène est également un peu passée de mode. Les plans fixes, les changements de scène à travers les portes, ça sent la naphtaline tout ça. Malgré tout, la personnalité de Dante, le bourrinage en règle et la nostalgie font que l'on passe tout de même de très bons moments.

 

DMC 2

Après un premier épisode qui a posé les bases d'un genre, l'attente est forcément grande et la déception souvent au rendez-vous. Pourtant, même si DMC 2 déçoit un peu, notamment par sa réalisation toujours datée, son scénario assez mal écrit, il propose quelques améliorations plutôt bien pensées : le système de ciblage (qu'on retrouvera dans les opus suivants), un changement d'armes plus fluide (sans passer par le menu). Mais surtout la présence d'un second personnage jouable, Lucia. Ainsi, si les 18 premiers niveaux du jeu peuvent se faire avec Dante, on pourra parcourir les 13 suivants avec cette jeune fille, armée de deux lames. On pourra ainsi découvrir des niveaux différents, mais aussi des niveaux déjà parcourus avec Dante, mais sous un point de vue différent, après le passage de Dante.

On y retrouve donc Dante qui doit contrer un industriel complètement dingue qui veut ouvrir les Enfers pour conquérir le monde. Alors que DMC 1 proposait un scénario rikiki et assez pauvre, on atteint avec ce DMC 2 des sommets... ou plutôt des profondeurs tant l'histoire est peu travaillée. Même Dante, d'ordinaire si éloquent, n'est que l'ombre de lui-même dans cet opus.

En clair, une suite à réserver aux fans purs et durs. Les autres pourront clairement s'en passer.

 

DMC 3

Alors que le précédent opus avait loin d'avoir convaincu, on aurait pu penser la licence morte et enterrée. Et heureusement, ce ne fut pas le cas ! Après l'échec commercial et critique de DMC 2, sa suite se devait de revenir à la hauteur de l'esprit initial de la série. Et autant être clair tout de suite, c'est le cas !

On y retrouve un Dante plus jeune, alors qu'il vient seulement de créer son agence de détective. C'était sans compter avec son frère, Virgil, qui a décidé d'ouvrir les Enfers pour s'approprier la puissance de son père Sparda. Eh oui, encore un mégalo !

Même si là encore le scénario reste assez classique et sans grande profondeur, l'ensemble demeure bien plus travaillé que ses grands frères, avec des rebondissements dans l'aventure, des personnages moins caricaturaux et plus complexes, à l'image de Lady, une chasseuse de démons prête à tout pour les exterminer, même Dante.

Mais la principale évolution de ce troisième opus est son système de combat. Dante peut désormais adopter des "Styles", qui changent fortement sa manière de combattre :

  • Swordmaster : un style plus adapté aux armes blanches.
  • Gunslinger : où les armes à feu ont une place prépondérante.
  • Trickster : un style basé sur l'esquive et les déplacements rapides.
  • Royalguard : Dante se transforme en une sorte de tank, encaissant les coups  pour en infliger de plus lourds encore.

Deux autres styles peuvent être également débloqués dans l'aventure.

Il est également possible désormais d'équiper deux armes blanches et deux armes à feu à la fois et switcher entre elles sur simple pression d'un bouton. Loin d'être anecdotique, cette fonctionnalité permet de pousser encore plus loin le système de combo, permettant de passer d'une arme à l'autre pour initier des combos encore plus dévastateurs.

C'est d'ailleurs dans cet opus que l'on trouve la plus grande variété d'armes (5 armes blanches et 5 armes à feu pour Dante). Mais... car oui, il y a un mais, le gros problème étant que l'on ne peut changer de Style ou d'arme équipée que pendant les phases inter-missions ou via les statues sablier. Du coup, cela casse un peu le rythme d'un jeu qui se veut justement ultra dynamique. La possibilité de changer de style et d'arme à la volée aurait été grandement appréciée.

 

Et les autres ?

