Tchia – À tes souhaits
Laissez-moi vous conter une histoire.
C'est l'histoire d'une petite fille en Nouvelle Calédonie. Cette petite fille se nommait Tchia et avait envie de jouer à Zelda. Mais pas n'importe quel Zelda, puisqu'il s'agissait du dernier sur Switch qui arbore comme sous titre Breath of the Wild.
Malheureusement pour elle, il n'y avait pas de Switch dans son coin paumé du globe et l'électricité se produisait uniquement en attirant la foudre avec un paratonnerre sur la tête. Alors Tchia décida de se faire son propre Breath of the Wild pour éviter de mourir électrocutée en tentant de faire tourner une console qui n'existe pas dans sa zone rurale.
Ceci est son histoire... Ouais, enfin à peu près, hein ! Je ne suis pas spécialiste de la Nouvelle Calédonie ! Et encore moins en électricité.
Dans Tchia, vous contrôlez une petite fille du même nom. Cette dernière va rapidement se retrouver dans une situation un peu agaçante, puisque son entité parentale paternelle vient de se faire kidnapper sous ses yeux par des individus vilainesques.
Autant dire que Tchia est sévèrement embêtée parce qu'elle vient tout juste de se découvrir des pouvoirs et aurait aimé quelques explications.
Dans un monde ouvert inspiré de la Nouvelle Calédonie, Tchia va, à l'instar de Link dans Breath of the Wild, parcourir ce monde pour récolter objets et réaliser des objectifs afin de progresser dans son aventure.
Mais bien que le déroulement se fasse plus à la manière du dernier Zelda en date, c'est plus du côté d'un autre cultissime opus de cette non moins culte saga que son ambiance va lorgner : The Wind Waker.
En effet, votre moyen de locomotion sera un radeau avec lequel vous voguerez dans le monde coloré du jeu. Ce ne sera certes pas le seul moyen de déplacement, mais il est incontournable pour votre progression.
Comme dit plus haut, Tchia est un jeu qui reprend les codes de gameplay de Breath of the Wild avec sa gestion d'endurance pour des actions spécifiques comme l'escalade ou le vol plané. Vous pourrez également user de votre ukulélé pour, comme certaines aventures de Link, déclencher des compétences spéciales : changer le moment de la journée, invoquer des ressorts pour bondir très haut, etc. Le pouvoir de Tchia, quant à lui, se nomme le Bond d'Âme et permet à la jeune fille de posséder objets et animaux. La phrase qui va suivre est une phrase que je n'aurais jamais cru prononcer un jour : en possédant un oiseau, vous pourrez vous déplacer dans les airs et déféquer à volonté où bon vous semble tandis qu'en banane, vous irez largement plus vite qu'à pied ou en tortue.
Malheureusement, la partie fun du test doit cesser pour aborder les choses qui fâchent. Le jeu est visuellement sympa et coloré, mais le niveau de qualité est inférieur à ce qu'on a droit depuis des années en terme qualitatif des visuels dans des jeux open world à la 3ème personne. Le jeu est également familier avec les bugs. Mais pas des bugs de collision marrants genre un perroquet coincé dans les fesses d'un chat ou des bugs inoffensifs de type badaud qui se comporte comme une voiture.
Non.
Le jeu a beaucoup de bugs qui vous immobilisent sur place, malgré le fait qu'il n'y a aucune collision, voire des situations buguées au point de devoir réessayer au coup suivant, ou carrément du bon vieux plantage de jeu. Heureusement que les sauvegardes auto sont très fréquentes, sinon les longs chargements auraient été plus que chargés de frustration. On est loin du soin de finition que peut se permettre un budget Nintendo. Et c'est une remarque qu'on pourrait répéter tout le long du test...
Prenez la bande son par exemple. Les musiques locales sont sympas : encore heureux vu que le jeu propose des passages musicaux à la Rock Band ! Mais les dialogues manquent carrément de conviction à cause du fait qu'on imagine aisément les doubleurs (dans le langage local) enregistrer chacun de leur côté, avec une qualité d'enregistrement pas forcément régulière. Cela rend un mélange embarrassant de lecture par certains et de jeu d'acteur bien meilleur pour un final moyen.
Ou vous pouvez prendre sinon le visuel. De gros efforts ont été faits sur le ciel ou l'eau, mais on note clairement des modélisations de structures beaucoup moins détaillées, des personnages et animaux beaucoup moins soignés et une absence de faune par moments, plutôt embarrassante. Faire évoluer plus d'animaux autour de vous aurait permis une meilleure fluidité de voyage. Car à certains moments, il n'y a pas un chat.
Je sais, ce test se finit par plusieurs notes négatives assez importantes. Mais Tchia reste tout de même un jeu plaisant où seule la technique pêche, car la partie "touristique" y est apaisante et pourrait bien être une destination de vacances virtuelles si vous avez peur de l'avion.
- PlayStation (test réalisé sur Playstation 4 avec un code fourni par l'éditeur)
- Steam