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After Us – Une fable écologique déroutante

Version testée : PS5. Également disponible sur Xbox Series et PC.
Genre : Aventure/Plateformes. Temps de jeu : ~8h
Copie dématérialisée fourni par l'éditeur.

After Us est un titre que j'avais mis sur ma liste d'attente après avoir raté la première preview proposée, faute de temps. Le trailer m'a immédiatement captivé par son esthétique soignée et abstraite, son propos qui me parlait, ainsi que par son héroïne flottante et innocente. J'avais clairement envie de m'y plonger. Peu rancunier (encore merci à eux), l'éditeur m'a fourni une clé pour que je puisse jouer à la version complète du jeu, et waouh, quelle expérience !

Le titre développé par Piccolo Studio (à l'origine du sympathique Arise: A Simple Story) nous met aux commandes de Gaïa, qui prend ici une forme matérielle pour partir à la recherche des 8 réceptacles. Chaque réceptacle contient un esprit animal qu'il faudra libérer afin qu'il puisse regagner l'Arche et permettre à la Nature de s'étendre à nouveau. Nous partons donc en émissaire sur Terre et comprenons immédiatement la raison de la tristesse et de la colère de la douce Gaïa.

Le monde est à l'abandon, jonché de déchets, et aucune trace de nature n'est perceptible à l'horizon. Les ruines et la désolation règnent en maîtres, avec des humains transformés en statues de pierre, appelées "Les dévoreurs". Ce terme est fort, mais également très juste. After Us critique sans détour l'humanité, notre volonté incessante de vouloir toujours plus, de prendre plus de place, de consommer à outrance sans penser à l'équilibre entre la nature et notre confort.

Toutes les actions de l'homme ont rendu la planète "invivable", créant ainsi un contraste frappant entre l'obscurité environnante des lieux (avec l'huile menaçante qui tente de nous engloutir) et la lumière pure émanant de notre protagoniste, laissant derrière elle une traînée d'herbes et de fleurs. Cela renforce davantage la dualité entre la morosité de l'artificialité humaine et la verdure de la nature. Le péché semble être enraciné dans ces "dévoreurs" qui conservent parfois une âme déchue et qui tenteront de détruire Gaïa. Cependant, le studio a réussi à éviter de sombrer dans le nihilisme pur. Grâce au pouvoir de notre héroïne, nous pouvons libérer des âmes "pures" qui nous permettent de revivre certains souvenirs dépeignant les humains comme des êtres sensibles, les montrant dans des situations essentiellement positives où l'amour et l'espoir prévalent.

En plus de collecter des souvenirs et de purifier les réceptacles, nous devrons également libérer une centaine d'esprits cachés dispersés ici et là dans les niveaux. Nous devrons donc examiner attentivement notre environnement, en utilisant le chant de Gaïa qui génère un écho nous guidant vers l'esprit le plus proche... s'il est à portée de chant, du moins.

L'exploration occupe une place centrale dans l'expérience, et il est essentiel d'analyser notre environnement et de tirer parti de chaque capacité de notre personnage pour atteindre le sacro-saint 100%. À mon niveau, il me reste près d'un tiers des esprits à collecter et j'ai manqué une vingtaine de souvenirs, en avançant relativement rapidement, puisque j'ai vu le générique de fin après 8 heures de jeu. Si vous êtes un adepte de la complétion, une deuxième partie peut être envisagée !

En ce qui concerne les sensations de jeu, il s'agit d'un jeu de plateforme en 3D qui nécessite quelques minutes d'adaptation avant d'être correctement maîtrisé. Gaïa se déplace rapidement et peut sauter haut, en plus d'avoir la capacité de faire des doubles sauts et de planer brièvement. Elle est donc plutôt agile, mais les plateformes peuvent parfois être très éloignées, ce qui demande des sauts précis pour ne pas tomber dans un abîme sans fond. Au fur et à mesure de la libération des réceptacles, de nouvelles compétences seront débloquées, telles que la possibilité de courir sur les murs, de "végétaliser" des câbles en concentrant notre force vitale grâce à la gâchette L2 (ce qui génère une zone circulaire végétalisant temporairement l'environnement), permettant ainsi de glisser dessus, ou encore d'utiliser notre énergie vitale pour combattre les quelques ennemis présents dans le jeu.

En effet, l'environnement dans son ensemble est hostile, et comme mentionné précédemment, certaines âmes en peine tenteront de vous attaquer. Heureusement, les combats ne sont pas fréquents, mais ils peuvent devenir assez éprouvant lorsque vous êtes poursuivi par plusieurs dévoreurs ou que vous devez affronter un dévoreur "blindé". Les ennemis normaux nécessitent généralement 3 à 4 coups bien placés pour être vaincus en lançant une orbe qui les traverse à l'aller comme au retour, si vous visez correctement ! Les autres ennemis demandent un peu plus de stratégie, car vous devrez lancer votre boule loin, puis attendre que l'ennemi se précipite vers vous (ou vous déplacer habilement et rapidement) pour rappeler l'orbe et frapper leur dos, souvent non protégé. Cependant, ce n'est pas la partie la plus amusante du jeu, et l'anxiété sera souvent présente, surtout lorsque le jeu effectue une sauvegarde automatique ou charge de nouveaux éléments du décor en plein combat... ce qui peut entraîner des ralentissements considérables voire un freeze complet du jeu, quel que soit le mode graphique choisi.

Deux modes graphiques sont proposés : un mode 4K natif qui fixe le taux de rafraîchissement à 30 images par seconde, et un deuxième mode qui vise les 60 images par seconde avec une résolution variable visant le 2K. Peu importe le mode choisi, le jeu propose des décors extrêmement détaillés qui impressionnent autant qu'ils peuvent parfois mettre mal à l'aise, et la finition globale du jeu est correcte, même si j'aurais espéré moins de ralentissements pour un titre destiné à la "next-gen".

Les + Les -
Gaïa, une entité touchante De nombreux ralentissements sur PS5, à chaque sauvegarde automatique
Une direction artistique somptueuse Quelques imprécisions dans les contrôles
L'écologie, un terme pas si commun dans le JV Une caméra qui grippe dans les lieux exigus
Un level-design qui sert la narration
Le mode 2K/60FPS, un très bon compromis entre fluidité et qualité

Si vous cherchez une œuvre légère, After Us n'est pas un titre pour vous. Le jeu de Piccolo Studio est une fable éminemment écologique, qui pose un regard fataliste mais pas si irréaliste sur l'avidité humaine et son potentiel de destruction de tout ce qui l'entoure. Pour autant, il arrive aussi à capter certaines qualités humaines qui amèneront parfois, brièvement, Gaïa à sourire, et par extension, nous, joueurs. After Us est un jeu qui nous questionnera et nous fera passer par bon nombre d'émotions. En tout cas, ce fût mon cas.



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