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Daydream : Forgotten Sorrow – Un cinematic-platformer imprécis

Date de sortie : 14 juin 2023. Version testée : PC (Steam). Version française : texte. Temps de jeu : ~5heures. 
Clef obtenu via une agence de presse.

De Little Nightmares à Limbo, en passant par Oddworld ou encore Somerville, j'ai écumé bon nombre de jeux qu'on qualifie couramment de cinematic-platformers. Même ceux qui font un peu peur ont réussi à m'intéresser. C'est donc tout naturellement que j'ai accepté de découvrir Daydream : Forgotten Sorrow. Développé par le studio Frozen Line, le jeu nous fait incarner Griffin, un jeune garçon en apparence, qui voyage avec son ours en peluche Birly dans un monde aux ambiances aussi variées qu'étranges.

Après une rapide cinématique d'introduction, on se retrouve directement dans le feu de l'action puisque notre protagoniste tente d'échapper à une main flippante bien décidé à nous étriper. Comme si cela ne suffisait pas, le décor s'effondre de part et d'autre et on doit slalomer pour éviter de tomber et mourir. L'ambiance est posée.

Heureusement, la course-poursuite est brève, et on entame une phase plus calme qui correspond davantage au feeling global du titre. Oui, il y aura quelques moments de stress avec des monstres auxquel on devra échapper, mais c'est surtout et avant tout de la plateforme et des puzzles à résoudre. Si j'ai évoqué Little Nightmares d'entrée de jeu dans l'introduction, c'est parce que vous aurez normalement fait vous-même la "filiation" en regardant les captures d'écran qui émaillent cet aperçu.

Oui, Daydream s'inspire fortement des 2 jeux d'aventure horrifique de Tarsier Studios, cela se ressent sur à peu près tout. L'ambiance de certains lieux, les déplacements, la manière dont sont pensés les puzzles... il en devient parfois compliqué de se dire que c'est un studio différent qui a donné vie à l'univers de Griffin et son ours. Les thématiques abordées et suggérées sont heureusement distinctes. Ici, tout n'est pas qu'horreur et désolation. Le jeune garçon rêve de château enchanté et de plaines bucoliques, et tout cela transparaît dans le jeu, mais il est rattrapé par certains traumas de la vie, ce qui change drastiquement l'ambiance des lieux, et il pourra compter sur son ours et ami pour aller mieux et braver les maux.

Outre les environnements sombres, labyrinthiques et bien trop angoissants pour un enfant, les difficultés à braver se manifeste comme dit plus haut, par la fuite, mais surtout et avant tout en progressant aux travers de multiples phases de plateformes et de puzzles à résoudre, avec l'aide de Birly. En cela, le jeu se distingue pas mal de l'inspiration précédemment citée. L'ours nous accompagnera durant une bonne partie de l'aventure, et il faudra régulièrement lui donner des ordres ou l'aider à accéder à une plateforme particulière pour qu'il puisse nous aider en retour. Cela se manifeste par une interface avec quelques éléments en surbrillance et des pattes d'ours à poser à un endroit spécifique pour envoyer notre acolyte faire son travail.

Soucis, s'il en est vraiment un, c'est qu'il y a toujours une latence désagréable. Quand on tente de prendre l'ours dans nos bras pour le balancer plus loin afin qu'il nous aide, il peut s'écouler près d'une seconde pour que notre personnage effectue l'action... pire, l'ours ne comprend pas toujours les ordres, et rebroussera parfois chemin sans qu'on ait d'explication sur l'agissement. Très souvent, c'est parce qu'on a mal géré un puzzle ou qu'un obstacle barre le chemin, mais le fait que rien ne soit dit n'aide pas.

Et cela ne concerne malheureusement pas que l'ours. Si vous trouviez Little Nightmares imprécis, je suis au regret de vous dire qu'ici, il faudra faire preuve de beaucoup de sang froid à certains endroits. Au fur et à mesure de ma progression, je suis parvenu à affiner mes sauts et à gérer l'inertie de notre personnage, mais bon sang qu'il est gauche ! Les sauts à côté d'une plateforme, j'ai arrêté de les compter, les plateformes qui en fait n'en sont pas vraiment ? Pareil. On se retrouve parfois dans un bête die & retry à multiplier les réapparitions au checkpoint juste pour voir ce que le jeu permet. Et au vu des scripts mis ça et là, il est assez peu permissif, à mon grand dam.

Et très franchement, c'est dommage que le jeu soit entaché par ses problèmes de gameplay, car, sur le reste, l'expérience proposée vaut clairement le détour. L'ambiance et les décors sont inspirés et m'ont à plusieurs reprises occasionné un "waouh". Il faut dire que malgré le fait que ce soit une petite équipe derrière le projet, ils n'ont pas lésiné sur les technologies utilisées, et ça se ressent. Le jeu fait usage du ray-tracing par exemple. Alors bon, à l'activation, je suis passé de 100 FPS à 12, et il a fallu paramétrer le tout assez finement pour avoir un rendu correct tout en étant fluide. Pour ça, j'ai pu compter sur le DLSS (en équilibré) pour avoir un jeu qui tourne au final en 2K, avec tous les settings à fond (Ray-tracing compris) et et avec 60 FPS globalement maintenu, sauf en sortant des phases de chargement. Rien d'anormal. Et le Ray-tracing, on le sent clairement. Déjà, en le désactivant, le PC souffle moins, mais c'est du détail. Quand il est activé, les ombres sont folles, les reflets parfaits, et ça rajoute vraiment quelque chose à l'ambiance globale dans les milieux clos.

Pour autant, pas d'inquiétude, on reste ici sur du détail technique, perceptible certes, mais comme souvent nullement indispensable. Daydream se défend de toute façon artistiquement très bien, ce qui est l'essentiel. Il s'étend sur une dizaine de chapitres, en renouvelant régulièrement ses environnements, ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas. De plus, comme bon nombre de cinematic-platformers, le jeu se termine plutôt rapidement, et on peut finir ça en 4 heures je pense, ou un peu plus de 5 dans mon cas, vu que je suis mort beaucoup de fois et que j'ai mal lutté sur certains puzzles (pour ma défense, j'étais très fatigué).

Les + Les -
Un duo de personnages attachant Quelques latences quand on interagit avec l'ours
Univers intriguant Imprécisions lors des sauts
Plutôt joli Quelques puzzles pas très clairs
Ni trop court, ni trop long

Daydream : Forgotten Sorrow est un titre sympathique, qui ravira les aficionados de cinematic-platformer. Griffin et Birly forment un duo attachant et devoir jongler entre les compétences de chacun apporte une dynamique intéressante à l'ensemble. Dommage que le jeu s'empâte un peu dans ses phases de plateformes et qu'il ne soit pas toujours très clair sur ses intentions dans certains puzzles. On reste quand même face à une œuvre sympathique, méritant qu'on se penche dessus quelques heures.



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