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Les Schtroumpfs : L’Épopée des Rêves – Une aventure schtroumpfante

Version testée : Xbox Series X
Plates-formes disponibles : PC, PS4, PS5, Switch, Xbox One, Xbox Series
Genre : Plates-formes
Prix conseillé : 39,99 €
Date de sortie : 24 octobre 2024
Studio / Editeur : Ocellus / Microïds
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !

Devenu le rendez-vous annuel vidéoludique de fin d'année pour nos gnomes de 8 à 10 ans, les Schtroumpfs reviennent dans un nouveau jeu au sous-titre révélateur : L'Épopée des Rêves. Dans ce dernier, Gargamel a frappé un coup magistral en empoisonnant les buissons de salsepareille avec une mystérieuse concoction qui fera tomber dans les bras de Morphée quiconque consommera ces baies.

Bien évidemment, nos petits lutins bleus tombent tous dans le panneau en dévorant l'une des délicieuses recettes du Schtroumpf Cuisinier à base de ce mets dont ils sont si friands. Tous ? Non.

Le Grand Schtroumpf résiste encore et toujours à la gourmandise. Il va ainsi pouvoir préparer une potion qui permettra au seul autre rescapé de plonger dans les rêves de ses camarades pour tenter de les réveiller.

En effet, le Schtroumpf Intérim, qui était en mission de nettoyage des pots de chambre chez Johan et Pirlouit, a échappé à ce terrible sortilège. Il se voit alors confier la mission cruciale de sauver ses camarades du terrible destin imaginé par le machiavélique sorcier, dont l'unique but reste de fabriquer sa pierre philosophale. Alors qu'il lui serait plus simple et tout aussi efficace de prendre un paquet de Haribo Schtroumpfs, connus pour être à base de vrais morceaux de Schtroumpfs. Quel sot, ce Gargamel !

Notre Schtroumpf Intérim (ou Schtroumpfette, ou les deux si vous jouez à deux) va donc se lancer dans une aventure de plates-formes 3D, en espérant être ensuite nommé Schtroumpf Titulaire et enfin avoir une situation stable. Car il faut bien dire qu'en dehors de tester les explosions du Schtroumpf Farceur et de nettoyer les déchets des humains, les perspectives professionnelles de l'intérim chez les Schtroumpfs sont plus que limitées, alors qu'il a toujours rêvé de devenir Schtroumpf Figurant dans l'aventure du Schtroumpf Noir.

Le jeu offre des couleurs chatoyantes et un style très réussi, rappelant les dessins animés, bien que certains modèles ressortent avec un effet plastique pas très convaincant. Ce phénomène est encore plus flagrant dans certaines cinématiques. Concrètement, L'Épopée des Rêves se présente sous forme de deux hubs : le village des Schtroumpfs, où vous ferez vos emplettes cosmétiques, ainsi que le hub des rêves, qui servira de sélection des niveaux, un peu comme dans une majeure partie des jeux Mario. Les rêves principaux se débloqueront au fil de la progression, tandis que les rêves des Schtroumpfs de seconde zone nécessiteront de récolter suffisamment de champignons bleus pour être déverrouillés.

Chaque monde étant découpé en trois à quatre niveaux, on atteint une trentaine de niveaux au total. Cela pourrait paraître beaucoup, mais il faudra à peine une demi-douzaine d'heures pour boucler l'histoire, et à peine plus pour atteindre les 100 % en récoltant tous les objets de collection (kits de couture et champignons).

Les niveaux se présentent en vue fixe, généralement de côté ou en 3/4, mais le jeu se permet parfois de varier les angles de vue afin d'offrir un gameplay un peu différent. Et c'est peut-être là la principale force du jeu, car il essaie de varier les plaisirs et d'injecter du sang neuf de temps en temps, avant que la lassitude de répéter sans cesse les mêmes actions ne se fasse sentir. Le jeu propose même des sortes de phases d'infiltration où l'humiliation cinglante de l'échec, loin d'être habituellement encouragée dans un jeu dédié aux enfants, vous renverra à la cruauté de la cour d'école de votre enfance, plus ou moins lointaine.