On sort un petit peu de cette HD Collection, mais ça me paraissait important de parler un tantinet des deux jeux suivants.

La suite, Devil May Cry 4, est la suite directe du premier opus. On y découvre la cité de Fortuna, dirigée par un culte religieux, l'Ordre de l'Epée. Cet Ordre se base notamment sur l'adoration de Sparda, le démon qui prit fait et cause pour les Humains, et également père de Dante et Virgil.

On y suit, dans un premier temps, le périple de Nero, jeune chevalier de l'Ordre, qui, dans l'introduction, fait face à un Dante toujours aussi badass et cinglant. Dans un second temps, c'est Dante dont on prendra le contrôle, qui est à la recherche de Yamato, l'ancienne épée de Sparda.

Ce qui est assez drôle avec le système de jeu, c'est que le style de combat de Nero est (en tout cas en apparence) assez simple. Des combos avec son épée, un pistolet, mais aussi un bras démoniaque, le Devil Bringer, qui lui permet, entre autres, d'agripper les ennemis et  de se balader de plate-formes en plate-formes. Un gameplay relativement simple, qui rappelle les deux premiers opus de la série.

Le gameplay de Dante se rapproche plus du troisième, avec ses différents styles (toujours les quatre mêmes, voir DMC 3). MAIS heureusement, cette fois-ci, on peut changer de style bien plus facilement, d'une simple pression sur un bouton. OUF !

A noter que la Special Edition (disponible sur Steam notamment) permet également de jouer une aventure avec Virgil, mais également avec Trish/Lucia !

En 2012, c'est avec surprise que l'on apprend le reboot de la franchise, avec la sortie en 2013 de DMC Devil May Cry, réinventant complètement le personnage de Dante et l'univers de la série.

En effet, même si tout le background scénaristique est conservé (Dante/Virgil, la filiation avec Sparda, le méchant Mundus, les références à l'Enfer de Dante), on voit que le studio Ninja Theory, à l'oeuvre sur ce reboot, a fait surtout un travail acharné sur la réalisation artistique, proposant une atmosphère ultra léchée. Tantôt gothiques, tantôt surréalistes, tantôt contemporains, les environnements se suivent et ne se ressemblent pas. Alors, certes, ça ne plaît pas à tout le monde, il y a tellement de partis pris dans cette direction artistique qu'il est impossible de contenter tout le monde, mais cela ne peut clairement pas laisser indifférent.

Du reste, même si l'on peut noter un petit manque d'ambition par rapport au gameplay, se reposant un peu sur les acquis des opus précédents, on retrouve tout ce qui fait un bon Devil May Cry : de l'exploration, un peu de plate-formes et surtout de la baston ! En clair, l'emballage est différent, mais il est toujours aussi savoureux !

 

Conclusion

Clairement, j'étais ravi de retrouver mon pote Dante, qui reste pour moi une des figures emblématiques du jeu vidéo. Malheureusement, cette HD Collection sent quand même beaucoup le réchauffé. On a du mal réellement à voir où est le HD dans cette Collection. Moi qui m'attendais à avoir un petit ravalement de façade, au mieux on a un peu d'anti-crénelage et de la fluidité en plus. Ca reste assez décevant, j'aurais aimé un petit peu plus d'efforts pour remettre au goût du jour cette série.

Les jeux sont très bons, il n'y a rien à redire dessus, mais en 2018, on peut espérer un peu mieux d'un Remastered.

Néanmoins, 30€ pour 3 jeux (et 3 bons jeux surtout), c'est quand même une bonne affaire, soyons honnêtes. Donc, si un retour au début des années 2000 ne vous gêne pas trop ou que vous êtes un amateur de la série, je ne peux que vous conseiller de vous procurer cette compilation. Par contre, si le manque de polygones est rédhibitoire dans un jeu, passez votre chemin (mais vous passerez à côté d'un monument du jeu vidéo, soyez-en conscient).



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