Sleep Awake – Un walking-sim qui coupe l’envie de dormir
Version testée : PC
Plates-formes disponibles : PC, PS5 et Xbox Series
Genre : Aventure narrative / Horreur
Prix conseillé : 29,99€
Date de sortie : 2/12/2025
Studio / Editeur : Eyes Out / Blumhouse Games
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Sleep Awake est une aventure narrative horrifique intrigante, portée par une direction artistique marquante et un concept fort, mais qui peine à tenir le joueur captivé, manette en main. En résulte un trip sensoriel qui propose quelques fulgurances mais qui demeure largement perfectible, la faute à des enchaînements pas toujours réussis et à des mécaniques de jeu vraiment trop sommaires.
Le postulat de départ de Sleep Awake est aussi simple qu'efficace. On y incarne Katja, une jeune femme qui fait tout son possible pour rester éveillée, afin d'éviter de disparaître de la surface de la planète. Un mal frappe depuis quelques temps l'humanité, avec des disparitions qui surviennent dès lors qu'on s'endort. Réveil qui sonne régulièrement pour garder l'esprit vif, concoction curieuse pour faire disparaître l'envie de dormir… et folie qui s'empare peu à peu des gens qui, privés de sommeil, deviennent fous.

Derrière ce pitch se dévoile une ambiance sans commune mesure. De par notre situation, on est constamment à la frontière entre l'éveil et le sommeil, avec les cauchemars qui guettent et la réalité qui s'étiole peu à peu devant soi, donnant une impression constante d'être dans un rêve totalement dingue. La mise en scène alterne entre moments de jeu et séquences en FMV, usant et abusant de distorsions visuelles, de changements de couleurs, de la désintégration partielle des décors… le tout soutenu par une OST marquante, relevant le côté horrifique d'un titre qui, s'il provoque quelques frissons et malaises grâce à son atmosphère, ne fait jamais vraiment peur.

Si l'on fait fi de son ambiance très réussie, Sleep Awake est un jeu assez routinier, pour ne pas dire ennuyeux. Aventure narrative oblige, le gameplay est souvent réduit à sa plus simple expression. On regarde le décor, on interagit avec lui pour connaître les pensées du protagoniste ou pour effectuer une action quand c'est possible, et c'est à peu près tout. Et cela, il faudra le faire à plusieurs reprises. Le quotidien est très routinier, comme je l'ai dit plus haut, avec les réveils, les actions à mener à des moments précis et le rituel à accomplir pour obtenir le précieux nectar empêchant de dormir. Quelques séquences d'infiltration interviendront plus loin dans le jeu, mais se révèleront assez inintéressantes, voire même frustrantes, la détection étant punitive et les possibilités de fuites ténues.

Pourtant pas très long (comptez 4 heures pour parcourir la douzaine de chapitres), Sleep Awake tarde un peu à nous raconter son histoire et à donner des réponses. Il multiplie parfois artificiellement les scènes psychédéliques pour servir sa soupe, sans forcément que cela n'ait de sens narrativement parlant. En résulte un jeu avec une atmosphère vraiment chouette, mais qui sonne très artificiellement quand on voit enfin défiler le générique de fin.
Sleep Awake s’adresse avant tout aux amateurs d’horreur atmosphérique, prêts à accepter un gameplay minimaliste pour profiter d’un univers psychédélique et de quelques chouettes idées de mise en scène. Gardez toutefois à l'esprit que c'est relativement court et très simpliste dans sa manière d'être appréhendé, avec des séquences d'infiltration qui auraient mieux fait de ne pas exister.






