Hellboy: Web of Wyrd – From Hell
Version testée : PC
Plates-formes disponibles : PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, Switch
Genre : Roguelite, Action
Date de sortie : 18 octobre 2023
Clé fournie par l'éditeur, merci à eux !
Le garçon venu de l’enfer
Fils d’une humaine et d’un infernal démon démoniaque, Anung Un Rama passe sa jeunesse en enfer, jusqu’à ce que, durant l’hiver 1944, Raspoutine, travaillant pour le compte de Heinrich Himmler et des Nazis, réussisse à invoquer le démon sur Terre, espérant se servir de la créature pour gagner la Seconde Guerre Mondiale.
Pas de chance, les américains passaient par là, c’est donc eux qui recueillèrent le démon et le surnommèrent Hellboy. Plus tard il sera adopté par Trevor Bruttenholm, un homme de bien, versé dans l’occulte. Il est par ailleurs à la tête du Bureau for Paranormal Research and Defense ou BPRD.
En grandissant, Hellboy devient un défenseur de l’humanité et rejoint les rangs du BPRD pour qui il va mener foultitudes d’investigations et livrer bien des batailles qui seront conté dans les BD éponymes et également en jeux vidéo avec Dogs of War et The science of Evil et depuis peu le dernier né de la famille, Web of Wyrd.
Hellboy est avant tout un personnage de comics créé par Mike Mignola en 1993 et mis en page pour la première fois en 1994 dans la mini-série Seeds of Destruction. Les aventures de Hellboy sont contées sous forme de one-shots et de moult mini-séries au fil des ans ainsi que deux adaptations au cinéma en 2004 et 2008 avec à la réalisation Monsieur Guillermo Del Toro… on ne parlera pas ici du reboot cinématographique de 2019 qui, dans ses meilleurs moment, se montre médiocre au mieux.. Mais ce qui est clair c’est que le personnage intrigue autant qu’il passionne, il faut dire que sa genèse et le cadre dans lequel il évolue a de quoi faire envie. Je m’explique, Mignola nous invite à suivre les pérégrinations d’un démon qui lutte contre les forces obscures en tout genre dans un univers inspiré des œuvres de H.P Lovecraft, Edgar Allan Poe ou encore Jack Kirby. Un univers riche qui va également se nourrir des mythes et légendes ainsi que de démonologie, d’histoire, sans parler des religions à travers le temps. Un gros pot pourri qui sent la santé mentale fragilisée et l’action qui tache.
Qu’est ce qui fait d’un homme un homme ?
Un hélicoptère se pose au milieu de l’Argentine et laisse sur place sa cargaison, un monstre rouge de deux mètres arborant un long manteau portant un symbole aux initiales étrange, BPRD, et face à lui, une bâtisse mystérieuse, la Maison des Papillons.
Le BPRD enquête sur des phénomènes paranormaux et leurs investigations sur de récents pics énergétiques à travers le globe les ont conduit aux coordonnées de cette maison dans laquelle les agents de terrain ont découvert une autre dimension. Malheureusement l’un des agents, Lucky, a disparu durant son exploration.
Hellboy arrive à la rescousse pour sauver ce qui peut l’être et poursuivre l’exploration laissée en suspens.
Suite à une mission de sauvetage mouvementée et la rencontre d’un femme mystérieuse se faisant appeler Scheherezade et bombardant le grand démon rouge protagoniste de l’histoire.. oui je sais.. c’est plus clair manette en mains.. Helboy entame donc son périple à travers cette dimension étrange appelée le Wyrd avec le soutien technique du BPRD.
Oooh, ça me gonfle…
Ce qui frappe tout de suite avec ce Hellboy : Web of Wyrd, ce n’est pas la main en pierre démesuré de son protagoniste mais bien la direction artistique choisie par l’équipe de développement. Ils ont pris les planches originales de Mignola et se sont appliqués à reproduire son style visuel et sa gestion bien particulière des ombres, à la fois sur les personnages et sur les décors. Il en va de même pour le design de Hellboy, fidèlement retranscrit, dans ses proportions étranges et son look atypique, le combo shorty + imperméable de Columbo… ça c’est banger. C’est un choix qui ne plaira pas à tout le monde, pour ma part j’ai été convaincu par la démarche qui en plus d’être assumée rend le jeu impactant visuellement. A l’instar d’un Breath of the Wild qui à son époque a su éblouir les joueurs grâce à sa direction artistique et ce malgré le retard technique de la Switch face à ses concurrentes.
