Tunic – Un portage moins éclatant mais carré
Après six mois d'exclusivité sur Xbox (PC et consoles Microsoft), le jeu d'aventure de la TUNIC Team s'exporte sur les consoles de Sony et celle de Nintendo. Une sortie plutôt attendue à titre personnel, vu que j'attendais son arrivée sur Nintendo Switch pour découvrir ce titre qui a fait pas mal de bruit en mars dernier. A l'heure où je rédige ces lignes, je n'ai pas encore terminé l'aventure, mais j'ai joué 3h sur Xbox et PC pour voir les principales différences entre les versions. Notez par ailleurs qu'un aperçu a été réalisé par
On s'y attendait après avoir vu le trailer d'annonce (qui a le mérite d'être honnête sur le rendu final), mais Tunic a dû faire quelques concessions pour tourner correctement sur la transportable du géant japonais. Exit le 60 FPS auquel nous avons droit sur PC, Xbox et Playstation, ici, on table sur un 30 images par seconde, ce qui a le mérite d'être relativement stable. En dehors de quelques freezes qui surviennent, étonnamment, durant les chargements, et de quelques menus ralentissements quand de nombreux ennemis sont à l'écran ou quand la caméra effectue un dezoom qui révèle un peu plus de capacité, on a un jeu qui sait être jouable la majeure partie du temps.
Outre la question du framerate, il convient de préciser que la résolution du jeu est forcément revue à la baisse, de même pour les ombres. Cela a pour principale conséquence de rendre le jeu bien moins "éclatant" que sur les autres supports. En effet, les effets de lumière ciselés auxquels on avait droit sur les autres plateformes sont ici atténués, ce qui change un brin l'atmosphère de certains lieux, et donnent parfois un rendu un peu flou. On a également des textures un peu moins riches et de l'aliasing qu'on perçoit assez fort, la faute à pas mal d'éléments de décor assez anguleux... escaliers, végétations, etc...
Outre l'aspect graphique, le jeu d'Andrew Shouldice se démarque par son approche très "soulesque". On est pour ainsi dire livré à soi-même après son réveil sur un bord de plage abandonné. Et, après une petite prophétie cryptique, on partira vagabonder dans l'espoir de débusquer tous les secrets de ce monde. C'est d'ailleurs un point qui peut freiner bien des âmes. Le jeu pourra sembler bien trop cryptique pour les quelques quidams qui débarquent au détour d'un trailer promettant un jeu tout mignon. En plus d'être parfois exigeant au niveau de ses combats (la faute à une gestion des distances qui demande un temps d'adaptation), le jeu ne se laisse pas décrypter très facilement, puisqu'on trouvera, de part et d'autre de l'aventure, des "pages" d'un manuel à récupérer, ainsi que des indices pour décrypter le langage exotique de l'univers du Tunic. Exploration et curiosité sont les maîtres mots de cette œuvre, et on sera toujours récompensé assez justement, avec de l'équipement qu'on trouvera au fin fond d'une forêt, par exemple, ou un indice permettant de comprendre un caractère de la langue.
Fait notable, le jeu dispose de quelques options d'accessibilité, qui réduisent considérablement la difficulté des combats, avec 2 options bienvenues pour les joueurs désireux de ne pas se prendre la tête. Le premier est l'aide "légère", qui permet de ne plus consommer la barre d'énergie et donc de pouvoir attaquer et esquiver comme on l'entend, sans jamais avoir à attendre que son énergie remonte. La seconde aide pousse plus loin le concept puisqu'elle nous rend basiquement invincible à toute attaque. Je n'ai pas encore cédé aux sirènes du no-fail, mais j'avoue avoir déjà activé l'aide qui désactive la gestion de la stamina, et cela soulage pas mal de frustrations !
En dépit des sacrifices réalisés, Tunic reste un très bon jeu d'action/aventure, et ce portage apparaît clairement comme un portage réussi, surtout quand on compare avec de nombreux autres portages dont a hérité la Nintendo Switch. Ici, sans faire de comparaison directe entre les consoles, on reste face à un titre enchanteur, qui fera travailler son imaginaire ainsi que ses méninges, pour peu que l'on embrasse la philosophie du jeu où l'on doit tout apprendre par soi-même.