Vampire: The Masquerade – Swansong – J’ai toujours soif…
J'ai souvent entendu parler de Vampire: The Masquerade, sans jamais m'y être essayé jusqu'à présent et sans saisir la portée de son univers... Jeu de rôle, jeux vidéo divers et variés, livres et autres visuals novels... La richesse de ce monde donne le tournis, mais j'ai tout de même pu m'imprégner de son univers, et j'en ressors avec une faim insatiable d'en apprendre plus sur le "Monde des Ténèbres". Avant de foncer acheter quelques livres, il convient toutefois de vous partager mon avis sur ce jeu de rôle qui met l'emphase sur sa narration, au détriment du reste.
Après avoir fait leurs armes sur le très sympathique The Council, les développeurs bordelais de Big Bad Wolf Studio ont été missionné par Nacon pour développer un jeu de rôle narratif explorant l'univers de Vampire: The Masquerade.
Après une courte cinématique, on se retrouve dans la peau de Emem Louis, une femme de pouvoir gérant le monde de la Nuit de Boston, qui a été convoquée par le Prince après un "Code Rouge", une alerte critique menaçant de révéler l'existence des vampires aux yeux du monde. On croise dès le départ un nombre assez important de protagonistes, avec tout un tas de termes incompréhensibles qui perdraient n'importe quel débutant... heureusement, le studio a eu la bonne idée d'intégrer un Codex qui explique plus ou moins longuement chaque terme du vocabulaire propre à cet univers vampirique... Des mots comme "Primogène", "Étreinte", "Infant" ou encore "Camarilla" seront donc aisément décodés après quelques minutes de lecture. On aura également droit à un menu dédié aux différents personnages que l'on rencontre, afin d'en apprendre plus sur eux. L'univers est riche et fourmillant de détails, en tout cas pour un novice comme moi, et l'écriture n'est clairement pas en reste.
En sus d'Emem, on aura l'occasion de diriger Galeb et Leysha, 3 personnalités bien distinctes et complémentaires, que l'on pourra personnaliser à notre guise via une fiche de caractéristiques, ou plutôt deux ! En effet, en sus de talents "ordinaires" (arbre de technologie, arbre de persuasion, arbre logique et autres) que l'on peut améliorer, on dispose d'une fiche qui permet de développer ses talents vampiriques. Leysha pourra par exemple se rendre invisible ou copier l'apparence d'un personnage pour mieux s'immiscer dans des endroits interdits d'accès... Galeb quant à lui pourra utiliser son influence psychique pour tourner une confrontation à son avantage... en échange de points de faim. Car oui, chaque action entreprise viendra piocher quelques précieux points dans l'une des deux barres d'action à notre disposition. On dispose d'une barre de volonté pour des actions dites "humaines", et une autre qui génère de la faim. Vampire oblige, ce n'est pas une salade césar qui comblera le besoin, mais un bon cou bien juteux. Modulo l'endroit où l'on se trouve, on pourra plus facilement trouver une proie, en veillant bien entendu à la charmer puis l'isoler... S'enclenche alors une mini-séquence où l'on doit rester appuyé sur la gâchette R2 pour sucer le sang de sa victime... Plus l'on maintient, plus on réduit sa faim. Prudence toutefois, car en cas d'excès de zèle, on laisse un mort traîné, ce qui augmentera la suspicion envers soi.
Les capacités vampiriques se manifestent à divers degrés dans l'aventure, ça peut se faire dans une phase d'exploration, en isolant une odeur de parfum pour retrouver le tracé d'un personnage que l'on cherche, ou encore en plein dialogue, pour forcer un humain à nous obéir, entre autres choses. Le cœur du jeu reste selon moi les différents échanges que l'on peut avoir avec les autres protagoniste. Le jeu est fichtrement bien écrit, et demande une pleine concentration pour éviter de balancer une mauvaise réplique qui peut avoir des conséquences sur la relation entretenue avec un personnage ou sur le reste du jeu plus globalement. On met toutefois un peu de temps à vraiment entrer dans le vif de l’œuvre qui se divise en 2 grandes parties. La première sert de longue phase introductive à l'univers, pour prendre la température, apprendre à connaître nos 3 héros que l'on incarne à tour de rôle et à constater tout le bordel qui a généré ce Code Rouge. La seconde partie accélère le rythme du jeu et voit se multiplier les choix aux conséquences lourdes. Attention donc à avoir bien maximisé une compétence de persuasion ou de rhétorique pour ne pas être largué sur la plupart des confrontations, le jeu étant assez difficile à satisfaire, avec en général un seul choix valide sans faire usage de points d'action.
Techniquement, n'y allons pas par quatre chemins, Swansong ne rend clairement pas honneur aux capacités des consoles nouvelle génération. Au mieux, on aura droit à du très bon travail des artistes du studio qui offriront des décors audacieux et marquants ; pour le reste, on est face à un jeu assez pauvre et qui souffre de son statut de AA. J'ai également rencontré plusieurs soucis gênants où mon avatar se bloquait dans le décor, ce qui m'a forcé à revenir au dernier point de contrôle et, autant être honnête, ces points ne sont pas toujours très nombreux et on vient presque à regretter que ça arrive dans les zones semi ouvertes qui prennent parfois 2 minutes à être traversées, la faute à des interactions qui apparaissent dès lors qu'on doit escalader un obstacle ou se "téléporter" sur une courte distance.
Vampire: The Masquerade - Swansong est un jeu qui m'a convaincu, dans le sens où j'ai maintenant envie d'en apprendre plus sur cet univers qui semble incroyable et moderne. En tant que jeu, en revanche, il souffre de pas mal de maux. Après la run initiale, on aura du mal à y revenir pour tenter d'autres choix, la faute à des niveaux pas toujours très inspirés et à une mise en scène d'une platitude à faire pâlir nos beaux vampires.