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Sonic Frontiers – L’open-world à la rescousse du hérisson ?

Ah Sonic Frontiers... que ce jeu m'aura fait peur ! Après un premier trailer assez intriguant, j'ai vite été refroidi par les bandes annonces montrant un jeu semblant vide et n'indiquant pas grand-chose sur l'histoire et le but précis de notre hérisson favori courant sans but dans des plaines où le popping est légion. Les dernières présentations ont toutefois ravivé ma curiosité et, même si j'ai perdu un orteil en réceptionnant le précieux sésame, j'ai enfilé mes plus belles chaussures rouges pour dévaler à toute balle les cinq îles du titre.

Bienvenue sur la première île... En dépit d'une distance d'affichage sympathique, le jeu multiplie le popping d'éléments çà et là...

Il convient de préciser que je ne saurais effectuer de comparaison avec les précédents épisodes 3D... vu que ma dernière prise en main d'un épisode 3D remonte à l'époque PS2, quand mon père, nostalgique de la Megadrive, s'est pointé avec Sonic Heroes dans l'idée de passer le flambeau du hérisson bleu à sa descendance. Mon âme d'enfant garde un souvenir ma foi sympathique du jeu, mais je ne garantis pas une objectivité totale du Kyotenshi à la voix fluette. Je ne peux non plus compter sur le plus récent (et excellent) Sonic Mania, qui offrait une solide aventure 2D, mais qui ne saurait de fait être comparé avec ce Sonic Frontiers.

Si la Team Sonic a réussi quelque chose avec cet épisode, c'est avant tout à surprendre. Qui pouvait bien rêver d'un Sonic en open-world, à l'heure où le modèle commence de plus en plus à montrer ses limites en termes de narration ou de diversité d'objectifs ? Peut-être certains lecteurs, sans doute, mais clairement pas moi. Le doute était d'autant plus permis quand on sait que les précédentes tentatives en 3D du hérisson bleu et de ses acolytes ont été accueillies au mieux tièdement, souvent froidement. Avec cet épisode, le studio inverse la tendance et propose un jeu aussi intéressant que bordélique. Jouer à Sonic Frontiers, c'est un peu avoir l'impression de lancer un jeu où chaque petite équipe a travaillé dans son coin en implémentant une fonctionnalité par-ci, une surcouche RPG (passablement inutile) pour tenir en haleine, un parkour de ride là, des zones de pêche (oui oui) à certains endroits, poser un boss ici parce que ça semblait pas mal... puis pourquoi pas une tour sur le coin de l'île, parce que quand même, ça tenait la route dans Breath of the Wild cette feature !

On se sent souvent très petit face aux boss

On sent, en jouant à Frontiers, que le studio expérimente une nouvelle formule et, quoique les fondations semblent assez sommaires, le tout tient miraculeusement debout, et on s'y amuse, même si on ne peut s'empêcher de sentir une certaine redondance en débarquant sur une nouvelle île, puisqu'on sait qu'on part sur un bis repetita de ce qui a été fait avant (une seule île faisant exception à la règle.. sur cinq !). On complète des séries d'objectifs pour obtenir des clés, qui servent à accéder à des niveaux plus traditionnels dans la veine des Sonic, où l'on doit récupérer des rings, un certain nombre d'éléments "secrets", finir en un temps défini pour obtenir des récompenses... La plupart des niveaux font un peu office "d'interludes" entre deux courses dans le monde ouvert, et ne m'ont personnellement pas transcendé. Contrairement aux boss et autres titans du jeu. Alors oui, la difficulté est relativement faible au global, mais on a droit à pas mal de combats très sympathiques et originaux, mettant en avant toute la palette de mouvements de Sonic, qui est d'ailleurs bien mise à l'honneur sur ce volet, avec une sensation de vitesse plus que correcte, même si c'est toujours curieux de voir son protagoniste courir plus vite qu'il ne ride !

Le moteur de jeu peine d'ailleurs à tenir la cadence, même sur PS5. Je ne peux que conseiller d'opter pour le mode Performance qui propose un 60FPS indispensable pour apprécier le titre à sa juste valeur. En mode qualité, le framerate, bien que stable, nuit au confort global du jeu, et ne règle aucun des soucis présents, puisqu'on aura droit à énormément de pop-in. Si ce n'était que quelques brins d'herbes, ça passerait... mais non, c'est carrément des plateformes et des rails qui apparaissent à quelques mètres de son personnage. Clairement, la première heure de jeu faite en stream a provoqué chez moi quelques petits rires nerveux. On s'y fait avec le temps, mais c'est dommage de devoir vivre ça durant toute l'aventure. A noter qu'aucun des patchs parus à ce jour n'a réglé le souci, il a néanmoins corrigé quelques errements de gameplay. On ne pourra pas non plus compter sur la partie artistique pour sauver l'ensemble. En dehors de Sonic et quelques protagonistes, on a au mieux droit à des designs génériques, au pire à des rendus quelconques. Robotnik remportant la palme du personnage tout moche.

Qu'est-ce que j'aime quand une œuvre me donne tort ! Sonic Frontiers, c'était - un peu méchamment, je l'admets - le pétard mouillé que j'attendais cette année. Et j'en ressors finalement conquis et avec le sourire aux lèvres. Oui, il s'agit d'un jeu perfectible sur de nombreux points, assurément. Pour autant, il s'engage dans une direction qui me plait fortement. Un jeu qui ose, plutôt que rester dans sa léthargie qui n'a que trop longtemps duré. Reste à espérer que pour son prochain volet, le jeu soit artistiquement plus inspiré, avec un scénario qui tient debout, et que soient corrigées ses errances techniques... S'il parvient à faire tout cela, il y a fort à parier que le hérisson de SEGA reprenne un peu de couleur !



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