Victoria 3 – De la grande stratégie par Paradox
Victoria 3, comme ses prédécesseurs, est un jeu de grande stratégie politique et économique, basé sur notre histoire. J'ai eu l'occasion de passer une heure en compagnie de développeurs de l'équipe de Paradox pour découvrir le titre, avant de pouvoir ensuite y jouer grâce à une version bêta. Lors de cette présentation, nous avons suivi le déroulement d'une partie, en débutant par le choix de l'objectif : apprendre le jeu (tutoriel), dominance économique, hégémonie et société égalitaire. Prêts pour un challenge, les développeurs ont décidé de tenter de s'installer au Chili, avec comme plan de fonder une société égalitaire... en 1836 !
Si vous ne connaissez pas la licence Victoria, "Pops", pour population, est un terme spécifique que l'on retrouve dans cet opus. Ce sont donc les habitants, 964 millions dans ce beau pays d'Amérique du Sud. Plusieurs milliards générés à travers la carte mondiale, répartis en différents groupes : culture, religion, niveau de littérature, poids politique, intérêts... Certains groupes pourront être spécifiques à certains pays, même si on retrouve au final les mêmes archétypes.
L'économie dépend des états et des bâtiments, car le joueur ne prend pas le contrôle direct de personnes qui s'y installent en fonction des infrastructures construites et améliorées. Il faut donc rendre le pays attractif pour qu'il puisse grandir. Sans compter que les bâtiments ne fonctionnent pas non plus seuls. Ils ont besoin d'employés.
Une chaîne de production est à mettre en place. Utilisé en exemple, l'atelier consomme du minerai et du bois, de façon à produire des outils. Ces derniers pourront ensuite être exportés vers d'autres pays via le marché. Les développeurs ont identifié un besoin en Bolivie. Du coup, hop, adjugé vendu. L'argent est primordial pour que le pays continue à fonctionner. Les sources de revenus sont nombreuses, mais indirectes. Les bâtiments appartiennent à des sociétés, et le fruit des ventes ne va pas directement dans la caisse de l'état. Ainsi, il faut compter sur les taxes et les impôts, mais également les droits de douanes, les accords diplomatiques, ou d'autres moyens plus ou moins légaux (et violents). Surveiller le marché pour identifier les demandes et spéculer est aussi une bonne idée pour générer du profit.
Les autres monnaies sont assez atypiques. La bureaucratie est produite par les bâtiments gouvernementaux et sert à gérer beaucoup de services. Sans elle, tout les systèmes de l'état s'écroulent. La puissance personnelle du dirigeant du pays, avec un impact direct sur la liberté de la population et la facilité à faire accepter des décisions, représente l'autorité. L'influence concerne les relations extérieures, et se révèle importante pour la diplomatie. Des points de recherche sont enfin accumulés, à un rythme qui dépend de l'érudition de la population. Ils se dépensent dans un arbre de recherche, scindé en trois parties : production, militaire et société. À noter l'existence d'une technologie spéciale, uniquement pour la Chine.
La voix de la population est gérée par l'intermédiaire de groupes. Ces archétypes sont spécifiques à chaque pays, représentant des idéaux. Par exemple : militaires, église catholique, propriétaires fonciers, intellectuels, campagnards, capitalistes, industriels. Afin d'éviter des soucis, il est préférable d'obtenir des soutiens de plusieurs groupes... ou en tout cas de ceux qui représentent la majorité. En sachant que les individus gagnent des attributs et changent d'idéaux, qu'ils soient forcés par les circonstances ou qu'ils le décident.
La politique passe aussi par les lois mises en place, organisées en trois catégories : structure de la puissance, économie et droits de l'homme. Dans la mesure où l'objectif de la partie consiste à installer une société égalitaire, des changements majeurs sont à prévoir. Par exemple, le Chili de 1836 est une oligarchie. Il sera obligatoire d'instaurer un gouvernement démocratique, ainsi que mettre en place des institutions, à commencer par un système éducatif.
J'en ai déjà parlé un peu, mais la diplomatie est primordiale pour les relations internationales. Tout se base sur des intérêts, visibles ou non pour les autres. Ainsi, le Chili montre un intérêt déclaré pour les Andes. Toutes les nations ont des intérêts qui, bien sûr, vont entrer en conflit, amenant à des tensions. Il est possible de passer à l'action et de tenter d'imposer ses droits sur une place d'intérêt. Cela aura l'avantage de faire bouger l'échiquier diplomatique, initiant une phase appelée "Diplomatic Play". Mais il vaut mieux être certain de ses atouts car les pays dont les intérêts sont contrariés pourront décider de riposter, pacifiquement ou non. Dans le pire des cas, cela peut mener à la guerre. Victoria 3 ne se veut pas un jeu de guerre. En tout cas, les conflits ont des conséquences majeures à ne pas négliger, avec la nécessité de conserver une vision sur le long terme et de savoir être patient. Avoir une armée ne sera cependant pas inutile, même pour les pacifistes, ne serait-ce que pour dissuader les voisins. Les troupes défendent toujours le pays, même si elles ne sont pas mobilisées. Et, en temps de paix, elles contribuent au prestige du pays.
Chaque choix amène la carte du monde à changer. C'est ce qu'ils appellent la "carte vivante". Ainsi, pour nous montrer l'impact, les développeurs ont chargé une sauvegarde du Chili de 1935. Les villes ont grossi, avec des traces évidentes de pollution. Les bâtiments de Santiago sont modernes, reflet du niveau de vie très élevé des habitants. Les choix effectués se voient aussi dans les campagnes, avec une déforestation de certaines zones, en raison d'une industrialisation poussée. À plusieurs endroits, les routes sont remplacées par des voies ferrées, améliorant la vitesse de transport des marchandises entre les places commerciales.
Patience et réflexion sont nécessaires dans ce jeu où chaque décision compte.
Victoria 3 sera disponible sur PC le 25 octobre 2022, au prix de 49,99 euro, et les précommandes sont lancées !