Gamescom 2013 : Creatures Online

Lorsqu'on m'a proposé d'assister à une démonstration de Creatures Online, je n'ai pas hésité une seconde ! Grande fan de la licence, ayant joué de longues heures au second opus, une nouvelle version ne pouvait que m'intriguer ! Je ne m'étais pas particulièrement renseignée avant de m'y rendre et là surprise : le jeu est certes édité par un gros, ProSiebenSat.1 Games, mais derrière se cache un petit studio de développement belge, Fishing Cactus, de 30 personnes. Pour notre plus grand plaisir, la présentation s'est donc déroulée en français.

Le projet est parti au culot il y a 4 ans d'un simple email envoyé par l'équipe aux possesseurs de la licence Créatures. Ils trouvaient dommage que le jeu n'ait plus été remis au gout du jour depuis un moment (la fin des années 90) et ils ont proposé le concept. Et contre toute attente, l'email a trouvé réponse !

Le jeu Creatures Online reprend les bases de son succès original : une vie artificielle ultra sophistiquée. En effet, je l'ignorais, mais Creatures est né d'un projet de recherche sur l'intelligence artificielle et la vie artificielle en générale. Ainsi, chaque créature dans le jeu possède un cerveau basé sur un réseau neuronal et un corps régulé par la biochimie, composé de muscles et d'organes... Il y a tout de même 950 éléments chimiques qui interagissent ! On est bien loin, donc, d'une simple simulation 3D, j'ai presque envie de dire que les créatures "vivent". Au delà du moteur de vie artificielle, qui a été récupéré, le jeu est développé de zéro sur son propre moteur 3D depuis 2 ans et demi. Un avantage et un inconvénient en même temps, le moteur de vie artificielle datant de 1996, aux outils vieillissants.

Le principe reste également fidèle à la licence : on s'occupe de petites créatures dans différents mondes qui simulent un éco-système. Les Norns, les dites créatures, vivent, parlent, dorment, mangent et s'adaptent en fonction de leur environnement. Elles aiment jouer, explorer et discuter entre eux, se communiquant des informations. Mais attention, le monde n'est pas sans danger et il faudra leur apprendre à faire attention aux vilaines guêpes par exemple.

Heureusement, pour les protéger, il est possible de lui indiquer ce qui est bien, ou pas bien, mais également de placer des bestioles qui les aident, par exemple en mangeant les vilaines guêpes ou les araignées ! Là encore, il faut faire attention, car s'il n'y a plus de guêpes, l'éco-système du monde est mis en péril... il faut donc en réduire le nombre pour la sécurité des Norns, mais pas les annihiler totalement !

Les Norns suivent un cycle : ils naissent, grandissent, se reproduisent et meurent. Il est donc important de s'assurer que la population reste constante et avoir une vision sur le long terme, au-delà de chaque individu, sur plusieurs générations. Lorsqu'on commence le jeu, on est dans une zone sûre, la couveuse. On peut ici y développer sa petite colonie sans craindre de dangers extérieurs et apprendre les ficelles du bon gestionnaire de créatures tout en assurant la descendance (les bébés).

Les Norns ont des besoins : nourriture, repos, sommeil, amusement, douleur. Il faut s'assurer que tous les indicateurs sont au vert ou sinon la créature est malheureuse, peut tomber malade voire mourir.

Pour que la créature se porte bien, il y a différentes solutions. La première, solution de facilité, consiste à aller dans une petite boutique et directement d'y acheter des gâteaux (comme des excellents cookies !). La seconde consiste à apprendre aux créatures à s'auto-gérer. Le joueur va pouvoir inciter les créatures à avoir certaines actions, comme arroser une plante, cueillir des fruits ou réparer un jouet, et le récompenser si la créature effectue correctement sa tâche. A noter que les créatures ont leurs propres envies, on ne peut que leur proposer de faire une tâche, elle détermineront par elles-mêmes si elles ont envie d'aller dans le sens du joueur...ou non ! Une créature malmenée, souvent battue, pourra devenir rebelle et violente par exemple et ne plus rien écouter.

Les Norns ont une capacité d'apprentissage, ils s'échangent des informations en papotant ou en observant les autres faire une action. Mais ce n'est pas tout blanc ou tout noir. Reprenons l'exemple de la plante. Un gentil Norn l'a arrosé et nous l'avons récompensé avec une caresse. Les autres Norns de la colonie vont observer et voir que c'est bien, il va aller parler avec eux et ils vont commencer à trouver ça vraiment sympa d'arroser une plante. Et là, un autre Norn arrive. Lui, il s'est fait gronder plusieurs fois à cause des plantes, il n'aime pas ça et est vraiment en colère. Il va aller parler à tout le monde que les plantes c'est mal. S'il est très persuasif, toute la colonie peut alors changer d'opinion sur les plantes et cesser d'arroser !

Le but du jeu est réellement de créer un microcosme où il faut assurer un fragile équilibre, l'objectif ultime étant d'arriver à un moment où il n'y a plus rien à faire si ce n'est regarder la vie évoluer, comme dans une aquarium.

Creatures Online rajoute également un système d'objectifs et de quêtes, pour aiguiller le joueur à travers le jeu, reprenant le principe des jeux Facebook. Le côté persistant du jeu est assuré via des niveaux, débloquant petit à petit du contenu (des éco-systèmes, de nouveaux gênes...). Plus les Norns sont entraînées, plus un monde génère de l'expérience.

Le jeu intègre également un laboratoire génétique. Les Norns ont 16 gènes et 12 races principales, que l'on peut combiner ensemble afin de créer des races pures ou au contraire d'adorables hybrides. A noter que cette manipulation génétique prendra un certain temps avant d'aboutir à une naissance, délai qui pourra être raccourci en passant par la boutique.

Et grâce aux manipulations génétiques, nous aurons pleins d’œufs qui pourront être partagés avec des amis  ou utilisés, une fois le Norn éclot et grand, comme nouvelle base à de futures manipulations. En sachant qu'on pourra également acheter des œufs dans la boutique pour avoir certains caractéristiques qu'on ne réussit pas à avoir par manipulation en jeu. Mais attendez-vous à certaines surprises, le contenu de ces œufs de la boutique n'est pas connu, seules les chances d'avoir chaque gêne sont affichées !

Enfin, dernière petite fonctionnalité demandée par la communauté originelle : le kit de Science ! Il est possible de modifier les niveaux de sa biochimie. Et là, nous avons assisté à un crime ! N'injectez pas trop d'histamine A à votre créature ou il décédera après une crise d'éternuement 🙁

Prévu pour la fin de l'année, Creatures Online sera multi-plateformes et sortira en décalé : iOS en premier, puis PC/Mac et enfin Android. Il sera possible de se connecter de n'importe où et de continuer la même partie. Cet avantage engendre également un inconvénient : il sera nécessaire d'être connecté pour pouvoir joueur à cause de la synchronisation des données.

Le jeu sera proposé en free-to-play. Les développeurs tiennent à ce soit possible d'avancer et de jouer sans forcément payer ou inviter des amis. Ils espèrent que l'éditeur ira dans ce sens et leur permettra de mettre en place une boutique ne permettant que d'accélérer le rythme, sans objets indispensables à la progression.

Pour plus d'informations, n'hésitez pas à visiter le site officiel !