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Dustborn – We’re the freaks

Version testée : PS5
Plates-formes disponibles : PC, PS5 et Xbox Series
Genre : Aventure narrative / BTA
Prix conseillé : 29,99€
Date de sortie : 20/08/2024
Studio / Editeur : Red Thread Games / Quantic Dream (Spotlight)
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !

Annoncé il y a tout pile un an lors de la gamescom 2023, Dustborn s'était fait remarquer grâce à sa direction artistique sympathique, son mix narratif/baston intriguant et son groupe de personnages hauts en couleur qui joue de la musique tout en oeuvrant pour une organisation rebelle, souhaitant ainsi faire tomber le régime autocratique en place aux USA depuis plusieurs années. Je me suis joint à cette troupe en prenant le contrôle de Pax, l'héroïne du titre, et j'ai passé un agréable moment en compagnie de cette troupe ô combien attachante (et parfois énervante).


Pax et ses amis ont une mission. Ils doivent traverser les Etats-Unis et rejoindre la Nouvelle-Ecosse (une province canadienne) pour livrer des données glanées sur les serveurs de Pacifica, une société un peu obscure qui contrôle l'ouest des Etats-Unis et qui veut assoir sa domination en décodant et en utilisant le Protolangage. Cette langue, découverte il y a quelques décennies suite à un événement dont je tairai le nom, a permis de renverser le gouvernement en place et a eu un effet curieux sur certains individus de la population, leur faisant développer des capacités surhumaines.

L'aventure commence sur les chapeaux de roues, puisque ça démarre avec la fuite du groupe en voiture, qui vient juste de voler les précieuses données à remettre à l'organisation résistante : le WEAVE. On comprend rapidement que les personnes participant à la mission font partie des humains considérés comme "déviants" par les pouvoirs politiques en place. Pax peut ainsi ordonner des actions via sa parole, sa meilleure amie Sai, qui dispose d'une force surhumaine tandis que Noam peut influer sur les émotions des personnes. Le dernier membre du quatuor n'est autre que Theo, l'infiltré chez Pacifica et cerveau de cette mission à haut risque, qui ne dispose pour sa part d'aucune capacité surnaturelle. A quatre, ils vont donc parcourir l'Amérique grâce à une couverture pratique : l'obtention d'un visa culturel qui leur permet de voyager dans les différents Etats américains, avec la condition expresse d'effectuer une série de concerts dans des lieux définis (et sélectionnés stratégiquement par le cerveau de la mission).

Comme dans bon nombre d'oeuvres du style, vous vous en doutez, tout ne se passera pas comme prévu. Des détours, des disputes, des rencontres et d'autres révélations ponctueront une aventure humaine et véritablement touchante. Avec son oeuvre, Red Thread Games livre un message de tolérance qui résonnera dans la tête de beaucoup de joueurs, surtout au vu du contexte politique actuel. On retrouve en effet dans Dustborn un peu de Road 96, avec un régime totalitaire qui veut faire taire chaque être sortant de l'ordinaire, et une résistance solidaire et qui prend du galon, agissant à une échelle modeste pour affaiblir le pouvoir en place et le renverser.

Jeu narratif oblige, on sera forcé d'effectuer bon nombre de choix qui influeront la partie sur la durée et qui façonneront la fin de l'histoire et changeront notre héroïne à tout jamais. Les relations avec chaque protagoniste évolueront aussi en fonction de ce que vous faites en jeu. Si vous ne prenez jamais de nouvelles de votre équipe, vous les verrez peu à peu se renfermer ou se mettre en colère, parfois même défier votre autorité. Un léger jeu d'équilibriste s'enclenche donc, avec un choix cornélien à faire : être une amie, qui va mettre en péril la mission, ou gérer la situation d'une main de fer et vous mettre vos amis à dos ? Cela modifiera les fiches de chaque personnage et orientera aussi différemment la destinée de chaque personne, même si l'impact m'a semblé ici moindre.

Sur de nombreux points, Dustborn est un jeu narratif tout ce qu'il y a de plus classique. On arrive dans un lieu, on papote, on visite les lieux dans lesquels on débarque et on remplit l'objectif demandé. Là où il se distingue en revanche, c'est qu'il se transforme tantôt en jeu de rythme, tantôt en beat'em all.

