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The Last Case of Benedict Fox – Cauchemar dans les limbes

The Last Case of Benedict Fox est un jeu que je n'avais pas particulièrement remarqué jusqu'à la Paris Games Week où, de passage sur le stand Xbox, on m'a invitée à le découvrir. J'ai alors eu une discussion passionnante avec les membres du studio Rogue Games (vous pouvez retrouver mon article ici), et ils m'ont donné envie d'en connaître plus. Du coup, je n'ai pas hésité à accepter une clé PC pour y jouer dès son lancement, le 27 avril :

The Last Case of Benedict Fox est un jeu d'action/plateforme (ou metroidvania) embarquant dans un monde lovecraftien, style années 20, art déco et grand ancien à tentacules. Le héros, Benedict, une sorte de détective du surnaturel, tente de remonter la piste de son père qu'il n'a jamais connu. Son enquête, qui semble avoir été longue et laborieuse, l'amène jusqu'à la demeure de son père. Malheureusement, dans l'immense manoir gothique, il ne trouve qu'un corps. Il est arrivé trop tard... Ou pas ! Car, grâce à la magie et à l'entité démoniaque qui habite son corps, Benedict est capable de s'immerger dans le subconscient du mort. À travers les rêves, et surtout les cauchemars d'un esprit déjà parti dans l'au-delà, Benedict va tenter de recomposer les fragments de mémoire qui subsistent et démêler les fils de ce qui a tout l'air d'être un drame familial.

Le jeu se base sur le gameplay habituel du genre, mêlant exploration, combats et puzzles. Concrètement, il faut se frayer un chemin à travers les limbes, monde étrange entre Lovecraft et Tim Burton, qui ne se déroule "que" de la gauche vers la droite. Bien qu'étant donc en "fausse" 3D, les décors sont magnifiques, avec un de ces jeux de couleurs ! C'est d'ailleurs ça qui m'avait attirée de prime abord. Il faut sauter. Beaucoup. Combattre. Assez souvent. Et surtout exploiter au mieux les capacités démoniaques de Benedict et les consommables qu'il peut acquérir. Grâce à ses talents (qui progressent au fur et à mesure de l'aventure), il débloque de nouvelles zones, récolte des indices, ouvre des portes, dévérouille des points de téléportation rapide, et récupère une foultitude d'éléments liés à l'histoire.

D'habitude, je n'aime pas trop ce genre de jeu. J'avoue que je m'étonne moi-même. Mais fort heureusement, le studio a été très habile dans son design. Pour intéresser tous les publics, chaque partie se paramètre grâce à un grand nombre de niveaux d'assistance, des options qui peuvent être ensuite ajustées à la volée en cours de partie. Vous aimez bien l'histoire, mais vous ne voulez pas galérer à tuer des méchants ? Pas de souci, ils vont désormais mourir en un seul coup. Vous n'aimez pas échouer ? Hop, une case à cocher, et Benedict devient immortel. Ou alors, vous vous perdez souvent dans les couloirs et vous détestez ça ? Le monde et la mini-carte se remplissent de tout un tas d'indicateurs et d'indices pour progresser. Ou même vous ne voulez pas avoir à vous frotter aux puzzles ? Aucun souci, voilà pour vous un magnifique bouton de résolution automatique.

Bien sûr, chaque joueur pourra choisir ses propres aides, afin d'ajuster le jeu à ses envies. Rien n'empêche non plus d'activer ou de désactiver les aides à des moments critiques, pour passer un boss qui pose trop de difficultés sur le moment. Il faut faire attention cependant à ne pas non plus rendre le tout trop trivial car le jeu pourrait en perdre sa saveur, et devenir une promenade insipide. Ce serait vraiment dommage de gâcher !

The Last Case of Benedict Fox n'est malheureusement pas exempt de défauts. Déjà, il faut bien le noter, la traduction française est catastrophique. Heureusement que je parle anglais car il manque énormément de nuances, des termes sont traduits littéralement, sortis de leur contexte, ou on a des parties tout simplement oubliées. Je pense que le comble, c'est clairement quand le nom du personnage est traduit par "Benoit" dans un dialogue. J'avoue que j'ai eu quelques secondes de flottement à me demander si je n'avais pas raté l'intervention d'un nouveau protagoniste. Ensuite, les contrôles ne sont corrects qu'avec un contrôleur. Il m'a d'ailleurs été vivement conseillé d'utiliser une manette pour mon test et d'oublier clavier et souris. Mais même là, la prise en main du personnage n'est pas des plus intuitive, avec des raccourcis pas toujours très heureux. Surtout, l'utilisation du double saut est limitée à certains endroits, indiqués d'un marqueur. Même si c'est expliqué comme lié aux pouvoirs démoniaques, ça donne l'impression que les développeurs trichent pour mieux contrôler la progression. En plus, comme il y a quand même beaucoup d'endroits où cela marche, ce marqueur est presque constamment au dessus du personnage, polluant les jolis graphismes. Et, bien sûr, ce n'est jamais actif quand ce serait bien pratique de l'avoir ! Certains défis en deviennent inutilement compliqués. Grâce aux aides, la mort n'est pas frustrante dans mon cas, mais quelqu'un jouant en normal risque vite de perdre son sang-froid.

Voilà donc qui conclut l'aperçu de ce metroidvania, magnifique mais au gameplay perfectible, qui vous occupera de 10 à 20 heures, suivant votre niveau (de triche ou d'habileté). Si vous aimez le genre et que, comme moi vous craquez devant les graphismes, je vous conseille d'attendre un patch. Les développeurs ne peuvent qu'être au courant des défauts remontés par la communauté et, même s'ils n'ont pas encore communiqué à ce propos, cela m'étonnerait que rien ne soit fait. Le jeu est disponible sur Xbox, ainsi que bien sûr Steam :



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