Rise of the Ronin – Un peu daté… mais pas inintéressant
Version testée : PS5
Plates-formes disponibles : PS5
Genre : Action-Aventure
Prix conseillé : 69,99€
Date de sortie : 22 mars 2024
Studio / Editeur : Team Ninja / Sony Interactive Entertainment
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
L'année 2024 a débuté sur les chapeaux de roue au niveau des sorties JV. Chaque mois, on a eu droit à un, voir plusieurs jeux notables, et le mois de mars n'échappe pas à cette règle, avec un Rise of the Ronin attendu par de nombreux joueurs, pour des raisons diverses et variés. De mon côté, je l'attendais aussi, non pas parce que c'était la Team Ninja aux commandes (qui m'aura fait suffisamment souffrir avec Nioh), mais plutôt parce que ça ressemblait à un Assassin's Creed au pays des samouraïs. Qu'en est-il en fin de compte après plusieurs heures à errer dans ce Japon du XIXème siècle ? Réponse dans les lignes qui suivent.
L'histoire de Rise of the Ronin nous narre l'histoire de personnages jumeaux à l'aura légendaire, que l'on va créer quelques minutes plus tard. Ces derniers ont été recueillis par la Forgeuse, une maîtresse en arts martiaux faisant partie de la résistance face au shogunat, qui va les former et transmettre ce credo. S'ensuit la création des deux personnages. Ici, on est libre de faire ce que l'on veut : deux avatars féminins, masculins, un de chaque... l'éditeur de personnages se révèle assez poussé, même s'il a souffert de la comparaison avec Dragon's Dogma 2, que je parcourais en parallèle. Les possibilités sont en effet bien moins nombreuses que dans l'oeuvre de Capcom, mais on arrive tout de même à créer des personnages uniques, et j'ai passé une petite heure à créer mes deux avatars. Si ça peut sembler gadget d'en créer deux, il n'en est au final rien, puisque tout sera justifié narrativement et qu'on prendra plaisir à passer de l'un à l'autre... quand le jeu le permettra.
S'en suivra ensuite une quête assez longue qui nous fera parcourir des régions ouvertes assez vastes, en se rendant dans des villes assez notables du Japon, où l'on devra accomplir notre vengeance et faire tomber l'institution en place. Sans être exceptionnel, le scénario du titre se suit bien et j'ai pour ma part fait un focus dessus, tant le contenu annexe s'est rapidement révélé redondant.
Car oui, si je parle de jeu daté dans le titre, c'est pour une raison. Encore une fois, le fait d'avoir joué à deux jeux en monde ouvert en même temps me fait faire des comparatifs qui ne vont pas à l'avantage de Rise of the Ronin. On a d'un côté un jeu organique, où l'on fait ce qu'on l'on veut sans aucun indicateur, et de l'autre, un jeu qui reprend tous les maux de l'open-world "à l'ancienne", proposant des camps à nettoyer, des quêtes annexes insipides et répétitives et autres joyeusetés que même Ubisoft tente de renier avec la dernière itération d'Assassin's Creed. C'est assez dommageable, même si je ne doute pas un seul instant que ça saura satisfaire une frange de joueurs désireux de nettoyer chaque mètre carré de chaque zone de jeu.
Puisqu'on parle de choses qui fâchent, un petit point sur l'aspect visuel du jeu, qui a été maintes fois décrié depuis sa sortie sur les réseaux sociaux. Oui, c'est un fait, le dernier-né de la Team Ninja n'est pas un jeu très abouti graphiquement. Il accuse en effet pas mal de retards. Pour autant, ce n'est pas du niveau d'une PS3, comme j'ai pu le lire ça et là. Les textures sont datés et quelques animations de personnages secondaires peuvent sembler assez rigides, mais le jeu se rattrape en offrant pas mal de panoramas très sympathiques à découvrir, et il propose en sus un mode performance d'une stabilité remarquable qui ne vient pas trop dégrader l'image, à l'exception des ombres. Les deux autres modes sont eux aussi stable à 30 images/seconde, mais dans un jeu comme celui-ci, j'ai préféré de loin la fluidité à la résolution/qualité d'image.
Car oui, s'il y a bien un élément où excelle ce Rise of the Ronin, c'est au niveau de son gameplay. Après Nioh et Wo Long Fallen Dynasty, je dois dire que j'appréhendais beaucoup ce point précis. Déjà, on peut choisir la difficulté au lancement, et l'ajuster directement en jeu, ce qui est pour moi un excellent point. Ensuite, l'équipe a fait de gros efforts d'accessibilité, en proposant un tutoriel assez détaillé et en permettant différentes approches et différentes armes pour s'adapter à un grand nombre de joueurs. En résulte un jeu à la profondeur insoupçonné, qui parvient à être exigeant sans pour autant être rebutant. Les combats sont jouissifs et les approches plurielles. J'ai pour ma part préféré jouer de manière discrète (en montant l'arbre de compétences qui va bien), en allant planter les ennemis au katana de dos et en dévissant des têtes au fusil, mais on peut aussi jouer de manière moins "lâche" (c'est comme ça que je qualifie mon style de jeu) en allant au front pour faire des combats dantesques à l'arme blanche. Comme bon nombre de jeux du genre, il faudra garder un oeil sur sa barre d'endurance pour éviter de se retrouver incapable de faire quoique ce soit, tout en effectuant les parades, contres et esquives au moment venu, et lancer des compétences dévastatrices... voir en faisant appel à notre jumeau, qui pourra nous remplacer au combat en ouvrant un autre angle d'attaque, pouvant désarçonner l'ennemi et le faire changer de focus. Grisant. Tout simplement.
Assez craintif au départ, j'ai au final apprécié mon aventure sur Rise of the Ronin. Certes, le jeu aurait gagné à moderniser certaines approches structurelles et à proposer un jeu mieux "fini" visuellement, mais ce qu'il perd à ce niveau, il le rattrape sans peine au niveau du gameplay. Les combats sont plaisants, profonds et techniques, tout en étant bien plus abordables que dans les précédentes oeuvres du studio. La Team Ninja a trouvé la bonne recette et j'ai à présent hâte de voir ce qu'il nous réserve pour l'avenir !