Suicide Squad : Kill the Justice League – Un jeu-service à potentiel
Version testée : PS5 et PC
Plates-formes disponibles : PC, Playstation 5 et Xbox Series
Genre : Action (Shooter/Looter)
Prix conseillé : 79,99€
Date de sortie : 02 février 2025
Studio / Editeur : Rocksteady / Warner Bros
Version PlayStation acheté par mes soins. Version PC fournie par l'éditeur en amont, merci à eux !
Il en aura fait couler de l'encre ces dernières semaines ce Suicide Squad : Kill the Justice League... et on ne peut pas dire que Warner Bros, l'éditeur, ait franchement aidé avec une communication qu'on qualifiera gentiment de "curieuse". Pourtant, il paraissait évident que la méfiance serait de mise après de multiples reports et quelques présentations pas toujours bien calibrés, mais plutôt que montrer patte blanche, on a plutôt eu droit à l'opacité totale, avec pour seul sésame possible l'achat de l'édition Deluxe permettant de jouer quelques jours avant le reste du monde. De mon côté, avec Rocksteady aux commandes, j'ai cédé aux sirènes de la Deluxe Edition sur PS5 pour rejoindre cette troupe de ravagés du ciboulot... et je confesse avoir passé un bon moment, bien qu'il ait été entaché de quelques couacs ça et là.
Qu'est-ce que vous feriez vous si on vous injectait une nano-bombe dans la tête et qu'un groupuscule top secret de l'armée vous envoyait ensuite au casse-pipe en menaçant de vous faire sauter le caisson si vous n'obéissiez pas ? C'est ce qu'a fait la très aimable Amanda Waller avec les membres de la Task Force X, une escouade constituée de détenus d'Arkham, qui vont beaucoup ronchonner mais qui ne bouderont pas leur plaisir d'aller tirer dans des aliens fluos, surtout quand ils apprendront que leur mission principale, c'est de tuer la Justice League.
Je ne vous spoile pas grand-chose jusqu'à présent, c'est, après tout, tout indiqué directement dans le nom du jeu ! Mais oui, nos quatre protagonistes vont devoir aller zigouiller plusieurs héros manipulés par l'extraterrestre Brainiac, un méchant un peu kitsch qui a fichu son gros vaisseau avec une tête affreuse au-dessus de Metropolis. Harley Quinn, Deadshot, Captain Boomerang et King Shark vont donc faire équipe et parcourir Metropolis, de jour comme de nuit, pour envoyer ad patres des hordes d'aliens, ainsi que Flash, Green Lantern et quelques autres héros de la Ligue.
La campagne principale vous occupera une douzaine d'heures environ et proposera de nombreuses cutscenes permettant de faire avancer l'histoire tout en dévelopant chaque personnage. Je n'attendais pas vraiment le jeu sur ce segment de par son statut de "jeu-service", mais force est de constater que le studio britannique a apporté un soin tout particulier à l'écriture et à la mise en scène globale de son histoire. En résulte de nombreux moments qui parviennent à véhiculer des émotions que je ne pensais pas avoir en jouant à Suicide Squad.
Oui, l'humour est prédominant, mais ce n'est pas le seul élément qui fonctionne bien. Les expressions des personnages, leur gestuelle, tout est superbement travaillé et renforce la crédibilité de l'ensemble tout en donnant le sourire jusqu'aux oreilles, aidé par une maîtrise totale des outils de la part des développeurs et artistes, qui montrent que Rocksteady fait partie des grands dans le paysage vidéoludique, avec des visages et des expressions faciales très développés, que je n'ai vu que dans certaines productions de Sony (The Last of Us et Horizon, pour ne citer qu'eux). Le tout est renforcé par un doublage de haute volée en version anglaise !
En bref, tout ce qui est "à côté" du jeu fonctionne à merveille. Quand on arrive en jeu, le bilan est un peu moins jouissif. La faute à des activités répétitives, peu variés et pas franchement inspirés. Escorter un véhicule, éliminer des vagues d'ennemis, récupérer des données... rien que les trois activités citées représente presque la moitié du contenu du jeu. Alors certes, il y a une volonté de varier les situations avec des modificateurs qui viendront varier l'expérience, du genre ennemis sensibles aux grenades uniquement ou encore vulnérables aux attaques de bouclier seulement. C'est parfois fun, parfois frustrant, mais toujours challengeant, sans parvenir à gommer la sensation qu'on fasse toujours la même chose. Pour avoir droit à un peu de sang neuf, on changera de personnage assez régulièrement, pour profiter des spécificités de gameplay de chaque personnage. C'est une véritable force du titre, puisque chaque protagoniste dispose de capacités uniques et de spécialisations d'armes distinctes, qu'on pourra renforcer via un arbre de talent qui permet de développer un style de combat bien précis.
Passé la déception initiale de voir nos vilains tirer avec des armes aux sons très "cheap", je me suis pris au jeu et j'ai pu dompter les capacités de chacun des quatre personnages, avec une préférence pour Deadshot et King Shark ! Les spécificités de nos héros sont d'ailleurs mises à contributions dans les défis de Nigma, qui fera utiliser les moyens de déplacements uniques de chacun dans des petits parcours d'agilité où l'on devra réaliser des scores de temps pour débloquer des éléments cosmétiques. Une boutique est par ailleurs disponible pour débloquer plus d'éléments de personnalisation. Les prix sont "standards" sur le marché, c'est à dire un peu trop élevé par rapport à ce qui est proposé. A voir si le passe de saison à venir permettra de débloquer des éléments aussi sympas que ça, sans devoir remettre la main au porte-monnaie.
Points forts
Points faibles
Il m'aura fallu un peu plus de quinze heures de jeu pour voir défiler le générique de Suicide Squad : Kill the Justice League. Jeu service oblige, ça ne signifie en rien qu'il s'agit de la fin, le jeu nous invitant à prendre part à une foultitude d'activités pour obtenir des armes, gadgets et autres puces hi-tech. Pour le contenu supplémentaire, il faudra attendre quelques semaines que la saison se lance, l'occasion pour nous de revenir sur le jeu quand le Joker débarquera en parsonnage jouable ! En l'état, la dernière production de Rocksteady offre une aventure plutôt chouette et extrêmement bien rythmée, tout en rendant attachante une troupe de personnages qu'on aurait plutôt envie de tarter de prime abord. C'est fun, c'est rythmé, c'est étrangement très joli. L'enveloppe est pour ainsi dire superbe. Les systèmes de jeu sont plus discutables, et demanderont une haute tolérance à la répétitivité à grande dose. Du haut de mes 20 heures de jeu, la saturation n'a pas encore pointé le bout de son nez. Je vais tout de même lever le pied en attendant la saison 1.
Découvrez nos derniers aperçus :
