Gamescom 2025 – Sintopia
Sintopia est un jeu hybride présenté lors de la gamescom 2025. Il combine gestion, satire bureaucratique, god game et construction. Le joueur administre à la fois la surface, où vivent les Humus, et l’Enfer, décrit comme une administration infernale. Le jeu est édité par Team17 et sa sortie est prévue pour la première moitié de 2026 sur PC.
Les Humus sont des créatures humanoïdes qui ressemblent à des pois chiches. Le joueur ne leur donne pas d’ordres directs. Ils se reproduisent, construisent, travaillent, meurent et développent des métiers variés.
Leur comportement dépend de leur activité et détermine les péchés qu’ils accumulent : un prêtre peut développer de l’orgueil, un marchand de l’avarice, un soldat de la colère, un ranger de l’envie. Les rangers explorent les terres sauvages, mènent des guerres locales et colonisent.
Parce que leur métier consiste à étendre le territoire, ils génèrent de l’envie lorsqu’ils travaillent. Cela peut mener à une situation où la société produit en excès des déviants liés à l’envie. Dans ce cas, il faut préparer des bâtiments spécialisés contre ce péché. Les Humus vivent sans contrôle direct et suivent leur propre logique sociale.
Lorsqu’un Humus meurt de maladie, de famine, de vieillesse, de guerre ou à cause d’attaques de démons, son âme se rend au cimetière.
Elle attend alors le Reaper Bus, conduit par la Faucheuse. Ce bus commence petit et transporte peu d’âmes. Il peut être amélioré dans l’arbre technologique afin de suivre l’augmentation de la population. S’il n’est pas amélioré, les âmes s’accumulent au cimetière et se dégradent, phénomène appelé pourrissement. Lorsqu’une jauge est remplie, elles reviennent sous forme de zombies et provoquent une apocalypse qui peut submerger la surface. Les développeurs insistent sur le fait que des carnages excessifs ou mal gérés risquent toujours de déclencher une vague de zombies.
Le Reaper Bus est donc un élément central qui doit être régulièrement renforcé (mais je n'ai pas trouvé de captures d'écran, désolé !).
En Enfer, les âmes deviennent des dossiers administratifs.
Elles sont traitées par des Imployees, caricatures d’agents administratifs inefficaces des années 1980. Les développeurs les comparent à une version infernale de la CAF, décrivant des employés qui perdent les papiers, passent leur temps en pause ou en grève.
Le joueur construit des parcours, des bâtiments et recrute du personnel pour punir et traiter les péchés. Chaque bâtiment correspond à un type de péché. La gloutonnerie est traitée par un employé qui jette de la bouffe qu’une âme essaie de manger sans y parvenir.
La colère est gérée par des humiliations publiques en forme de rap battle, référence directe à 8 Mile avec Eminem. Chaque péché a ses propres scènes de punition. Le système inclut aussi des triggers ou dispatchers. Ces dispositifs permettent de trier les âmes selon des critères précis. Une âme avare peut être envoyée à droite, une âme envieuse à gauche, un cultiste ailleurs. Cela permet de créer une logique automatisée pour optimiser les parcours. Certaines cartes contiennent également des puits ou structures spéciales. En construisant des routes autour, les âmes tournent en boucle et ont une chance de disparaître, offrant un moyen de se débarrasser des âmes jugées problématiques.
Chaque âme garde en mémoire ses péchés. Lorsqu’un seuil de cinquante pour cent est franchi, elle devient un déviant.
Ces déviants modifient la société par leurs comportements. L’envie pousse parfois un individu à assassiner la personne convoitée pour prendre sa place. La luxure peut mener un travailleur à abandonner son poste pour se livrer à des relations sexuelles. La paresse conduit à un arrêt complet du travail. L’avarice peut être exploitée par des bâtiments spécifiques.
Trop de déviants entraînent un effondrement social. À cent pour cent, une âme devient un démon. Les démons prennent des formes inspirées de la culture contemporaine : OnlyFans, Uber (initialement UberCheats, retiré pour éviter des problèmes juridiques), Tech Bros, NFT, mais aussi d’autres variantes comme BadUberHead, gamers ou encore Team DC. Ces créatures insultent parfois les développeurs eux-mêmes, ajoutant une dimension humoristique méta.
