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FFXIV – Mémoires du septième fléau IV – La naissance d’une meneuse

Même si les festivités sont moins importantes voici le quatrième récit qui ravira les amateurs d'histoire. Bonne lecture !

Par anniversary Source

Le jour de leur première rencontre, elle n’avait encore que douze ans. Lui, en avait dix-sept.
Seuls cinq ans les séparaient, mais pour la jeune Ascilia, Thancred avait déjà l’air d’un véritable adulte.
En l’an 1562 de la sixième ère astrale, Ascilia rejoignit Ul’dah avec son père. Ce dernier était un agent double qui, des années durant, avait fait croire à l'Empire que les résistants mhigois étaient ses pires ennemis alors qu’il était en réalité leur principale source de renseignements. Hélas, il mourut tragiquement dans un accident peu après son arrivée dans la Cité du désert... Ascilia se retrouva soudainement orpheline dans un pays qui lui était totalement inconnu. Elle aurait pu connaître un destin funeste, mais la providence mit sur sa route une belle Miqo’te du nom de F'lhaminn, qui la recueillit et l’éleva comme sa fille.
Thancred, qui était présent au moment où son père périt, fut aussi un soutien précieux pour elle. C’est notamment lui qui lui conseilla d’utiliser un faux nom pour éviter que les troupes impériales retrouvent sa trace. Grand vagabond dans l’âme, ce barde autoproclamé n’était pas souvent à Ul’dah, mais chaque fois qu’il venait en représentation dans le Thanalan, il ne manquait jamais de lui rendre visite.

« Je suis un peu en retard mais... joyeux anniversaire, Minfilia ! »

Elle venait d’avoir dix-huit ans. Cela faisait maintenant plusieurs années qu’elle utilisait le nom de Minfilia et plus personne ne l’appelait Ascilia, pas même son « grand frère » Thancred.
Elle l’ignorait encore, mais la lettre et la dague en mithril qu’il lui remit ce jour-là allaient changer sa vie pour toujours.
Le pli portait la signature de Louisoix Leveilleur. Minfilia était à la fois intriguée par ce nom inconnu et fascinée par l’élégance de sa signature.

« Cette lettre, c’est mon mentor qui l’a écrite. C’est lui qui m’a sorti des rues de Limsa Lominsa et qui m’a inculqué les valeurs nobles qui guident ma vie aujourd’hui. »

« Eh bien, on en apprend tous les jours. J’ignorais que vagabonder au gré de ses humeurs et conter fleurette aux donzelles étaient des valeurs nobles ! »

Bien qu’un peu déstabilisé par la raillerie, Thancred l’invita à décacheter l’enveloppe. Minfilia poussa un soupir, retira le sceau et commença sa lecture. Soudain, sa gorge se serra et ses yeux se figèrent sur le papier.

Il semblerait que le passé ne te soit pas inconnu...

En effet, cela faisait maintenant un peu plus d’un an que Minfilia avait d’étranges visions. Sans savoir pourquoi, elle se retrouvait soudainement plongée dans le passé. Au cours de ces « voyages temporels », elle entendait une voix la guider... la voix d’Hydaelyn.
Ne voulant pas inquiéter sa mère adoptive, elle avait préféré garder le secret. La seule personne à qui elle avait osé se confier, c’était son mystérieux « grand frère ».

« Thancred ! Je t’ai pourtant dit que c’était un secret ! »

Minfilia était furieuse. Elle se sentait trahie.
Thancred lui répondit avec un sérieux qui accusait en lui une profonde émotion.

« Je comprends que tu sois en colère, Minfilia... Mais tu sais, Louisoix est l’un des plus grands érudits de Sharlayan. On peut même dire que c’est un spécialiste de ce qui t’arrive. Souffle un coup et lis la lettre jusqu’au bout. »

Thancred avait pris la bonne décision en choisissant d’en parler à Louisoix Leveilleur. Grâce à sa lettre, Minfilia découvrit que le pouvoir inusuel qui l’habitait s’appelait « l’Écho ». Elle apprit aussi que les personnes possédant ce don apparaissaient chaque fois que le monde était à l’aube d’un danger. Les Preux qui sauvèrent Éorzéa du déluge dévastateur qui menaçait de l’engloutir lors du sixième fléau, les héros de jadis, étaient tous doués de ce pouvoir.
Les textes anciens sont riches d’enseignements, mais les vérités qu’ils décrivent sont parfois altérées. Avec le temps, certains faits sont embellis, déformés, exagérés... Toutefois, le fait que l’Écho soit mentionné à diverses reprises dans différents ouvrages prouve que ce pouvoir existe depuis les temps immémoriaux.
Voilà ce que Louisoix tenait à lui faire savoir.

« I-il est sérieux ? »

Minfilia, qui tenait la lettre entre ses mains, n’arrivait pas à croire ce qu’elle venait de lire.

« Bien sûr qu’il l’est, et moi aussi, je suis convaincu que sa théorie est correcte. Le don que tu as reçu est une des clefs qui nous permettra de sauver le monde du terrible danger qui le menace. »

Thancred poursuivit son explication. Il lui raconta qu’il appartenait au « Cénacle du savoir », une organisation créée par Louisoix, et qu’avec ses alliés, il se battait sans relâche pour empêcher l’empire de Garlemald d’envahir Éorzéa. Il lui révéla aussi qu’il avait été envoyé en mission secrète à Ul’dah lorsque son père eut son « accident », ce qui la surprit énormément.

