Lost Records : Bloom & Rage – Tape 2
Version testée : PS5
Plates-formes disponibles : PC, Xbox Series et PS5
Genre : Aventure narrative
Prix conseillé : 39,99€
Date de sortie : 15 avril 2025 (partie 2)
Studio / Editeur : DON'T NOD Montréal / DON'T NOD
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Lost Records: Bloom & Rage - Tape 2, la seconde et dernière partie du dernier titre narratif de Don’t Nod, clôt l’histoire entamée dans Tape 1 avec une intensité émotionnelle indéniable, mais aussi quelques écueils qui empêchent cette suite d’atteindre pleinement son potentiel. Après une première partie qui avait su captiver par son ambiance nostalgique des années 90 et ses personnages attachants, Tape 2 s’efforce de boucler les arcs narratifs tout en explorant des thèmes plus sombres. Si le voyage reste poignant, il souffre d’un rythme inégal et de problèmes techniques qui freinent l’immersion.
Dès les premières minutes, Rage replonge le joueur dans l’émotion brute laissée par le cliffhanger de la première partie. On retrouve Swann, Kat, Nora et Autumn, les quatre adolescentes liées par une amitié intense lors de l’été 1995, marquées par la révélation du cancer en phase terminale de Kat. En parallèle, les flashforwards dans le présent montrent les protagonistes adultes confrontées à leurs souvenirs et à ce mystérieux colis qui les a presque toutes réunies. Cette dualité temporelle fonctionne toujours aussi bien pour tisser une narration complexe, où les choix du joueur influencent subtilement les relations et le dénouement. Les dialogues, empreints d’authenticité, capturent à merveille l’angoisse adolescente et les regrets de l’âge adulte, renforcés par des performances vocales remarquables en VO.
L’aspect visuel de Tape 2 est un autre point fort. Les environnements, qu’il s’agisse des rues désertes de Velvet Cove ou de la chambre à moitié vidée de Swann, sont chargés de détails nostalgiques – posters délavés, objets du quotidien des années 90 renforcent l’immersion. La bande-son accompagne parfaitement les moments de rébellion et de mélancolie et m'a semblé plus présente dans cette seconde partie de l'aventure. Les choix de mise en scène, avec des plans audacieux, confèrent à certaines scènes une puissance émotionnelle rare, notamment dans lors d'une séquence particulière que je vous laisse le plaisir de découvrir.
Toutefois, cette dernière partie de Lost Records pèche par son rythme. Contrairement à Tape 1, qui prenait son temps pour poser les bases des relations entre les personnages, cette seconde partie est plus courte (environ 5 à 6 heures) et semble pressée de conclure ses différents arcs narratifs, quitte à laisser des zones de flous importantes. Là où Life is Strange utilisait le surnaturel pour enrichir ses récits, ici, il semble plus décoratif qu’essentiel et interroge plus qu'il ne récompense. De plus, la mécanique de la caméra, si centrale dans Tape 1, est reléguée au second plan ici, remplacée par des quêtes annexes ou une séquence de furtivité ratée qui casse d'autant plus le rythme des péripéties de Swann.
Les problèmes techniques sont, eux, toujours de la partie. Des bugs d’animation, des dialogues qui se chevauchent ou un framerate toujours un brin instable rendent l'expérience perfectible, même si on sent que le studio a tenté d'améliorer un peu la qualité et la stabilité de son titre entre temps.
Cette seconde partie de Lost Records : Bloom & Rage rate de peu notre dragon coup de cœur. Même si j'ai passé un très bon moment, riche en émotion, j'ai été un peu moins embarqué au global, la faute à un rythme un peu trop haché et à quelques soucis techniques ayant entaché mon expérience de jeu. Je reste toutefois optimiste quant au devenir de la licence et nul doute que ce groupe d'amies me marquera durablement.