Chef Life: A Restaurant Simulator – Ma vie de cheffe
J'avais eu l'occasion d'avoir un premier aperçu de Chef Life il y a plusieurs mois, je suis donc bien contente d'avoir enfin l'autorisation de pouvoir vous en parler ! Développé par Cyanide et édité par Nacon, le jeu propose d'endosser le rôle d'une jeune cheffe venant d'ouvrir son nouveau restaurant. Rassurez-vous messieurs, vous pourrez aussi jouer un gars, le personnage étant paramétré via un outil de création plus que correct pour du solo.
Les premières journées sont très guidées, avec un tutoriel bien conçu, qui ajoute peu à peu chaque brique de la routine quotidienne de notre cheffe. Certains le trouveront sans doute trop assisté, moi j'apprécie car il y a énormément de choses à comprendre.
Chaque journée débute par la création du menu, à choisir parmi toutes les recettes connues, pour un maximum de cinq plats, l'un étant le plat du jour (celui qui sera le plus commandé).
La carte définit les produits nécessaires, qui sont à commander depuis la réserve. Une gestion du stock est en place même si, pour ma part, je commande le compte exact chaque jour, histoire d'éviter de m'inquiéter des dates de péremption. Cela ne prend pas bien longtemps à arriver, donc ça vaut largement le coup. Une fois le tout livré, il faut transférer les produits dans la cuisine, grâce à sa petite cagette. Des taches un peu redondantes qui, je l'avoue, ne sont clairement pas mes préférées. Ce sont par contre les étapes nécessaires pour passer au plus intéressant : cuisiner !
Le restaurant n'assurant qu'un service le soir, ma cheffe a toute la journée pour prendre de l'avance. C'est l'occasion de découper les légumes, de préparer les sauces, de faire refroidir la soupe ou encore de tenir une casserole de haricots de côté. Il faut préparer assez de choses, mais pas trop non plus. Seuls les ingrédients stockés dans le réfrigérateur ou sur le chauffe-plat sont conservés. Tout ce qui est laissé sur un plan de travail ou dans l'inventaire du chef disparaît une fois le service du soir débuté.
Ce moment est aussi l'occasion de tester les nouvelles recettes débloquées grâce aux points récoltés à chaque niveau. En effet, un plat ne peut pas être mis à la carte s'il n'a jamais été réalisé. Si je veux proposer des plats plus complexes, et donc augmenter mes bénéfices, afin de faire prospérer mon restaurant, tant au niveau des finances que de la notoriété, c'est un passage nécessaire. Un plat doit aussi être refait s'il gagne un rang, une fois la jauge de maitrise du plat complétée en le cuisinant. Cela lui fait gagner en qualité, mais aussi en complexité, avec généralement une ou deux étapes supplémentaires ajoutées à la recette. Il faut cependant bien réfléchir avant d'améliorer son best seller. J'en ai fait les frais ! Mes clients n'étaient pas contents de voir leur plat préféré changé, sans compter que j'avais dû complétement le retirer de la carte une journée pour l'améliorer et le tester !
Enfin, différentes tâches sont à accomplir, demandant parfois de cuisiner des plats particuliers. Comme ces mêmes plats ne peuvent pas être utilisés durant le service, pour un client, il faut bien les cuisiner à un autre moment !
Un fauteuil permet de passer le temps si jamais l'après-midi tire en longueur. Ce n'est le cas que durant les premières heures de jeu, les recettes devenant de plus en plus complexes, et donc de plus en plus longues à réaliser, chaque minute de préparation se révèle vite nécessaire. Dans tous les cas, en début de soirée, c'est l'heure d'ouvrir le restaurant et de commencer à servir les clients.
La prise de la commande, ainsi que d'ailleurs tout le service en salle, est géré par un personnel spécial. La cheffe n'a à se charger que de la cuisine, avec assez vite l'aide d'un commis, capable de faire les premières étapes des recettes. L'objectif est de répondre au mieux à la commande de chaque client, en servant des plats à la bonne température, à la bonne cuisson (pour les viandes), et fidèles à la recette. Différents paramètres sont à prendre en compte comme le moment où des ingrédients supplémentaires sont ajoutés, la chaleur du feu lors de la cuisson, l'assaisonnement, un touillage régulier... Autant d'actions à effectuer sur les différents postes (cuisson, table d'assemblage, planche à découper...), souvent réglées sur le principe d'un QTE très simple (sans timer).
Le travail de notre cheffe se termine avec le dressage, qui peut être personnalisé via un outil ultra complet, allant du choix de l'assiette jusqu'à la disposition de chaque ingrédient. Bon, pour ma part, j'avoue que j'utilise toujours le dressage par défaut, mais les perfectionnistes pourront s'amuser à disposer les bidules et les machins à l'envie ! Il y a même un mode photo pour immortaliser l'assiette.
Pour aider les débutants, différentes aides s'activent : obtenir des détails sur les recettes à l'écran, ne pas frustrer des clients qui ne sont jamais impatients, ne pas pouvoir rater un plat et devoir servir moins de clients. J'ai activé les deux premières car j'aime bien faire et ma mémoire n'est pas non plus la meilleure.
J'en profite pour parler d'un dernier point que je n'ai pas encore évoqué : la personnalisation du restaurant. En effet, la cuisine comme la salle se voient proposées un large choix de meubles et autres décorations. Le catalogue des options à acheter est plus que raisonnable si vous êtes du genre fashion victim. J'ai changé quelques bricoles, dont notamment la couleur des chaises, mais là où c'est particulièrement utile, c'est pour les postes de travail de la cuisine. J'ai ainsi rajouté un second piano de cuisson à côté du premier, et j'ai déplacé le livre de cuisine afin de lui offrir une place centrale. D'autres postes doivent par la suite être rajoutés pour de nouvelles recettes. Par exemple, le premier achat est un mixer, afin de cuisiner une excellente soupe.
Très sérieux dans sa conception, Chef Life manque d'une petite étincelle de légèreté. Alors certes, les PNJs essaient d'amuser un peu la galerie avec des dialogues sympathiques, mais le système de jeu qui se veut très réaliste n'offre pas beaucoup de place à la fantaisie. Et je coupe. Et je cuis. Et je dresse. Comme les vrais chefs qui essaient, tout comme dans le jeu, de se faire remarquer par le célèbre guide Michelin. Boulot. Boulot. Boulot. La routine s'installe aussi très vite, avec des recettes de plus en plus difficiles, de plus en plus longues, malgré l'aide apportée par le commis qui devient peu à peu apte à réaliser des étapes avancées de chaque recette. Recettes qui ne cessent d'être ajoutées, encore et encore, sans oublier les tâches, et les plats à préparer pour le service du soir, avec une impression d'être parfois un peu submergée sous la quantité de choses à faire.
Ensuite, c'est un bon souci à avoir car le jeu ne manque certainement pas de contenu. Les recettes savent également innover, avec de nouvelles machines et techniques qui apportent un brin de fraicheur bienvenu. Le système de journées est aussi ultra addictif. Je me suis une nouvelle fois retrouvée piégée avec l'habituel "allez, encore une journée, et après j'arrête !". Simulateur pur et dur, Chef Life est sans doute l'un des meilleurs simulateurs de cuisine qu'il m'a été donné de tester. Mais par sa densité et son ton, il ne plaira sans doute pas à tous les joueurs.