« Bien sûr, ce n’est pas parce que tu disposes de ce pouvoir que nous allons te demander de sauver le monde. Rassure-toi. Nous tenions simplement à t’informer pour que tu puisses réfléchir à la meilleure façon de mettre à profit ce don. »

C’est ainsi que Minfilia commença à échanger des lettres avec Louisoix. Désireuse d’en savoir plus sur l’Écho, elle se mit également à rassembler et étudier des grimoires anciens. Elle espérait y trouver des indices qui l’aideraient à décider de ce qu’elle allait faire de son pouvoir.
Après mûre réflexion, elle décida de créer une organisation réunissant toutes les personnes douées de l’Écho. Elle se disait qu’ensemble, ils trouveraient forcément un moyen de mettre à profit leur talent. Si Louisoix accueillit la nouvelle avec enthousiasme, il tint toutefois à la mettre en garde.

Par nature, les hommes ont peur de l’inconnu. Le pouvoir que tu possèdes peut susciter l’admiration comme il peut inspirer la terreur. Si tu choisis de réunir ceux qui ont été touchés par la grâce des Dieux, tu dois veiller à ne surtout pas créer l’inquiétude chez les autres.

Minfilia suivit à la lettre les conseils du sage. Afin de ne pas éveiller les soupçons, elle créa une organisation religieuse consacrée –officiellement– à l’étude des phénomènes divins.
Elle n’avait encore que vingt ans lorsque naquit la « Voie des Douze ». Si elle était jeune et inexpérimentée, le soutien apporté par Louisoix et les Preux du Cénacle du savoir permirent à son organisation de connaître le succès escompté. Les personnes douées de l’Écho se manifestèrent petit à petit et les nombreux aventuriers aguerris qui rejoignirent sa cause lui permirent d’effectuer différentes missions en Éorzéa.

Arriva l’an 1572 de la sixième ère astrale.
Les rumeurs entourant le « projet Météore » de Nael van Darnus circulaient en haut lieu, et beaucoup pensaient que le septième fléau était proche.
Après quatre années de correspondance, Minfilia rencontra enfin Louisoix. De visite en Éorzéa pour s’entretenir avec les dirigeants des cités-États, il avait profité de son voyage à Ul’dah pour aller au refuge des sables, le quartier général de la Voie des Douze.

« Enchantée... Même si je dois avouer que ça me fait un peu bizarre de vous dire ça après toutes ces années. »

« C’est vrai que c’est un peu étrange. »

Louisoix répondit à Minfilia en souriant. Plus qu’un érudit face à son élève, on aurait dit un grand-père retrouvant sa petite-fille adorée. Toutefois, les réjouissances furent de courte durée, car la conversation qu’ils eurent par la suite les rappela à la dure réalité.
Il lui expliqua que pour empêcher la chute du satellite Dalamud, il était nécessaire d’utiliser le pouvoir des Douze. Cependant, faire appel à ces divinités était comme invoquer une dizaine de Primordiaux d’un coup en Éorzéa, et il n’était pas exclu que les habitants subissent leur influence et deviennent des subjugués.
D’après Louisoix, la seule solution possible consistait à emprunter leur force tout en empêchant qu’ils se manifestent ici-bas. Pour cela, l’invocateur devrait interrompre son sortilège juste avant que les dieux ne se matérialisent... ce qui lui en coûterait la vie.

Minfilia n’en crut pas ses oreilles. Cet homme qu’elle respectait plus que tout au monde venait de lui dire qu’il allait se sacrifier.

« Non ! Il y a forcément une autre solution ! »

Louisoix sourit et secoua lentement la tête de gauche à droite.

« La fin n’est qu’un nouveau commencement, Minfilia. Avant de nous quitter, j’aimerais te demander une faveur. »

Le Cénacle du Savoir se trouverait bientôt privé de son chef, et Louisoix suggéra à Minfilia de réunir leurs deux organisations pour en créer une nouvelle placée sous sa tutelle.

« Maître Louisoix, je suis incapable de vous remplacer ! Et puis... je ne suis pas faite pour ce rôle. Je ne pourrai jamais endosser de telles responsabilités ! »

À ce moment-là, Minfilia était la seule à savoir ce que Louisoix comptait réellement faire à la plaine de Carteneau. Le sage avait sans doute tenu à garder le secret pour éviter que les autres membres du Cénacle du Savoir n’essaient de le raisonner.

« J’ai conscience de la difficulté de la tâche que je te confie, mais je sais que tu en es capable. Et puis, tu ne seras pas seule. Je suis convaincu que des braves guidés par la volonté de la Lumière te rejoindront. Aie confiance. Aussi sombre soit la nuit, l’aube lui succède toujours... »

Louisoix prononça ces paroles en étreignant les mains de Minfilia.
Quelques jours plus tard, il partit avec les soldats de l’Alliance Éorzéenne sur le front de Carteneau... d’où il ne revint jamais.

Après le septième fléau, Minfilia retrouva son ami Thancred. Elle lui demanda de rassembler les preux du Cénacle du Savoir et leur raconta ce que Louisoix lui avait dit avant de partir. Tous, sans exception, acceptèrent la dernière volonté de leur meneur.

« À compter d’aujourd’hui, nous sommes les Héritiers de la Septième Aube ! »

Cinq années ont passé depuis que Minfilia a pris la relève de Louisoix Leveilleur, et c’est désormais à elle qu’incombe le devoir de protéger Éorzéa. Malgré les périodes difficiles, elle a toujours gardé espoir car, au fond d’elle, elle savait que le vœu du sage sharlayanais finirait par se réaliser.

Quelques jours après avoir fêté ses vingt-sept printemps, une âme guidée par la volonté du Cristal-mère entra dans le refuge des sables...



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