La partie jeu de rythme est plutôt classique et relativement rare. On jouera quelques musiques lors des concerts et on pourra parfois en composer de nouvelles dans le bus ou en campant. Ce n'est pas très difficile, même si selon moi la lisibilité aurait gagné à être améliorée. En effet, plutôt que débarquer classiquement du haut vers le bas, les notes arriveront ici de chaque côté de l'écran (chaque côté étant associé à une touche de la manette), ce qui rend parfois le tout assez confus et fait perdre inutilement des points et le combo en cours. En terme de musique, on est sur des sons punk-rock assez gentillets et... pas franchement inspirés. En dehors d'une musique - sur six jouables - je n'en ai pas retenu grand-chose. L'autre gros pan du jeu, c'est les bastons. Ça ne vous aura pas échappé, mais Pax se balade avec une batte de base-ball, et ce n'est pas pour taper dans la balle.

Dans quelques chapitres, on sera amené à rencontrer des ennemis de diverses natures (humains, robots...) qu'il faudra mettre KO par petites vagues. On sera souvent accompagné par Sai ou d'autres personnages rejoignant l'aventure ultérieurement qui pourront nous aider et permettront d'utiliser certains combos. En plus de taper avec sa batte, d'esquiver ou de contrer, Pax peut utiliser ses vocas (ses pouvoirs) pour influer sur les alliés et les ennemis. On pourra affaiblir les ennemis, les ficher par terre, leur faire peur, les faire halluciner ou encore booster ses alliés pour frapper plus fort. Les combos sont variés et plaisants à découvrir, même si les combats en eux-mêmes sont finalement assez redondants et peu engageants. Dustborn n'est pas un jeu très difficile de base, et il l'est encore moins à mesure qu'on améliore son arme en récupérant des pièces mécaniques durant son exploration des lieux.

De plus, les combats sont entachés par quelques bugs plus ou moins vilains. Premièrement, mon jeu a crashé à 5 moments différents, dont 4 durant les combats. Le jeu se met à ralentir, puis freezer et paf, crash, retour sur l'accueil de la console. Quand ce n'est pas un vilain crash, c'est une caméra qui se bloque dans un coin ou un ennemi qui passe au travers du décor et qu'on ne peut plus atteindre (sauf en lançant sa batte qui passe magiquement à travers les murs...). Autant vous dire que, dès que je voyais les gars de Justice débarquer, je soupirais d'avance en craignant un quelconque souci.

Puisqu'on parle de la technique, il faut savoir qu'outre les crashs susmentionnés, Dustborn réserve encore quelques surprises, moins gênantes heureusement. Quelques fautes dans les sous-titres et des pistes sons qui disparaissent parfois comme par magie pendant quelques secondes. Par rapport aux 10 chapitres et quelques 17 heures de jeu, ce n'est pas trop grave, mais j'espère toutefois voir un patch débarquer rapidement qui réglera ces problèmes et corrigera les soucis de framerate et de chargements un peu longuets.

Points forts Points faibles
Un road-trip assez chouette, en bonne compagnie Combats assez mous dans l'ensemble, ce qui casse le rythme
Une ode à la tolérance, qui fait du bien en ces temps mornes Nombreux soucis techniques (crash/ralentissement)
Globalement bien écrit... ... même si certains personnages sont parfois énervants
Une esthétique globalement réussie Certains décors sont désespérément vides
Plutôt long pour un jeu narratif Dernier chapitre expédié

Dustborn se révèle être une bonne surprise. Derrière ce road-trip narratif se cache une aventure humaine, où l'on parvient à s'attacher sans mal aux différents protagonistes, et où on évolue en même temps que l'héroïne, avec une envie de résister qui monte à fur et à mesure que l'aventure progresse, et où l'on ne peut s'empêcher de faire de vrais parallèles avec la situation actuelle et bien réelle de notre monde en proie au doute et à la division. Dommage que l'aspect beat'em all soit si perfectible, il n'était pas loin de décrocher le dragon "coup de coeur".



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