Planet of Lana – Une odyssée aussi sublime qu’émouvante

Version testée : PC (Intel Core i9-9900KF 3.60GHz/MSI GeForce RTX2080 8GB/16GB DDR4)
Également disponible sur Xbox Series (et via le Xbox Game Pass). Périphérique utilisé : Manette Xbox Series.
Temps de jeu : ~5 heures. Clef fourni par l'éditeur.

C'est lors de la Gamescom 2022 que j'ai pu poser mes mains pour la première fois sur Planet of Lana. J'en avais vanté les louanges à l'époque, aidé par une patte graphique exceptionnelle et par un univers enchanteur au possible, bien que j'étais légèrement sur la retenue devant le classicisme apparent de la structure de jeu. Wishfully a pu tranquillement finir la gestation de son titre et m'a permis de jouer à une version complète du titre, pour mon plus grand plaisir ! Croyez-moi, je continuerai à vanter les mérites de cette œuvre pendant de nombreux mois.

Dans Planet of Lana, nous incarnons une jeune fille dont le nom est éponyme, dont la vie est brusquement bouleversée par une invasion extraterrestre. Alors qu'elle se trouve en forêt avec son ami, plusieurs vaisseaux surgissent et enlèvent son peuple sous ses yeux, rappelant un passage mémorable de La Guerre des Mondes. Son objectif est simple : retrouver les personnages enlevés et survivre. Alors qu'elle est au plus bas moralement, une étrange petite créature noire vient la réconforter et l'aider dans sa quête ! C'est ainsi que débute une aventure d'environ 5 heures, qui m'a fait ressentir toute une palette d'émotions, sans qu'aucune parole ne soit prononcée dans le jeu. Tout passe par la narration environnementale et les interactions entre Lana et son fidèle compagnon, et c'est une réussite totale à cet égard !

Si le scénario de départ peut sembler assez simple, il devient de plus en plus intriguant au fur et à mesure de notre progression dans l'aventure, et nous nous retrouvons face à une histoire de science-fiction plutôt intéressante qui gagne en tension, jusqu'à un dénouement mémorable dont je me souviendrai longtemps !

En plus de son récit, l'ambiance qui règne tout au long de l'aventure est magnifique et ne faiblit que rarement (bien que j'aie été légèrement déçu par les passages dans les grottes, heureusement peu fréquents). Le jeu parvient à se renouveler aux moments clés en variant les environnements de manière redoutable. Nous découvrons des paysages à couper le souffle et une faune, bien que peu diversifiée, incroyablement réussie. Le contraste entre cette nature harmonieuse et les monstres mécaniques auxquels nous sommes confrontés tout au long de notre périple fonctionne également à merveille.

J'évoquais les affrontements la ligne du dessus, mais ce n'est pas tout à fait exact. Oui, Lana sera amené à neutraliser certains ennemis à des moments clés de l'aventure, mais ça reste un personnage très fragile qui privilégiera la furtivité et la ruse pour se déplacer. On se cachera ainsi dans les hautes herbes (un petit crâne noire qui survole une touffe d'herbe ne semble pas alerter nos chers monstres métalliques) en examinant notre environnement et la routine de notre adversaire pour passer ni vu ni connu, ou en trouvant de quoi écraser ce dernier.

En terme de formule, Planet of Lana n'invente clairement rien, et singe efficacement des recettes éprouvés par INSIDE ou Little Nightmare. Difficile d'en demander plus, tant les titres évoqués ont su proposer des expériences excellentes. En sus de la jeune fille, on pourra contrôler la petite créature assez sommairement. Lana peut en effet donner quelques ordres simples à Chabouboule (c'est le surnom que je lui ai donné). Va là-bas, attrapes moi cette corde, passes par ce trou, contrôles cette créature... on fait assez rapidement le tour des capacités de Miu (son vrai nom), mais ça crée un lien assez fort entre les deux protagonistes, et on s'attache très vite à notre seul partenaire de jeu qui permet en plus d'ajouter un peu de variété, même si ça n'a pas été très bien exploité par le studio. C'est probablement sur ce point que le titre m'a "déçu". Le titre de Wishfully est un simple, très simple. Excepté un puzzle en début d'aventure, le jeu ne m'a opposé aucune résistance et hormis à un moment (dans le premier quart de l'aventure qui plus est), ma progression n'a pas été bloqué. Autant dire que si vous êtes coutumier des énigmes environnementales, vous ne serez pas beaucoup challengé (à moins que vous ne décidiez de trouver les 10 sanctuaires permettant d'étoffer le lore, j'en ai trouvé 5 lors de ma première run).

J'ai déjà mentionné la magnifique direction artistique de Planet of Lana, mais il est également important de souligner la qualité technique du jeu. Sur mon PC, j'ai pu profiter d'un framerate constant de 60 images par seconde avec les paramètres au maximum en 4K. La finition du jeu est quasiment exemplaire dès son lancement, ce qui est assez rare en cette année 2023, et cela mérite d'être souligné !

En outre, comme je l'avais mentionné dans ma preview, l'ambiance sonore est également remarquable. On peut entendre les bruits de la nature en toile de fond, ce qui renforce considérablement l'immersion, tout en mettant en avant les sonorités mécaniques des envahisseurs. Cela contribue grandement à l'atmosphère du jeu.

Ma patience a été récompensée dignement avec Planet of Lana ! Tout ce que j'avais pu entrapercevoir pendant la démo a été confirmé. Oui, il ne s'agit pas d'un titre qui révolutionnera le genre cinematic-platformer. Est-ce un tort ? Nullement. Lana et Miu forment un duo extrêmement attachant qu'on prendra plaisir à suivre et à aider tout du long. Je sors de ces quelques heures de jeu comblé. J'en aurai aimé un peu plus, c'est vrai, et je n'aurai pas dit non pour un peu plus de recherches dans les puzzles, mais qu'importe. En l'état, Planet of Lana reste un excellent titre, qui devrait pouvoir prétendre à mon top 10 de l'année sans trop de peine.