Web of Wyrd s’offre avec cette patte graphique un visuel qui marque de façon positive malgré ses défauts. On notera aussi que les cinématique et les dialogues se font en alternance de plans fixes, découpés à la manière d’une bande-dessinée, pour nous faire rentrer un peu plus dans cette ambiance comics.
Bon, la façade du bâtiment c’est sympa, mais qu’en est-il des fondations ?
Web of Wyrd est un roguelite ,on va donc parcourir des niveaux générés aléatoirement au travers de plusieurs biomes disposant chacun de leur ambiance propre. Chaque exploration dans une zone sera l’occasion de récupérer de quoi s’améliorer et achetant et améliorant des armes et reliques offrant divers atouts, qu’ils soient défensifs ou destructeurs. Ce sera à vous de choisir votre approche en sélectionnant les équipements qui vous accompagneront dans le Wyrd.
Pour ce qui est des combats, on reste classique, une touche pour mettre des bourre-pifs des enfers (vous vous souvenez, on avait parlé d’une grosse main en pierre), une pour utiliser votre arme à feu (servant à étourdir les ennemis), la touche d’esquive et la petite parade qui va bien, on a également une petite jauge qui permet de déclencher un coup dévastateur sur les forces du mal (un genre de bourre-pif ultime). Simple et efficace. Les affrontements sont donc des séquences qui demandent de jongler entre les différentes options avec le bon timing… ça c’est la théorie.. dans la pratique certaine personne on tendance à équiper le plus gros flingue et à marteler la touche de coup de poing jusqu’à pouvoir planter une patate de forain avec la furie qui va terrasser le boss avant de se faire tuer… chacun son style, on ne juge pas.
Du coté de l’exploration, ce qui peut choquer ce sont les déplacements, Hellboy se contente de marcher et lorsque l’on utilise le sprint… disons que je ne pensais pas me dire un jour ‘’Hellboy, je le prend à la course’’ et puis avec le recul, finalement, un démon rouge de deux mètres avec un bras en pierre aussi lourd que la cheminée… bon il est pas rapide mais je suis sûr qu’il a d’autres talents .
Hormis cette sensation de lourdeur dans les déplacements, ce qui de mon point de vue renforce la stature imposante du personnage, force est de constater que le jeu ne surprend pas dans sa forme. En effet on va parcourir chacune des zones en affrontant les divers ennemis qui se dressent sur la route, ramasser les bonus aléatoire qui nous sont accordés en début de niveau et récupérer les objets de collections disséminés à droite et à gauche sur le chemin qui mène au boss de fin de niveau pour un duel épique qui testera notre maîtrise du système de combat. Le contrat reste malgré tout rempli, on passe un bon moment dans cet univers inquiétant aux côtés d’une galerie de personnages composée de nouveaux arrivants aussi mythiques qu’ésotériques, à la recherche d’une réponse aux événements étranges qui ont amené le BPRD et Hellboy à s‘aventurer dans ce lieu étrange qu’est le Wyrd.
Je suis ignifugé, pas toi…
Visuellement imparable, les planches de Mike Mignola prennent vie sous nos yeux, les biomes ont chacun leurs esthétique marquée et leur palette de couleurs qui renforcent leurs différences et nous transportent dans un miroir déformant de notre réalité peuplé d’abomination et d’esprit ancestraux pas toujours hostiles mais jamais complètement de confiance.
Le scénario bien que simple profite de l’expérience d’écriture de l’auteur et créateur du démon rouge, les dialogues font mouche et le doublage donne vie aux personnage de belle manière.
J’ai par exemple particulièrement apprécié la performance du regretté Lance Reddick en Hellboy, qui donne au personnage un côté plus calme et mesuré tout en étant diablement imposant.
J’ai passé un excellent moment en compagnie de Hellboy et de ses acolytes du BPRD, l’histoire et son développement, sans forcément me surprendre, m’ont accroché et donné envie d’en connaître le dénouement.
Le choix du roguelite pour adapter Hellboy est surprenant au départ mais il s’avère que la sauce prend très vite et finalement on regrette un titre un peu court et on espère un retour de la team Upstream Arcade sur une nouvelle itération de la licence, plus longue et plus complète.