Aux origines du Seigneur des Anneaux
Sauf si vous vivez dans une grotte, vous ne pouvez ignorer qu'Amazon diffuse en ce moment une série adaptée du monde de Tolkien, Les Anneaux de Pouvoir (Rings of Power). Une tâche titanesque, pour une œuvre mythique, qui avait déjà été adaptée avec brio par Peter Jackson à travers la trilogie du Seigneur des Anneaux (La Communauté de l'anneau en 2001, Les Deux Tours en 2002 et Le Retour du roi en 2003), puis la trilogie du Hobbit (Un voyage inattendu en 2012, La Désolation de Smaug en 2013 et La Bataille des Cinq Armées en 2014). Un résultat décrié par certains fans. Apprécié par d'autres. Pour ma part, je me situe un peu au milieu. Admirant le travail réalisé sur la création du monde et les paysages. Un peu moins convaincue par la trame de certains personnages. Même si j'en adore d'autres. Je ne boude cependant pas mon plaisir et regarde avec plaisir chaque vendredi soir cette nouvelle excursion en Terre du milieu.
Dans tous les cas, qu'on soit un fan enthousiaste ou un amateur curieux, les elfes et les hobbits reviennent à la mode. Tolkien est "trending". Si tant est que l'auteur britannique soit réellement tombé dans l'oubli, étant le père spirituel de tellement d'autres mondes fantastiques inventés depuis. Mais comment ce professeur d'anglais a-t-il réussi à créer ce qui est sans nul doute l'un des plus grands succès littéraires de son siècle ? Et comment Peter Jackson, cinquante ans plus tard, a réitéré l'exploit, cette fois en marquant le cinéma ? C'est à cette question que tente de répondre l'auteur de cette étude publiée chez Third Éditions, Vivien Lejeune.
Journaliste de la presse écrite, Vivien a participé à de nombreux magazines et émissions, notamment sur TV5 Monde, chaîne dont il est le chef de chaîne adjoint. Mais l'expérience que je retiens plus particulièrement est son premier essai, sorti en novembre 2020, Les visions de Dune : dans les creux et sillions d’Arrakis, également pour Third Editions. Vivien n'en est donc pas à son coup d'essai pour étudier les monstres sacrés, les romans de Frank Herbert étant de la même envergure que ceux de J.R.R. Tolkien. Revenant tout autant sur le devant de la scène grâce au récent film de Villeneuve.
Après un avant-propos qui permet à l'auteur d'expliquer sa démarche, le livre est partagé en deux parties : la première dédiée à Tolkien, la seconde à Jackson.
Livre I : Tolkien
- Chapitre 1 : De la bataille de la Somme… et de l’émergence des Pals battalions
- Chapitre 2 : De la jeunesse de J. R. R. Tolkien
- Chapitre 3 : De l’Or du Rhin (ou des origines de l’Anneau)
- Chapitre 4 : Une fable pour les réunir toutes
- Chapitre 5 : La Communauté de l’Anneau
- Chapitre 6 : Les Deux Tours
- Chapitre 7 : Le Retour du roi
- Chapitre 8 : La fin du voyage
Livre II : Jackson
- Chapitre 1 : Une adaptation depuis longtemps attendue
- Chapitre 2 : Jackson le Gris, magicien du nouveau millénaire
- Chapitre 3 : Jackson le Blanc, maréchal de la Communauté
- Chapitre 4 : Au mépris du danger, reculer l’impossible
- Chapitre 5 : De l’importance de la taille
- Chapitre 6 : Une si préciiiiieuse symphonie. Howard Shore et la « portée » de l’Anneau
Si le programme vous paraît alléchant, vous pouvez trouver quelques pages proposées sur le site de l'éditeur. C'est également là que vous pourrez commander le livre, soit en version papier à 24,90€. Soit en version numérique à 11,99€.
Bien qu'étant un essai, le livre se déguste comme un bon roman, sans jamais tirer en longueur ni se perdre en circonvolutions inutiles. Nous ne sommes pas là pour analyser chaque phrase utilisée, ou chaque plan réalisé. Mais plus pour comprendre dans sa globalité ce qui entoure les romans et les films. En premier, les personnes. Les humains derrière les mondes inventés. Notamment bien sûr Tolkien pour l'un, et Jackson pour l'autre. Mais aussi leurs amis, leurs influences, leurs environnements, leurs succès, leurs galères...
En tout cas, ce que j'en retiendrai, c'est qu'il n'aurait pas fallu grand-chose pour que Sauron reste dans l'ombre, à la merci des balles de la bataille de la Somme et des folies de jeunesse de l'auteur dans les montagnes suisses. Sans oublier que le premier roman de notre cher professeur n'a été publié que grâce à l'enthousiasme d'un enfant pour Bilbo, petit héros aux pieds velus. Après avoir fermé le livre, j'imagine avec effroi ce que pourrait être notre monde d'aujourd'hui sans Balrog ni hobbit... Mais fort heureusement, cette terrible possibilité n'appartient pas à notre monde comme le prouve ma collection, que le livre de Vivien Lejeune va aller rejoindre dès aujourd'hui !