Like a Dragon : Ishin! – Petite pause chez les Samuraï
Depuis la découverte du Judgement via mes aventures chez Game-Guide, je me suis passionné pour les titres développés par Ryū ga Gotoku Studio (sobrement nommé Yakuza Studio en Occident), qui parviennent à développer des histoires aussi solides que sordides, couplées à de la baston bien vénère et à des activités annexes ... très nippones dans l'esprit. J'y ai trouvé une licence forte, à l'ambiance unique et inégalable, qui parvient systématiquement à me captiver. C'est donc tout naturellement que j'ai jeté mon dévolu sur Like A Dragon : Ishin!, et ce malgré une actualité affreusement chargée et après un déménagement dans les pattes.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il convient de préciser que Ishin! a déjà vécu par le passé, en 2014 sur Playstation 3 & 4 ! Si vous n'en avez aucun souvenir, c'est normal, vu qu'il n'est jamais sorti de l'archipel nippon. Grand seigneur, Sega profite donc de l'arrivée du remake pour corriger le tir en offrant une couverture internationale au titre. Deux avantages à cela : on peut enfin jouer à ce spin-off, ce qui n'est pas rien. Enfin, on a droit à un sous-titrage dans la langue de Molière de qualité (c'est le cas depuis quelques épisodes maintenant mais c'est toujours bon de le préciser), en sus du portage du titre vers l'Unreal Engine 4 !
Exit le Dragon de Dojima pour ce remake, place à son ancêtre au look identique (de nombreux modèles des personnages connus de Yakuza ont été repris), Sakamoto Ryōma, qui se voit accusé du meurtre d'un notable, n'a d'autre choix que de quitter sa région natale pour débarquer à Kyoto... ou plutôt Kyo, sa réplique fictive à l'aube de l'ère Meiji, signant la fin du très long règne des Tokugawa. S'ensuivra une histoire principale répartie sur une douzaine de chapitres, qui verra le mystère s'épaissir au fur et à mesure de votre progression, en distillant efficacement les révélations, trahisons et séquences dantesques, tout en soignant, comme il est de coutume avec la série - ses dialogues - renforcés par un doublage japonais toujours aussi réussi. Tout juste pourrait-on lui reprocher sa mise en scène toujours aussi figée, à base de champ/contre-champ lors des phases de discussion, qui peut parfois nuire à notre immersion. Pour ma part, je ne l'ai ressentie que lors de mes sessions nocturnes, où mes paupières devenaient parfois lourdes. J'accuse plus la fatigue cependant que la paresse de mise en scène.
19ème siècle oblige, la ville de Kyo n'est pas aussi rutilante et lumineuse que Kamurocho, même si elle n'a pas trop à rougir en terme de densité. On sera donc ravi de pouvoir compter sur le GPS (inventé à l'ère Meiji, bien entendu) pour s'orienter dans ce bourg aux activités multiples. Outre l'histoire principale, on pourra compter sur diverses activités dont seule la série a le secret. On aura de nombreuses quêtes secondaires à disposition, qui mettront Ryōma dans des situations parfois farfelues, et permettront de dérider le visage face à une trame principale bien plus sombre. Les amitiés sont aussi de la partie, ainsi que des activités comme la danse, le chant et autres jeux d'argent ! Notons aussi que notre personnage s'improvisera capitaine des armées lorsque vous arriverez à un certain point de l'aventure, même si ce n'est clairement pas le pan le plus excitant du jeu, vu qu'on ne fera que taper dans des salves d'ennemis avec toujours plus de PV sans autre apport intéressant.
En parlant de taper les ennemis justement, vous serez heureux d'apprendre que la licence renoue (temporairement ?) avec le Beat'em All. Si vous avez joué à un épisode de Yakuza dans votre vie, vous serez en terrain connu ! A ceci près que vous aurez en votre possession un katana ainsi qu'un pistolet. Les apports sont donc présents, mais je déplore tout de même une certaine rigidité de l'ensemble, on sent que le système de combat est hérité de la décennie passée. Il reste toutefois efficace dans l’ensemble, bien qu'un peu brouillon dès que trop d'ennemis sont à l'écran !
L'autre héritage, c'est la technique. Bien qu'animé par l'Unreal Engine 4, Ishin! accuse un peu de retard, notamment en matière de textures. Il n'est pas rare de voir des textures baveuses et fades dès qu'on s'approche un peu trop d'un élément du décor. Heureusement, le travail abattu par le studio sur les modèles compense en partie ce problème et offre des visages toujours aussi fins et expressifs. En contrepartie, on a droit à un rendu en 4K/60 images ronronnant, et je n'ai dénoté aucun crash durant mes nombreuses sessions de jeu.
Qu'il est bon de changer un peu de temporalité ! J'avoue que j'étais craintif à l'idée de lancer Like A Dragon : Ishin!, tant il semblait loin de ce que à quoi la série nous a habitué. J'ai toutefois pris un plaisir non feint en me baladant dans ce Kyoto du passé, à me battre à l'arme blanche et à aller couper quelques bûchettes entre 2 histoires secondaires, en multipliant les allers-retours pas toujours utiles, mais ô combien dépaysants.