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HeroFestival – Pourquoi joue t’on ?

C’est une question que beaucoup de joueurs se sont un jour posé et un conférencier du HeroFestival de Marseille est venu tenter de nous y répondre. Il s’appelle Antoine Chollet et il est doctorant-chercheur à l’université de Montpellier où il prépare une thèse sur les jeux vidéo.

Tout d’abord : qu’est ce que le jeu vidéo ? Le jeu, avant d’être vidéo, existe depuis des millénaires. Les archéologues placent de façon certaine les premières règles de jeu 3000 ans avant JC. L’homme, depuis, n’a pas cessé de jouer, d’inventer de nouveaux moyens de se divertir, que ce soit avec le théâtre, les jeux du cirque ou des jeux de stratégie similaires aux échecs. Le jeu vidéo est né en 1952 avec OXO ou en 1958 avec Tennis for two. On ne va pas se battre pour une date, le jeu vidéo a maintenant une soixantaine d’années.

 

Et depuis soixante ans le jeu vidéo à énormément évolué. Dans son support, on est passé d’un oscilloscope bidouillé aux consoles et ordinateurs perfectionnés qu’on connait maintenant.

Aujourd’hui, pour qu’un jeu fonctionne, il faut qu’il corresponde à des règles précises. Ces règles sont les suivantes :

  • Un jeu est constitué de règles.
  • Un jeu propose des résultats quantifiables (nombre de points, somme d’argent...).
  • Un jeu valorise les efforts du joueur (un joueur peut s’acharner et finir par y arriver).

Un jeu ne respectant pas ces règles deviendra vite ennuyant ou frustrant.

 

Aujourd'hui, les jeux vidéo représentent un énorme marché. 1,2 milliard de joueurs dans le monde pour 66 milliards de dollars générés par cette industrie en 2013. C’est un loisir qui touche de plus en plus de monde, c’est encore rare mais il arrive qu’on croise des personnes âgées dans de nombreux jeux. Moins rare et plus critiquable, on croise également des enfants très jeunes.

C’est le tabou qu’a brisé notre conférencier selon ses propres termes. C’est un bref rappel quand à la norme PEGI qui régit les limitations d’accès aux jeux vidéo en fonction de l’âge des joueurs. Un exemple récurrent est sans doute cet enfant de 12 ans qui a reçu en cadeau de la part de ses parents le dernier Call of Duty. Ce jeu qui arbore à l’arrière de sa jaquette un beau logo PEGI 18. Alors sans trop vouloir être moralisateur, on remarquera que cette norme existe avant tout car nous savons que l’enfant et l’adulte assimilent l’information de manière différente. On ne connait pas les effets précis d’un jeu violent sur un enfant, quand un adulte (si l’adulte en question n’a pas déjà des problèmes) est capable d’assimiler des informations violentes comme un simple divertissement.

 

D’ailleurs que savons nous sur les jeux vidéo à l’heure actuelle ?

Nous savons que les jeux vidéo n’augmentent pas la quantité de crimes commis. Elle ne la fait pas non plus diminuer : ça n’a juste pas d’impact.

Nous savons que les jeux vidéo violents causent une augmentation temporaire de l’agressivité. Il se passe la même chose lorsqu’on vient de finir un film. Suis-je le seul à surveiller les coins sombres en cas d’attaque de gobelins juste après être sorti d’une séance de The Hobbit ?

Nous savons qu’aucune étude n’a pu être menée sur le long terme. En d’autres mots : on ne connait pas les effets des jeux vidéos violents sur le long terme car aucun joueur ne peut être suivi suffisamment longtemps.

On sait aussi que le jeu vidéo nous apporte plusieurs compétences :

  • Augmentation de l’attention visuelle. Les joueurs de FPS surtout repèrent un danger bien plus vite.
  • Augmentation des reflexes et maintien des capacités.Surtout chez les personnes âgées, certaines grands mères font des sudoku, d’autres s’occupent de leurs guildes sur WoW.
  • Facilité à se représenter dans un espace 3D. Ça, c’est surtout vrai pour les personnes faisant des jeux de puzzles.
  • Capacité de leadership et facilité à réaliser plusieurs tâches en même temps. On voit ça surtout chez les chefs de guildes.

Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que des chefs de guilde ont été recrutés en tant que managers. Il y a également un joueur pro de courses de voiture qui a été recruté par Mercedes et est devenu un de leurs pilotes pour de vraies courses.

 

Les jeux vidéo peuvent nous apporter des capacités dans la vie réelle et c’est pourquoi des entreprises ont développé leurs propres jeux. C’est ce qu’on appelle les serious games (jeux sérieux). Voici quelques exemples :

  • StarBank : qui apprend le métier de banquier  commandé par BNP Paribas.
  • America’s Army : plateforme de recrutement pour l’armée US.
  • Trust : pour nous apprendre à se nourrir sainement commandé par Danone.

 

On peut aussi parler du programme WoW in School, un logiciel pour apprendre aux jeunes joueurs au sein même du jeu. Ils organisent des concours d’écritures dont les sujets font référence à l'histoire du jeu ce qui est sans doute plus motivant que l’habituel “racontez vos vacances” du cours de français. Il y a des cours de mathématique qui utilisent les statistiques des joueurs en exemple. Ces exemples d’adaptation du jeu pour apprendre des connaissances sont de plus en plus développés et leur nombre vise à croître dans les années à venir.

 

Pour finir, le jeu vidéo est un style de jeu qui ne peut qu’évoluer. Dans le futur proche, il va être adapté de nouvelles façon avec l’Oculus rift, les tapis d'immersion et les prémisses du jeu interactif avec notre monde via la 3DS et ses capteurs pour les cartes Nintendo.

Alors pourquoi pas d’ici plusieurs années des jeux tout en hologrammes dans nos rues ?

 

Voilà, c’est terminé pour ce compte-rendu de conférence, j’espère que vous avez appris autant que moi. Et bon jeu !

 

Merci à Leinox pour cet article.



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