Saints Row – Viendez à confess’
S'il est une série qui a été irrévérencieuse jusqu'à la fin, c'est bien Saints Row. Que ce soit son premier opus pastiche de GTA jusqu'au joyeux bordel de super pouvoirs de Saints Row 4, la série a toujours repoussé le fun et le délire à chaque épisode.
Alors lorsque THQ Nordic nous annonce un reboot de la série avec un retour en arrière vers un jeu plus posé, étant un fan de la série depuis ses débuts, je ne peux qu'être inquiet de ce rétropédalage, tout en étant intrigué de ce que va donner ce nouveau départ.
Sortez vos vêtements violets, préparez vos dildos taille giga et bienvenue à Santo Ileso, le nouveau terrain de jeu des Saints
Dans Saints Row, vous incarnez le Boss, préalablement créé de toutes pièces. Durant votre aventure, vous serez accompagné de vos colocataires et amis, Eli, Kevin et Neenah. Car, voyez-vous, devenir une grosse organisation criminelle, c'est un peu compliqué avec les Pantheros, de la racaille hispanique qui roule des mécaniques avec leurs voitures, les Idoles un pseudo groupe révolutionnaire anarchiste qui mange du fluo au petit déjeuner et Marshall, une corporation privée qui fait dans la sécurité avec beaucoup de zèle et dont vous faisiez préalablement partie pour arrondir les fins de mois.
Rapidement, Saints Row va devenir bordélique avec tout ce beau monde qui va vouloir vous buter. Sans compter les flics...
Concrètement, le style de jeu ne change pas des précédent jeux, nous sommes dans un GTA-Like très arcade sans le délire des derniers opus. On se retrouve plus dans une ambiance entre le premier et Saints Row II.
Sauf que, en dehors du Boss qui comme toujours sera à votre image, du moins celle que vous lui modèlerez via le puissant et complet créateur de personnage, les autres personnages n'ont pas la même saveur qu'avant. Seule Neenah arrive à être à la hauteur de l'ancien Saints Row. Eli étant une sorte de chochotte intello et Kev est bien loin d'être à la hauteur d'un Johnny Gat.
Ce n'est pas une question de goûts, mais de charisme.
En termes de gameplay, si vous connaissez la série, vous ne serez pas trop dépaysé. Si vous ne connaissez pas, il n'y a rien de sorcier surtout que quelques-unes des différentes activités sauront attiser la fibre nostalgique, comme apporter de la nouveauté avec plus ou moins de succès.
C'est à ce moment-là du test, à l'instar d'une mission de Saints Row que rien ne se passe comme prévu. Car si visuellement, le tout tient la route, les bugs restent nombreux.
Trop nombreux. Certains sont anecdotiques, d'autres sont un peu gênants comme les difficultés que peut avoir un personnage pour monter dans un véhicule. Mais le pire, c'est l'IA. Semer des ennemis sera un calvaire car le jeu téléportera des adversaires derrière votre véhicule. À pied, c'est même pas la peine de penser semer qui que ce soit.
Les ennemis appellent des renforts même si le délai d'appel de ces derniers n'est pas fini. Tuer des adversaires est un peu aléatoire, rendant certaines missions complètement pétées en termes de difficulté alors qu'à l'essai suivant, c'est abusivement trop facile.
Il règne dans ce jeu une inconsistance frustrante dans le comportement des IA et donc dans le déroulé des missions qui ne fait qu'augmenter au fur et à mesure que votre empire prend de la hauteur.
Sans même compter celle de certaines activités comme la cultissime fraude à l'assurance. La transition entre la phase classique et cette activité peut embrouiller les scripts de comportement des véhicules de façon mortelle...
Et on retrouve un peu cette frustration du côté de la bande son également. Alors effectivement, tout est question de goûts, mais on parle ici de tracklists de radios avec peu de têtes d'affiche. Et lorsque c'est le cas, ce qui est rare, ce sont des morceaux relativement obscurs.
On est très loin de l'excellente tracklist qui rythmait à merveille le poutrage des hommes de Zyniak.
À noter qu'il est possible de jouer en coop online avec un autre Boss joueur. Malheureusement, je n'ai plus de connexion internet pour encore quelques temps (déménagement oblige) et il m'a été impossible de tester cet aspect. Une petite Maj de ce point sera faite fin septembre, lorsque j'aurai retrouvé mon précieux.
Mais dans l'ensemble, on s'amuse sur ce reboot de la franchise. Ce n'est pas l'éclate totale du IV, il y a des défauts par-ci par-là, mais on s'amuse et certaines situations sont à la hauteur du Saints Row. Avec même de gros easter eggs en guise de clins d’œil à d'autres choses (dans les plus gros relevés par mes soins : Zelda, GTA San Andreas, Red Faction, Mario Kart, etc.)
C'est typiquement le genre de titre qui pose des bases plus modernes mais qui va attendre la suite pour y aller à fond.
Si vous êtes fans de la saga, vous pouvez y aller sans problème.
Vous en ressortirez un peu déçus, mais avec comme moi un bel espoir pour l'avenir de la série.
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