The Great War: Western Front – Première escarmouche
Lors d'un événement spécial organisé par Frontier, j'ai eu l'occasion de tester The Great War: Western Front, que j'avais découvert durant la gamescom à l'occasion d'une présentation. Si vous avez raté l'article fin août (qui se trouve ici), ce jeu de stratégie nous emmène durant la Première Guerre Mondiale, et plus spécifiquement sur le front ouest, entre 1914 et 1919. Les deux camps sont jouables, la Triple-Entente et les Empires centraux, permettant d'être tout à la fois un commandant de terrain et de théâtre d'opération. Spécificité du titre également : la possibilité d'influer sur les événements pour faire dévier l'histoire vers une trame alternative.
J'ai pu découvrir le mode de jeu des batailles historiques, permettant de revivre des conflits majeurs de la Première Guerre Mondiale. Six batailles sont prévues, toutes illustrées avec des images réelles de l'époque, fournies grâce à un partenariat avec l'Imperial War Museum de Londres. En terme de gameplay, la bataille se déroule sur un terrain défini, avec les éléments de défense déjà positionnés, et des troupes pré allouées. Des médailles sont offertes en fonction des objectifs accomplis (en sachant qu'il y a des objectifs secondaires plus ou moins faciles à obtenir), avec un challenge sans cesse renouvelé à travers plusieurs niveaux de difficulté.
J'ai pour ma part testé la seconde Bataille de Passchendaele, qui se déroule entre le 26 octobre 1917 et le 10 novembre 2017.
Quand les forces canadiennes sont arrivées, il ne reste de Passchendaele qu'un paysage apocalyptique de boue, de cratères d'artillerie et d'arbres brûlés. Après avoir réussi à se faire une place à proximité, le commandement canadien a exécuté un plan en plusieurs phases pour repousser les Allemands de ce qu'il restait de la ville. En utilisant des attaques simultanées, liées à des manœuvres de barrage, les forces canadiennes ont réussi à les repousser. Pour beaucoup, la Bataille de Passchendaele est un symbole de l'horreur de la guerre, mais c'est également un symbole de fierté nationale pour le Canada, les troupes ayant réussi à accomplir ce qui paraissait être impossible.
Une vidéo de huit minutes m'a été montrée avant que je ne commence à jouer afin de m'expliquer les bases. Il faut croire que je n'ai pas compris grand-chose à ce tutoriel car j'ai échoué par deux fois à prendre le premier point de contrôle avant d'enfin réaliser ce que je devais faire, et quand je devais le faire. Soit mieux protéger mon artillerie et moins me disperser. Heureusement, je me suis bien rattrapée. Au moment où ma partie s'est terminée, je contrôlais deux des trois points de contrôle de la carte, et j'avais presque repris le dernier.
Concrètement, il est nécessaire de micro-gérer chaque aspect. L'infanterie est divisée en deux types : des bataillons légers et rapides, et des grenadiers, moins nombreux, mais mieux équipés. J'ai combiné les deux, sur un ratio d'environ 1 grenadier pour 2 à 3 légers. Il est important de protéger cette infanterie au maximum en utilisant les tranchées, d'abord les siennes, puis celles de l'ennemi. Ils ne doivent être dehors qu'en cas d'extrême nécessité.
Lors de la traversée du No Man's Land, l'artillerie est primordiale, et doit être utilisée au maximum, en tout cas dans la limite de sa zone d'effet. J'ai surtout utilisé leur capacité à empêcher les tirs ennemis. En calculant bien, le tir de barrage peut être très efficace, l'objectif étant que l'infanterie suive les tirs, qui relâchent un nuage de fumée, rendant les hommes difficilement visibles. Mais j'ai trouvé les deux difficiles à coordonner et donc au final moins efficace que l'autre.
Le soutien aérien n'est pas à négliger, les avions pouvant prendre en chasse les avions ennemis (ce qui leur évite de canarder tranquillement), attaquer une position spécifique ou saboter un ballon de reconnaissance ennemi. Bien sûr, à propos de ces derniers, il faut protéger ses propres ballons, car c'est la source d'informations cruciales, comme par exemple la localisation de futurs frappes ennemies.
La progression est limitée en terme de provisions (supply), des "points" à utiliser pour chaque action : faire venir de nouveaux bataillons d'infanterie de la réserve, effectuer un tir d'artillerie, ou demander un soutien aérien. L'interface indique clairement en bas à gauche de l'écran la quantité restante, ainsi que le nombre d'unités déployées sur le champ d'opération, notre commandement étant limité par un maximum (command cap) impossible à dépasser. Plus on avance dans la mission, plus la quantité de réserve et de provisions augmente. Je crois également que cela impacte les unités contrôlables (pas sûre à 100%). En tout cas, ces bonus sont également donnés en fonction des objectifs secondaires, donnant un véritable avantage stratégique pour contrôler le champ de bataille, même si cela veut dire mettre ses hommes en danger. Un risque à prendre, mais à bien calculer car la réserve d'infanterie n'est pas infinie. Sans compter que les renforts prennent toujours du temps à arriver. Autant dire qu'il faut prendre soin de ses hommes car chaque fusil compte !
Les graphismes sont agréables, avec un bon niveau de zoom, pour s'approcher au niveau des unités, jusqu'à une vue d'ensemble du champ de bataille. La musique est dynamique et sait s'adapter au combat, devenant frénétique lors des affrontements, pour redevenir calme durant les phases de préparation. Du côté de l'interface, rien à dire. La mini-carte, ainsi que le résumé des objectifs, est très clair. C'est également à ce niveau que l'on retrouve les contrôles pour ralentir ou accélérer le rythme de la partie. La marche rapide est vraiment à utiliser avec parcimonie, car le pire peut vite arriver sans surveillance. La défense étant aussi importante que l'offensive.
Après un petit temps d'adaptation, The Great War: Western Front s'est révélé être un jeu de stratégie en temps réel extrêmement prenant, qui ne pardonne aucune erreur. Mes premiers essais lamentables se sont révélés être des échecs cuisants, et j'ai pu, à ma grande honte, voir toute la différence quand une attaque n'est pas trop mal orchestrée, où chaque partie joue son rôle, au service des autres. Je n'ai qu'une chose à dire en conclusion : vivement qu'il me soit possible de jouer dans une version plus complète !