Persona 3 Reload – Un remake sombre et réussi
Version testée : PS5
Plates-formes disponibles : PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series
Genre : RPG
Prix conseillé : 69,99€
Date de sortie : 2 février 2024
Studio / Editeur : Atlus / Plaion
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Mon expérience avec Persona est un peu particulière. Plutôt que jouer à Persona 5 comme beaucoup, j'ai découvert Persona avec les spin-off du 5, à savoir Strikers et Tactica. Des épisodes qui m'ont plu et qui m'ont poussé à m'intéresser à la série plus en détails. Grâce au succès de son cinquièe volet, Atlus a ressorti Persona 3 Portable et Persona 4 Golden sur nos consoles actuelles. L'occasion pour moi de m'y essayer et d'arpenter Tartare… jusqu'à l'écœurement. Car malgré ses qualités indéniables, P3 était trop répétitif pour moi, qui ait lâché après une trentaine d'heures. C'est de ce que j'ai compris peu pour un Persona. Pourtant, j'ai poussé jusqu'à la limite, vraiment. L'arrivée d'un remake m'a donné envie d'accorder une nouvelle chance à cette épisode. A l'heure où j'écris ces lignes, je n'ai pas encore vu défiler le générique de fin, mais ce qui est sûr, c'est que je ne vais pas m'arrêter.
Le début de l'aventure nous place dans la peau d'un jeune lycéen venant de perdre ses parents dans un tragique accident et transféré au lycée Gekkoukan. Il arrive en pleine nuit au dortoir et voit des choses étranges. L'arrivée au dortoir le fait tomber nez-à-nez avec un petit garçon lui faisant signer un document dont on ne parvient pas à lire les lignes. Je signe avec mon nom : Kyo Tenshi.
Dès le lendemain, c'est la rentrée au lycée. On rejoint notre classe et on croise quelques têtes du dortoir, ainsi que des personnes avec lesquels on nouera des liens plus ou moins profond durant l'année à venir. La journée se passe normalement et on arrive au soir. Des choses étranges se passent, mais notre protagoniste n'en aura conscience que quelques jours plus tard, et devra affronter des monstres pour venir en aide à une des résidentes du dortoir.
On apprend ainsi l'existence de l'Heure Sombre, une 25ème heure dont la plupart des humains n'ont pas conscience, qui survient à minuit. Cette heure provoque des attaques de monstres et révèle l'existence d'une tour immense nous permettant d'accéder au Tartare, un lieu où les étages se succèdent, renfermant des monstres à la puissance croissante qu'on va affronter pour en apprendre plus sur nos origines, celle du Tartare et de cette fameuse heure cachée. En sus de ces mystères, le titre d'Atlus voit large et abordera bon nombre de thématiques qu'on a pas vraiment l'habitude de voir dans les RPG japonais. Cet épisode est réputé pour ses thèmes sombres et on ne peut qu'en attester manette en main. La société japonaise (et pas que) est critiquée de long en large et interroge le joueur à de nombreuses reprises.
Persona 3 Reload reprend en grande partie la structure du jeu d'origine avec des journées découpées en deux temps. Les journées qu'on passe au lycée et les soirs qu'on occupe soit en sortant avec des amis, soit en travaillant pour engranger quelques yens, soit en s'aventurant dans Tartare pour grimper les centaines d'étages de cette tour sans fin.
C'est cette succession quasi infinie d'étages à braver qui avait eu raison de ma patience dans P3P. Ici, un travail conséquent a été mené pour rendre l'expérience moins pénible et ça paye. Le studio utilise toujours la génération procédurale pour créer les étages à la volée mais a amélioré le système. On a maintenant des étages plus labyrinthiques et qui semblent un peu moins copié/collé que par le passé. Régulièrement, on a droit à des étages intermédiaires proposant des mini-boss, coffres rares et autres joyeusetés, ainsi que des étages à la géométrie totalement distinctes qui permettront à notre troupe de personnages de souffler. La lassitude ne s'installe donc pas aussi fortement que ça avait pu être le cas sur la mouture de 2009. La balance avec les journées permettant de réaliser quelques activités extrascolaires permettent aussi aux joueurs de mieux appréhender Persona 3 Reload sur la longueur.
Au niveau du gameplay, le jeu a aussi eu droit à un lifting assez conséquent. Sans grande surprise, Atlus est allé piocher assez allégrement dans Persona 5 pour retravailler son système et propose un mix "entre tradition et modernité", avec une interface qui reprend les animations et les effets de P5 tout en gardant les mécaniques propres à P3. Que les fans soient rassurés, l'Evoker (un pistoler utilisé par les détenteurs de Persona) est toujours de la partie et les différents protagonistes s'en serviront volontiers pour affronter les très nombreux ennemis peuplant la tour sans fin. On a toujours droit à un RPG au tour-par-tour, avec toutefois la possibilité de passer la main aux autres membres de l'équipe quand on réussit à exploiter les faiblesses des créatures adverses. On pourra aussi fusionner et utiliser les compétences de nos Persona pour venir à bout des boss les plus retors et continuer notre ascension.
Sur un plan strictement technique, Persona 3 Reload ne vous décollera pas la rétine. Le jeu s'affiche dans une très jolie plastique mais ne repoussera pas les limites des consoles. Ce n'est pas ce qu'on lui demande de toute manière. Le studio ne s'est en tout cas pas moqué de nous, avec les décors refaits de fond en comble et des cinématiques superbes. En ce qui concerne le doublage, j'ai opté pour la version japonaise et je la trouve superbe, bien que je déplore toujours le fait que tout ne soit pas doublé. L'OST n'est pas en reste, et elle tourne très régulièrement pendant que je travaille depuis que j'ai commencé le jeu !
Quel grand RPG que ce Persona 3 Reload ! Je suis extrêmement heureux de lui avoir accordé cette seconde chance, car il m'embarque à chaque nouvelle session de jeu. Un jeu au scénario profond, qui ne lésine pas sur les mécaniques de jeu toutes plus réussis les unes des autres. Si vous n'êtes pas trop rebuté par le fait d'explorer des dizaines et des dizaines d'étages d'une tour, vous en aurez clairement pour votre argent !