Le Seigneur des anneaux : Gollum – Pas si précieux

Version testée : PS5 (Également disponible sur PC, PS4 et Xbox One|Series)
Mon temps de jeu : ~5h | Jeu terminé : Non | Condition de test : Pré-Patch Day-One
Prix conseillé : 59.99€. Version dématérialisée fourni par l'éditeur.

Depuis que j'écris sur Game-Guide, j'ai pu découvrir et tester moult jeux, certains bons, d'autres moins, avec des niveaux de finitions variables. J'ai toutefois espéré que le titre développé par Daedelic Entertainment ne fasse pas partie de cette seconde catégorie, même si les quelques apparitions du jeu et les retards semblent l'y avoir destiné. Il faut dire que la gestation a été compliqué, et le changement d'éditeur n'a pas du aider le pauvre studio allemand qui a du concéder pas mal de choses, jusqu'à livrer une œuvre bancale. Vu la lettre d'excuse récemment publiée, c'était quelque chose de connu, et derrière des excuses en apparence sincère, j'espère qu'on pourra avoir un jeu jouable à terme, même si ça ne sauvera pas certains choix fait durant le développement.

A des fins de transparence, je tiens à préciser que je parlerai que des 4 chapitres que j'ai fait sur les 10 disponibles. J'ai décidé d'attendre patiemment (et après avoir perdu ma sauvegarde pour la seconde fois) la sortie des patchs promis par l'équipe de développement avant de m'y remettre et de terminer le jeu. Il y a donc fort à parier que cet article soit mis à jour, ou qu'un nouvel article paraisse après que le jeu soit corrigé.

Si vous avez parcouru les réseaux sociaux et d'autres sites d'actualités vidéoludiques ces derniers jours, il est fort probable que vous ayez vu l'état technique du jeu, qui nous ramène une décennie en arrière graphiquement. Des textures disgracieuses ou qui ne se chargent pas, des effets de lumière décevants, des personnages modélisés de manière grossière et une multitude de bugs ayant provoqué le plantage de ma console à de nombreuses reprises, même avec les correctifs qui ont entraîné la perte de ma progression... J'ai ri jaune à de nombreuses reprises devant ma console, me consolant avec les rares aspects positifs : Gollum est plutôt bien animé, et malgré les textures médiocres, certains paysages sont réussis si l'on opte pour le mode graphique approprié. L'ambiance générale du jeu est également réussie. C'est sombre, crasseux, et cela correspond bien à ce que l'on imagine de l'univers de Tolkien par rapport à notre hobbit "déchu" et aux orcs.

L'histoire en elle-même n'est pas dénuée d'intérêt, même si elle ne respecte pas la trame établie par Tolkien. L'intrigue se déroule après la perte de l'Anneau par Gollum et avant sa découverte par Bilbo Bessac (ce qui peut surprendre, surtout pour ceux d'entre nous qui n'ont pas lu les livres, mais cela semble être la traduction la plus fidèle). Nous explorons donc différents lieux de la Terre du Milieu, des premiers pas dans les Montagnes de l'Ombre aux cachots de Barad-dûr en passant par les Royaumes Sylvestres... Gollum se fait capturer la plupart du temps et doit tout mettre en œuvre pour s'échapper. On pense évidemment à Styx, mais avec beaucoup moins de possibilités. Contrairement au gobelin voleur, notre protagoniste est un être extrêmement faible qui ne peut compter que sur la ruse et l'agilité pour espérer s'en sortir.

La ruse, justement, on pourra choisir d'en abuser ou non lors de pas mal de séquences nous laissant le choix et révélant la complexité psychologique du personnage. Bien que Gollum ait, on le sait, pris l'ascendant sur Sméagol, ce dernier peut se manifester et choisir de faire le bien en évitant certaines crasses que son penchant "démoniaque" aurait fait sans vergogne. Cela prend différentes formes, soit via un simple choix binaire comme celui illustré plus bas, soit via des "conversations" entre les 2 personnalités où il faut utiliser les bons arguments pour remporter le duel. J'ai systématiquement opté pour Sméagol, vu que Gollum est quand même une sacrée pourriture, mais j'ai beaucoup aimé ce principe, même si on sent qu'il est sans conséquence réelle sur l'univers. Pour le reste, on naviguera souvent d'un point A à un point B pour compléter des objectifs, et ça se manifestera souvent par des phases de grimpettes et d'observation d'environnement, on en jouant la discrétion pour éviter les adversaires, ou les isoler pour pouvoir les gérer seul (les rares fois où c'est possible). Le studio évite l'écueil de l'action et c'est clairement un plus vu que ce ne sont pas des phases très passionnantes.

Il demeure toutefois un sentiment constant de rigidité et de "relique du passé" quand on lance Le Seigneur des Anneaux : Gollum. Et sur ce point, pas sûr que patchs à venir puisse changer quoique ce soit à l’œuvre finale. En l'état, le titre pâtît clairement de sa technique défaillante et de certains choix un peu hasardeux en terme de game-design. Tout n'est pas à jeter pour autant, l'écriture est plutôt bonne (en dépit d'une traduction approximative) et le langage elfique apporte quelque chose en matière d'immersion. Gollum est également un personnage complexe, parfois malaisant, que je me suis surpris à aimer découvrir plus en détails. Et juste pour ça, j'y reviendrais, quand le studio estimera corrigé ce qu'il faut.