Les démons se transforment en sphères d’énergie et ouvrent des portails qui libèrent des armées hostiles sur la surface. Si le temple central est détruit, la partie est perdue.
Le joueur peut intervenir directement grâce à ses sorts, mais il doit souvent compter sur les Humus pour se défendre, en particulier lorsqu’ils disposent d’une civilisation forte. Une mécanique future permettra de capturer des démons et de les employer en Enfer comme employés spéciaux, moyennant salaire. Outre les démons, les Guacas mènent des raids réguliers. Les développeurs les surnomment en plaisantant guacamole. Enfin, une apocalypse zombie peut apparaître si trop d’âmes stagnent au cimetière.
Le culte naît lorsque les Humus observent la magie. Ils accumulent de la foi, deviennent cultistes et se réunissent la nuit. Le joueur choisit leur action : rituels, porte-à-porte, propagande sur la luxure ou la colère, massacres ciblés appelés Saint-Barthélemy contre les sans-abris ou les déviants, ou encore orgies pour augmenter la natalité. La monarchie agit comme un filtre. Chaque roi ou reine possède une personnalité influençant la société. Un intellectuel favorise les prêtres et marchands mais déteste les soldats. Le joueur peut maintenir ou destituer un souverain selon les besoins.
Le système de sorts repose sur un petit nombre de pouvoirs polyvalents. Force Push repousse, déplace des objets et peut transformer une vache en projectile de guerre. Le sort d’électricité peut foudroyer, réanimer un cadavre comme un défibrillateur ou accélérer un Humus. Un autre exemple est l’usage d’une torche, que l’on peut pousser avec Force Push pour déclencher un incendie. Chaque sort repose sur trois utilisations principales. Un seul échappe à la règle : l’ultime de destruction qui invoque des météores. Ce sort a été intégré par caprice, malgré les inquiétudes de l’équipe. Il consomme beaucoup de mana et bouleverse une partie.
L’Enfer ne se limite pas aux bâtiments de punition. Certains ont des effets sur la surface. Le studio pornographique filme des automates ressemblant vaguement aux Humus et projette les vidéos dans les rêves, ce qui augmente la fertilité. Des ONG caritatives peuvent envoyer des ressources. Le joueur peut aussi développer du blanchiment d’argent ou des agences secrètes liées aux cultistes. La lave produit de la peur qui influence les parcours des âmes, tandis que certains sanctuaires en surface renforcent l’influence du joueur. Ces interactions diversifient les stratégies.
Le jeu propose trois modes. Le bac à sable permet une liberté totale. La campagne introduit progressivement les mécaniques et développe une histoire avec personnages et événements. Le mode défi génère des cartes avec objectifs aléatoires, par exemple punir l’envie, accumuler une ressource rare ou vaincre des démons. Chaque victoire donne accès à des traits liés à Mammon ou Satan. Ces traits offrent des avantages mais aussi de lourds désavantages, comme l’augmentation drastique du coût des sorts. Les développeurs comparent ce système à Stellaris. Ils insistent sur le fait qu’ils veulent éviter de simples bonus de cinq pour cent et privilégier des changements radicaux de gameplay.
Sintopia adopte une esthétique des années 1980, visible dans la musique et le design. Les références culturelles sont nombreuses : Ghostbusters et la règle de ne pas croiser les rayons, Highway to Hell d’AC/DC, mais aussi des clins d’œil à OnlyFans, Uber, NFT et Tech Bros. Les développeurs évoquent même la blague récurrente du guacamole en parlant des Guacas. Les choix esthétiques vont jusqu’aux coiffures et à la technologie représentée.
Les développeurs expliquent que certains joueurs ont passé des centaines d’heures sur la démo publique, pourtant limitée à douze jours in-game. Ils en tirent la conclusion que le potentiel du jeu est important même dans une version restreinte. Et je confirme tout à fait ! Ce jeu est l'un de mes coups de coeur de cette gamescom 2025, j'ai vraiment hâte de le découvrir dans sa version intégrale.
Le développement est accompagné par Team17, pour une sortie désormais prévue pour la première moitié de 2026 sur PC, d'ailleurs vous pouvez déjà ajouter le jeu à votre liste de souhaits sur Steam.