Heureusement, les vies à disposition sont illimitées, bien que l'on ait une jauge de cœurs qui détermine ce qu'est une vie. Et c'est là que le cauchemar commence. Car même si, pour un adulte expérimenté, le jeu est globalement facile, il y a des passages qui sont... Comment dire...

Plutôt que de vous décrire le sadisme des nombreux exemples que j'ai croisés en 6 heures, je préfère vous retranscrire les commentaires lâchés spontanément face à ces situations hallucinantes de difficulté : "C'est un jeu pour enfants, Schtroumpf !", "Sale petit Schtroumpf !", "Oh, le Schtroumpf !", "C'est un jeu pour les enfants !", "C'est pas possible, les développeurs haïssent les enfants !"

Et effectivement, ce dernier constat est indéniable. Car pour mettre des portions de niveaux tellement compliquées, avec des plates-formes invisibles et amovibles, des passages demandant des réflexes quasi divins ou encore de la coordination inversée où il faut gérer deux personnages (vous et votre reflet), voire tout ça en même temps, il faut vraiment avoir sérieusement une dent contre les enfants, autrefois appelés "Anciens remplisseurs de couches".

C'est une sensation générale qui persiste une fois passé le premier monde classique. Un peu comme si, en Grande Section de maternelle, j'apprenais aux élèves à compter jusqu'à 10, puis leur attachais une bombe qui exploserait dans un rayon de 500 kilomètres s'ils ne résolvent pas l'hypothèse de Riemann en 60 secondes. Voilà la violence à laquelle on se heurte dans ces passages.

Dans quel monde propose-t-on un jeu pour enfants avec seulement deux cœurs par vie ? Certes, il en existe quelques-uns, alors reformulons : Dans quel cercle des Enfers propose-t-on un jeu pour enfants avec seulement deux cœurs par vie et un temps d'invincibilité nul après avoir subi des dégâts, face à des séances de plates-formes extrêmement difficiles pour la majorité des adultes, avec des ennemis à tête chercheuse qui n'ont rien à envier aux créateurs les plus sadiques de Mario Maker ? Tout cela avec des angles de vue non repositionnables, ce qui n'aide pas du tout à bien apprécier la majorité des sauts, évidemment. Parce que ça aussi, c'est un souci, malgré le fait qu'une ombre colorée attachée au centre de votre personnage apparaisse pour indiquer où vous vous trouvez par rapport au sol.

En revanche, Schtroumpf Intérim réagit au doigt, à l’œil et au bonnet près. Heureusement d'ailleurs. C'est un très bon point, tellement le personnage est réactif et obéit à vos moindres caprices, même les plus périlleux. Certes, son panel d'actions est plus que limité (sauter, buller et dire bonjour) et sera à peine étoffé par les trois gadgets disponibles, mais rendons à César ce qui appartient à César. Ce ne sera pas de trop pour affronter les difficultés mentionnées plus haut.

Au final, L'Épopée des Rêves laissera une sensation de frustration cinglante chez les chérubins et aura du mal à se hisser au niveau des sempiternels Marios et consorts. Cette difficulté très mal calibrée risque de les énerver encore plus, alors que le but de leur avoir offert un jeu est généralement, pour les parents, d'avoir un moment de calme...

Points forts Points faibles
Le schtroumpf répond au poil La difficulté par moments, hallucinante pour des enfants
Variété des situations Un peu court

Au final, les Schtroumpfs : l'Épopée des Rêves est un petit jeu de plates-formes sympathique avec une prise en mains du lutin bleu convaincante dans un univers farfelu et chatoyant. Il sera cependant regrettable que les bambins devront passer la manette aux parents pour ces passages à s'arracher les cheveux. Et même eux risquent de finir chauves face à ce challenge…



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