TOXIKK : accès anticipé

Les FPS sont légions sur nos consoles et PC, c'est un fait. Chaque année, on a droit à une nouvelle fournée, du FPS pop-corn, adapté pour convenir à tout type de joueurs, et ça se vend toujours très bien (même si une baisse des ventes a pu être constatée ces derniers mois). Pourtant, il y a une sous-catégorie du genre qui a totalement disparu de nos rayons : je veux parler des Fast-FPS ! Quake, ou encore Unreal, ces deux noms parleront forcément aux joueurs nostalgiques. Ces deux licences ont fait le bonheur des amateurs de FPS dans la fin des années 90 et le début des années 2000. Et depuis la dernière version de Quake sortie en 2007, Quake Live, plus rien... Devenu trop difficile, trop exigeant, pas assez gratifiant, le Fast-FPS est peu à peu tombé dans l'oubli, ne réunissant plus qu'une niche de joueurs, qui attend patiemment (pour un joueur aussi nerveux, c'est presque un comble) un descendant, de meilleur qualité, à Quake 4 ou Unreal Tournament 3. Certains FPS récent ont tenté une approche un poil plus rapide ces derniers mois, en témoigne TitanFall ou le dernier épisode de Call of Duty - Advanced Warfare, avec du double saut, du saut contre les murs, ou encore du dash (qui consiste à foncer dans une direction très rapidement), mais la visée assistée, la régénération de santé et tout un tas de détails rendent l'expérience quasiment déplaisante pour un joueur de Fast-FPS.

Il y a de nombreux effets de lumières que beaucoup désactiveront... mais c'est joli !

Après plusieurs années de disette, plusieurs petits studios se sont rendus compte que cette branche du FPS est déserte, et ont décidé de se lancer dans la conception d'un descendant du genre, par passion, si l'on en croit les dires des développeurs. Eux-mêmes savent qu'ils ne vendront pas ces jeux par palette. La cible visée est précise, on vise les nostalgiques principalement, ceux qui en ont marre d'être assistés chaque fois qu'ils visent, ceux qui ne prêtent pas attention aux détails cosmétiques d'une arme, ceux qui pestent contre la régénération de vie indécente... et qui souhaitent avoir une expérience d'un FPS pensé pour le PC, et non adapté aux consoles (allez donc jouer à Quake sur consoles, vous m'en direz des nouvelles !).

Aujourd'hui, on va s'intéresser au jeu de REAKKTOR Studios, TOXIKK, qui est l'un des titres les plus prometteurs pour assurer la relève d'un Unreal Tournament !

La carte Twin Peaks en impose

Plus qu'un hommage aux fast-FPS des années 2000, TOXIKK souhaite rafraichir le genre en ajoutant quelques éléments présents dans les FPS contemporains, afin d'attirer les curieux. C'est très léger, les puristes n'ont pas à s'inquiéter, ils ont juste ajouté une petite composante "RPG", en donnant de l'XP pour chaque joueur tué, et bonus de fin de manche. La progression sera affichée dans un classement général et offrira quelques succès Steam. L'autre ajout, un poil plus gênant, mais qui peut être désactivé, est l'arrivée d'effets de lumière et autres options douteuses qui font tant plaisir aux joueurs. C'est très beau, clairement, et ça reste fluide, même sur des configurations modestes, mais les habitués du genre iront vite désactiver ces fioritures dans les options, tant ça gêne parfois la lisibilité de l'action.

Comme je le disais juste au-dessus, le jeu est globalement très beau, avec ou sans effets visuels, et tourne très bien sur des machines modestes, dans la plupart des cas. Il y a en effet quelques soucis d'optimisation ça et là, en particulier sur la nouvelle carte CTF - Twin Peaks, qui peut freezer à des endroits bien précis. Les développeurs travaillent dessus, mais pour un jeu comme TOXIKK, où il faut être réactif et avoir un jeu fluide, ça peut être assez gênant. Vu que je parle de cartes, sachez qu'il n'y en a que deux actuellement. Oui, c'est très peu pour un titre vendu 18,99€, mais pas non plus honteux, surtout que ces deux cartes sont de très bonne qualité.

La première, Foundation, est une arène jouable en mode Bloodlust (Deathmatch) et Squad Assault (Team Deathmatch), elle est d'assez petite taille, mais est assez riche à explorer, grâce à ses nombreux couloirs, son sous-sol et son étage qui offre une belle verticalité au tout ! Pas le temps de s'ennuyer ici, ça frag en permanence, les manches s'enchaînent à un rythme effréné pour notre plus grand plaisir.

Le mode Cell Capture (une capture de drapeau, grosso modo) est un peu plus posé, logique puisqu'on est sur Twin Peaks, une carte enneigée (l'action se déroule au Canada) assez vaste où on peut piloter des véhicules, très nerveux et plaisants à piloter. Cette carte peut accueillir plus de joueurs (16 joueurs, contre 8 sur Foundation) et donne un petit côté tactique aux affrontements, du moins si vous jouez avec des amis... sur un serveur public, la stratégie n'a pas lieu d'être.

D'autres cartes sont évidemment prévues, on peut s'attendre à voir débarquer une nouvelle arène sous peu, qui prend place dans une belle jungle... après, l'équipe ne cache pas qu'elle compte sur sa communauté pour proposer de nouvelles cartes. Si elles plaisent aux joueurs, elles seront ajoutées via des packs communautaires. Les outils nécessaires à la création de ces cartes sont à disposition des joueurs depuis peu.

Il est beau mon flingue hein ?

Comme je le disais un peu plus haut, les véhicules sont assez nerveux et jouissifs... rassurez-vous, il en va de même pour le reste. Le jeu reprend avec brio la nervosité d'un Unreal Tournament, les déplacements sont rapides, les esquives sont présentes, les rebonds sur le mur se font naturellement, le double saut répond à l'appel (mais manque un peu de pêche...) et les armes proposées sont pour la plupart très intéressantes, entre le Bullcraft, le Violator, le lance-flamme Dragoneer, le Stingray, le lance-roquette Cerberus ou encore le sniper Falcon. Chaque arme propose un tir principal (clic gauche) et un tir secondaire (clic droit), pas d'iron sight (impossible de viser en utilisant la mire donc) ici, tout se joue au skill, pour le bonheur des nostalgiques et autres puristes. Quelques problèmes d'équilibrage au niveau des armes subsistent à l'heure actuelle, mais les développeurs font au mieux pour arranger tout ça... reste à voir comment ils pourront rendre le Raven, le pistolet de base du jeu, plus intéressant, car l'arme manque cruellement de punch pour le moment.

TOXIKK est bien parti pour être un digne représentant du Fast-FPS. Dynamique, beau, exigeant, le jeu ravira les amateurs du genre et arrivera même à convaincre certains joueurs désireux de s'essayer à des FPS bien plus nerveux. Le seul défaut du jeu à l'heure, c'est son contenu, relativement chiche, surtout quand on sait que le ticket d'entrée frôle les 20€... Acheter le jeu maintenant, c'est soutenir l'équipe derrière le jeu, qui semble réellement passionnée et ne souhaite qu'une chose, assurer la descendance d'un genre qui a malheureusement perdu en popularité ces dernières années.

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