Millennia – À travers les âges du 4X
Version testée : PC (Steam)
Plates-formes disponibles : PC
Genre : 4X historique au tour par tour
Prix conseillé : 39,99€
Date de sortie : 26 mars 2024
Studio / Editeur : C Prompt Studios / Paradox Interactive
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
La première fois que j'ai entendu parler de ce jeu, c'était dans la frénésie de la gamescom, durant une grosse heure passée dans la zone business de Paradox. Cette découverte avait été bonne, la personne qui m'expliquait le jeu avait été d'excellent conseil, et j'avais réussi à gagner une belle bataille. Même si je n'ai jamais boudé un jeu pour avoir perdu, cela aide un peu, j'avoue.
Toujours est-il que quand l'occasion m'a été donnée de recevoir une clé en amont de la sortie, je n'ai pas hésité. Ainsi, même si le jeu n'est disponible que depuis le 26 mars, je joue pour ma part depuis environ trois semaines.
Millennia est un 4X, au sens le plus strict du genre, de la grande stratégie au tour par tour, mettant à la tête d'un empire, à gérer dans tous ses petits détails, plusieurs milliers d'années dans le passé, jusqu'à atteindre notre époque, voire la dépasser.
La création de la partie se fait avec les options habituelles en terme de difficulté. N'étant pas particulièrement douée, j'opte pour des adversaires peu intelligents, ce qui va m'offrir une véritable chance de pouvoir étendre ma nation sans me faire rayer de la carte trop vite.
Par contre, j'oublie de sélectionner mon pays, et je me retrouve à la tête de la Suède. Ce ne serait pas la nationalité que je choisirais par défaut, mais je m'en contente. Ma capitale est une ville sans prétention, où je vais devoir tout développer.
Différentes monnaies importantes sont gagnées à chaque tour, la première est le savoir, qui s'investit dans des recherches, indispensables pour faire de grandes avancées technologiques. Vient en second la culture, qui représente l'indicateur du développement, ou au contraire de la régression de notre pays, et ainsi valide les événements majeurs de l'histoire de notre nation, comme la fondation d'une ville.
Peu à peu, d'autres indicateurs viennent se surajouter : la richesse, l'ingénierie, la diplomatie, le gouvernement, l'exploration, l'art, la guerre... Les intitulés sont assez clairs pour ne pas obliger à une explication. Les coûts sont exponentiels au sein d'un âge, ce qui veut dire que, par exemple, si on décide d'investir des points de culture pour créer une ville, la seconde action de culture coûtera plus chère, jusqu'à devenir inatteignable.
Une région génère de la production, requise pour construire des bâtiments, entraîner des unités ou financer des projets locaux. Cette monnaie sert aussi dans certains cas d'urgence, comme par exemple plus tard pour se débarrasser de la peste qui vient gangréner nos installations. Les besoins de base doivent être couverts : la nourriture, les logements et la salubrité.
Au-delà, il faut impérativement réfléchir aux chaines de production pour optimiser les apports de chaque région, les ressources n'étant par défaut pas partagées, et chacune possédant une population restreinte, ainsi que des bonus spécifiques à certaines tuiles (identifiées par des icônes).
J'ai fait l'erreur au début d'installer dans la même région le début de deux chaines de production, l'une liée à l'exploitation de la pierre, l'autre du métal, ce qui ne pouvait pas fonctionner, par manque de travailleurs et de place pour toutes les installations (ou alors les mineurs seraient morts de faim et de froid, sans fermes ou habitations).
La partie combat n'est pas en reste, avec des unités variées, à déplacer à travers la carte. Construire des routes est indispensable car, sinon, le mouvement est lent, très lent même. D'où l'intérêt de créer des couloirs de circulation avec des avant-postes, qui pourront être éventuellement transformés en vassaux, puis intégrés comme région. Les batailles sont simulées, à travers divers écrans, pas les meilleurs, même s'il est possible de les passer pour sauter directement à la résolution de l'affrontement.
Au fur et à mesure des recherches accomplies, les nations évoluent à travers les âges, ce sera d'ailleurs la première à passer l'âge de chaque niveau qui imposera le rythme aux autres. Ces dernières devront rattraper le train pour progresser à leur tour et ne pas se laisser mener. C'est important, d'autant plus qu'il existe des âges alternatifs, avec ses spécificités. Par exemple, mon monde s'est vu frappé par l'âge de la peste, avec les bâtiments liés, et son unité spéciale, un docteur au grand masque si représentatif, capable d'éradiquer la maladie dans les tuiles adjacentes.
Vous l'aurez compris, le jeu intègre une foultitude de monnaies, entre les globales qui sont déjà presque une dizaine, et les locales qui sont.... beaucoup. L'interface est plutôt bien faite, mais cela n'en reste pas moins peu évident de se faire une idée générale de l'état de son empire, et certains encarts manquent de précision. Impossible de trouver comment déclarer une religion pour ma capitale sans passer par des points de culture, ce qui me fait gravement défaut.
Surtout, le rythme est lent et la moindre erreur impacte le cours de l'histoire pour de très nombreux tours. J'ai énormément galéré durant l'âge de la peste, de telle manière que je me suis retrouvée un moment avec un gain négatif de culture, m'obligeant à libérer une de mes régions, afin de pouvoir me reconcentrer sur ma capitale, et retrouver une nation florissante. Sans oublier ces foutus barbares qui ne cessent pas d'attaquer mes frontières.
Je reste convaincue que Millennia est un bon jeu, les graphismes sont agréables, avec un beau niveau de détails, la musique est adaptée au thème historique et les systèmes de jeux possèdent une profondeur intéressante, offrant une rejouabilité certaine à la clé.
J'ai passé une dizaine d'heures à faire prospérer (ou régresser) ma Suède, et c'était un excellent moment. Mais, clairement, un manque de clarté et une impression d'être dépassée par les événements, voire parfois de ne rien avoir à faire sur plusieurs tours, m'amènent à ne pas être totalement convaincue, et je ne semble pas être la seule à en croire les premiers retours sur Steam. À noter que je n'ai pas ressenti autant que certains les soucis d'optimisations, même si, étant actuellement au-delà du tour 150, j'ai quand même le droit à plusieurs secondes de lag à la fin de chaque tour.
À voir la réponse de Paradox, qui se fait pour le moment attendre. Je ne doute pas que l'éditeur saura remonter la pente et proposer les ajustements nécessaires pour faire de Millennia un excellent jeu de grande stratégie, en espérant que ça ne soit pas trop basé sur des DLCs.