Dynasty Warriors Origins – Sili Yu
Version testée : PS5
Plates-formes disponibles : Steam, Xbox Series, PS5
Genre : Beat'em All, Musou
Date de sortie : 17/01/2025
Studio / Editeur : Omega Force / Koei Tecmo
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Alors que des jeux méritants n'ont pas droit à suite pour s'épanouir, généralement faute à des ventes bancales, d'autres n'ont clairement pas ce problème et peuvent même se vanter d'une longévité record.
C'est le cas avec la série Dynasty Warriors (Sengoku Musou) qui entre dans sa 28ème année d'existence et de nombreux, nombreux titres, dont la toute dernière entrée principale fraîchement sortie à l'heure où sont allongées ces lignes : Dynasty Warriors Origins qui, après un 9 et sa tentative d'open world décevant, pourrait bien changer la donne… ou pas. Il va falloir lire ce test pour le savoir.
Origins ne va pas révolutionner l'histoire, puisque c'est plus ou moins la même que depuis le premier opus, à savoir l'histoire des 3 Royaumes de Chine. Mais si chacun des épisodes précédents, spin-off inclus, se contentait de rajouter des batailles et peaufiner son mode Musou, Origins aborde les choses différemment en proposant une vraie histoire scénarisée, plutôt que des bribes liées au personnage choisi.
Le protagoniste est un amnésique aux mystérieuses compétences martiales, embarqué dans les conflits de l'époque et croisant la route de la multitude de personnages ayant forgé ces évènements.
Le jeu s'articule en deux phases : celle de batailles, bien connues des fans de la série, brièvement abordées plus tard, et la phase plus "RPG" qui structure la narration, la mise en scène des affrontements et la progression de l'histoire ainsi que du protagoniste.
Entre chaque bataille, il est possible de se déplacer librement dans le royaume, rappelant la carte du monde de Final Fantasy VII. Cela permet de récolter des ressources, de déclencher des rencontres avec d'autres personnages pour renforcer les liens ou obtenir des récompenses. Des escarmouches apparaissent aléatoirement, accompagnées de missions plus profondes, mais pas aussi développées que les batailles. Cela n’aura pas d’impact sur l’histoire, mais permettra de développer les compétences avec les armes disponibles, voire de glaner des points de compétences utilisables pour améliorer les caractéristiques ou débloquer des Arts indépendants des types d’armes.
Durant les phases cinématiques, qu'elles soient destinées à renforcer les liens avec un ou plusieurs personnages ou à faire progresser le scénario, des choix de dialogues sont proposés. Ces choix influencent les réactions des interlocuteurs, voire la suite des événements. Dès le chapitre 3, après la chute des Turbans Jaunes (chapitre 1), puis celle de Dong Zhuo (chapitre 2), un choix devra être fait pour soutenir l’un des trois héros : Cao Cao, Liu Bei ou Sun Jian, influençant la suite de l'histoire. Ces choix ouvrent des rencontres, batailles et camps différents, rendant la rejouabilité intéressante pour explorer les points de vue des trois royaumes.
Personnellement, j'ai choisi de rejoindre les rangs de Liu Bei et je sais que pour la "Nouvelle partie +", j'ai déjà décidé de faire un tour chez les Wu (le royaume de Sun Jiang) pour voir un autre point de vue de l'histoire.
L'ensemble est très intéressant, avec un habillage du jeu élégant et soigné, tranchant avec les styles plus agressifs des opus précédents. Dommage que quelques soucis d'adaptation, principalement liés à la traduction française, viennent ternir l'expérience. La plupart du temps peu importants, ces problèmes deviennent gênants lorsqu’un défi demande, par exemple, "d’esquiver un certain nombre d’embuscades ou ruées", alors qu’il faut en réalité participer activement à des stratégies de batailles. Quelques coquilles ou incohérences dans les choix de dialogues, combinées à une taille de police peu adaptée et l’absence de fonds de dialogues, compliquent parfois la lecture.
Parlons batailles désormais. Pour ceux qui ne connaissent pas la série, il s’agit d’un Beat Them All où une multitude d'ennemis est affrontée. Ce n’est pas une simulation, mais le feeling très arcade reste plaisant. Le jeu commence avec une épée, et au fil des officiers battus, des armes de force supérieure ou de type différent peuvent être récupérées. Au nombre de 9, ces armes incluent des bâtons, lances, épieux, padaos (de larges épées similaires à des cimeterres), doubles piques, chakrams, guandao ou gantelets.
Chaque arme se maîtrise différemment et révèle son potentiel après un certain temps. La possibilité de changer d’arme en pleine bataille facilite l’adaptation aux situations et s’accorde aux préférences de jeu. Bien que le jeu ait une dimension arcade, il intègre aussi des éléments stratégiques. Par exemple, faire appel à des gardes pour une volée de flèches depuis une hauteur peut réduire le moral des ennemis et infliger de lourds dégâts, avec même des réussites critiques possibles. Plus d’une dizaine de stratégies est disponible, allant de la charge au renforcement d’effectifs d’une base.
Ces stratégies sont cruciales dans les affrontements en mode armée, où il faut aussi contrer celles des adversaires, briser leurs formations et éliminer de vastes quantités d'ennemis. Parfois, le nombre de personnages affichés à l’écran est si important que l’action devient confuse.
Heureusement, l’IA des soldats de base reste relativement passive, limitant les risques de défaite. Cependant, des missions peuvent s’avérer frustrantes en raison d’alliés peu compétents (Cao Cao étant un exemple notable). Le système de combat reste familier, avec des combos de coups forts et faibles, une jauge Musou permettant des attaques spéciales ou un état de transe temporaire rendant insensible aux coups ennemis.
D’autres actions sont possibles, comme les Arts, des attaques spéciales consommant la jauge de bravoure. Ces attaques facilitent la destruction de la détermination des officiers ennemis, créant des ouvertures pour infliger des dégâts importants, affaiblir le moral des troupes et rendre les ennemis moins combatifs.
Techniquement, le jeu impressionne par sa fluidité et la qualité visuelle malgré le nombre élevé de personnages affichés à l’écran. Le gameplay est dynamique et indécemment fluide. Il marque une nette amélioration par rapport aux opus précédents. Bien qu’imparfait, Origins offre une expérience bien plus agile et plaisante, confirmant une réelle évolution dans la série.
Et c'est un peu la vibe de tout le jeu : passer à la vitesse supérieure tout en gardant le gameplay qu'on met à jour…
Les gens qui aimaient Dynasty Warriors jusqu'à présent, vont adorer cet Origins, surtout après la débâcle du 9 et son open world raté. Et même s'il y a pas mal de choses perfectibles, comme l'absence d'un mode deux joueurs, un système de liens toujours aussi simpliste, une carte un peu vide de choses à faire, la dernière entrée principale de la saga pourrait bien, avec ce nouvel habillage Action-RPG efficace et soigné, attirer un nouveau public et réconcilier les anciens fans qui voyaient les choses tourner en rond depuis un moment. Personnellement, je suis conquis.